Drogues, argent, violences, les cartels effraient autant qu’ils fascinent. C’est pourquoi nous préférons les regarder de loin, bien au chaud dans notre canapé et ça, les réalisateurs l’ont bien compris. Narcos, El Chapo, Gomorra… La liste des films et séries sur le sujet, pourtant loin d’être nouveau, ne cesse de s’allonger. Entre réalité et fiction, côté trafiquants ou policiers, plongeons-nous dans l’univers des narcotrafiquants.
Les barons de la drogue
La réalité dépasse parfois la fiction. Pablo Escobar, Joaquin Guzman dit El Chapo : depuis quelques années, on se surprend à éprouver une certaine fascination devant ces barons de la drogue, aujourd’hui devenus des légendes. Il faut dire que le nombre de séries et de films sur le sujet a explosé. La série Narcos a posé la première pierre en retraçant la vie du trafiquant colombien Pablo Escobar et des cartels de Medellin et de Cali. L’acteur Wagner Moura, récompensé aux Golden Globe, réussit à se glisser dans la peau de l’un des plus puissants et dangereux narcotrafiquants de l’Histoire et joue au chat et à la souris avec un agent de la DEA, interprété par l’acteur Pedro Pascal. La saison 4, dont la sortie est annoncée pour le 15 novembre, fait peau neuve : direction Mexico dans les années 80 au cœur du cartel de Guadalajara, où l’on retrouve le seul personnage récurrent de la série, la cocaïne.
Deux ans après la sortie de la 1ère saison sur Netflix, on retrouve Escobar sur grand écran sous les traits de l’acteur Javier Bardem. Si l’histoire n’a pas changé, on découvre plus en profondeur le destin de la journaliste Virginia Vallejo, interprétée par Penelope Cruz.
Autre pays, autre mafieux : le non moins puissant El Chapo à la tête du cartel mexicain de Sinaloa, se fait lui aussi dresser le portrait sur Netflix. Pile dans l’actualité, car si Pablo Escobar est mort depuis 1993, El Chapo lui, est toujours bien vivant et son procès, sous haute sécurité, s’est justement ouvert à New York le 5 novembre.
En 2017, Tom Cruise ne vient pas sauver le monde, mais endosse le rôle de Barry Seal, un pilote arnaqueur, passeur de drogue pour le cartel de Medellin recruté par la CIA afin de mener à bien l’une des plus grosses opérations secrètes des États-Unis.
La dolce vita made in Napoli
La mafia italienne n’est pas connue pour faire dans la dentelle. Et ce n’est pas l’auteur Roberto Saviano, obligé de vivre caché et de se déplacer en voiture blindée, qui dira le contraire. Après s’être infiltré au sein de la Camorra, organisation mafieuse implantée à Naples et en Campanie, il écrit un livre sur la criminalité napolitaine, Gomorra, puis l’adapte en une série homonyme. On y découvre, dans une ville entièrement contrôlée par la mafia, la rivalité entre deux clans de la Camorra et toute la violence qui en ressort. Matteo Garrone en fera ensuite un film.
Frontière tendue
La frontière entre le Mexique et les États-Unis est le théâtre de nombreux trafics de drogue. Il n’en fallait pas plus pour inspirer les cinéastes américains. C’est en 2000 que le réalisateur Steven Soderbergh réalise Traffic et rassemble un casting cinq étoiles : Michael Douglas, Benicio Del Toro, Catherine Zeta-Jones et Don Cheadle. Au Mexique, aux États-Unis ou à la frontière des deux, trois destins s’entrecroisent et dépeignent un portrait réaliste sur ce gigantesque trafic. Puis c’est au tour de Johnny Depp, en 2001, de se mettre au trafic de stupéfiants dans Blow. Appâté par l’argent et souhaitant offrir une vie confortable à sa dulcinée, jouée par Penelope Cruz, il se retrouve au cœur d’un trafic bien plus dangereux qu’il n’y parait. De son coté, Benicio Del Toro, décidemment habitué au monde des narcotrafiquants, lutte cette fois encore contre celui-ci en tant qu’agent spécial du FBI aux côté d’Emily Blunt dans Sicario, et reprend du service trois ans après dans la suite, Sicario 2, La Guerre des Cartels. La frontière américano-mexicaine est décidement une source d’inspiration cinématographique sans fin.
American nightmare
Si l’Amérique du Sud est réputée pour abriter de nombreux trafic, les États-Unis ne sont pas en reste. En 1984 déjà, Al Pacino incarne le mythique Tony Montana, fraîchement débarqué en Amérique, et devient patron du marché de la drogue dans Scarface. Puis en 2007, c’est au tour de Russel Crowe et Denzel Washington de contrôler les trafics new-yorkais dans American Gangster. Des destins similaires illustrés dans ces films : des petites mains devenues à leur tour des barons de la drogue pour le meilleur, mais surtout pour le pire.
Dans la série The Wire, on découvre Baltimore, rongée par la drogue, à travers les yeux de deux policiers et de ceux qui vivent la criminalité au quotidien. Tandis que Breaking Bad nous emmène au Nouveau-Mexique, on l’on suit les mésaventures de Walter White, un professeur atteint d’un cancer joué par Bryan Cranston, qui met ses connaissances en chimie à profit pour fabriquer et vendre du crystal meth. La série achevée en 2013 continue de faire parler d’elle avec le spin-off Better Call Saul et récemment, l’annonce remarquée d’un long-métrage par son créateur Vince Gilligan, dont le tournage commence en novembre. Centré sur Jesse Pinkman (Aaron Paul), ancien élève et acolyte de Walter, il reprendra là où la série s’est arrêtée. On ne sait pas encore si Bryan Cranston sera de la partie… Car au pays de l’Oncle Sam, l’American Dream peut virer au cauchemar.
