Elle ne fera pas consensus… Elle vous irritera même par son indéniable arbitraire. Rappelons-le : elle n’est surtout qu’un point de départ vers une culture cinématographique toujours plus large. Hétéroclite, du blockbuster aux mille effets spéciaux au cinéma d’auteur en noir et blanc, voici la liste des vingt films qui ont marqué les vies de notre rédaction.
Amour impossible
Casablanca de Michael Curitz (1942)
Casablanca de Michael Curtiz, se déroule durant la Seconde Guerre mondiale. Dans le night-club cosmopolite de Rick Blaine, un Américain exilé amer et ombrageux, se croisent vieux habitués, officiers nazis, police française et résistants en cavale. Parmi eux Victor Laszlo, dissident tchèque, et son épouse Ilsa, le grand amour perdu de Rick. Bogart et Bergman donnent vie à un couple légendaire pris dans les tourments d’une époque propice à l’héroïsme, défavorable aux amants.
Vertigo d’Alfred Hitchcock (1958)
Paris, Texas de Wim Wenders (1984)
Une des plus belles photographies jamais vues au cinéma, la musique poignante de Ry Cooder, des acteurs au sommet de leur art (avec une mention spéciale à un Harry Dean Stanton prodigieux), une histoire d’amour sans mièvrerie qui touche même les durs à cuire : autant de raisons qui ont valu à Paris, Texas un succès public et commercial parfaitement mérité. Le plus grand Wim Wenders, et un des meilleurs films de tous les temps, sans le moindre doute.
À lire aussi
Enquête psychédélique
Blue Velvet de David Lynch (1986)
The Big Lebowski de Joel & Ethan Coen (1998)
À lire aussi
En chanson
La Mélodie du bonheur de Robert Wise (1965)
Peau d’âne de Jacques Demy (1970)
Merveilleux, magique, psychédélique ! Peau d’âne résume à lui seul le cinéma de Jacques Demy, chantant et féérique mais également bien plus profond et tristement ironique qu’il n’y paraît. À chaque âge, sa lecture du film : l’enfant y verra un conte joyeux, l’adolescent un hymne à l’émancipation, et l’adulte une peinture des rapports amoureux, entre idéalisme et cruauté. Porté par une esthétique pop rare et les chansons de Michel Legrand, un film fantasque… Culte !
Grease de Randal Kleiser (1978)
Par où commencer ? C’est une comédie musicale, à base de cheveux gominés, de voitures pimpées et de gangs de lycée. L’histoire est plutôt clichée et le dénouement assez facile. Soit. Mais la bande originale est sublime et intemporelle (mention spéciale au groupe Sha-Na-Na). Et puis, le kitch ne tue pas, surtout s’il est dosé et assumé. Un film qui nous fait chanter, danser, oublier. Grease c’est kitch, mais c’est plus fort que nous, et oui, c’est ça qui est génial.
Arouny
À lire aussi
Sans foi, ni loi
Les Tontons Flingueurs de Georges Lautner (1963)
Louis, dit le « Mexicain », gangster notoire, confie sur son lit de mort ses « affaires » et l’éducation de sa fille Patricia à son ami d’enfance Fernand Naudin (Lino Ventura). Fernand, ex-truand devenu petit propriétaire d’une usine de tracteurs, se serait bien passé d’un héritage si encombrant… Pastiche des films noirs américains, Les Tontons flingueurs ont traversé les âges grâce à leurs légendaires répliques signées Michel Audiard (« On est quand même pas venus pour beurrer des sandwichs. »…)
Guillaume
Les Affranchis de Martin Scorcese (1990)
Guillaume – Géraldine
À lire aussi
Histoire douloureuse
La vie est belle de Roberto Benigni (1998)
Comment transformer l’horreur en un jeu ? Guido (magistral Roberto Benigni), jeune italien déporté en camp de concentration avec sa femme et son fils, est bien décidé à éviter à sa famille la fin tragique que les nazis réservaient aux juifs. Cachant son fils, il maintient l’espoir : tous ces prisonniers ne seraient en réalité que des participants à un jeu pour gagner… un vrai char ! Benigni mêle avec justesse humour et larmes. Un film que je ne me lasse jamais de revoir.
Le Pianiste de Roman Polanski (2002)
Arouny
Enfance difficile
Les quatre cents coups de François Truffault (1959)
L’enfance d’Antoine (Jean-Pierre Léaud), garçon turbulent balloté entre une famille compliquée et une école qu’il préfère buissonnière. C’est surtout le début du cycle Doinel, qui verra, en 5 films et sur 20 ans, Antoine grandir, prendre son indépendance et rencontrer l’amour (enfin surtout sa belle-famille, parce qu’Antoine « aime les filles qui ont des parents gentils. »). En filmant son double de cinéma, Truffaut a inventé un personnage décalé au charme absolument inaltérable !
Mommy de Xavier Dolan (2014)
Frissons et suspense
M le Maudit de Fritz Lang (1932)
Inspiré de l’histoire vraie et glaçante du « Vampire de Düsseldorf », M le Maudit n’est pas qu’un film policier (précurseur). Derrière la traque de l’assassin, Fritz Lang brosse le tableau glaçant d’une société gangrénée par l’extrémisme. Le réalisateur projette l’ombre expressionniste de son « monstre » sur les murs de la ville, comme une menace sourde. Fritz Lang souhaitait intituler son film « Les assassins sont parmi nous ». L’Histoire lui donnera raison.
La nuit du chasseur de Charles Laughton (1955)
Shining de Stanley Kubrick (1980)
Jack Torrance (Jack Nicholson), gardien d’un palace perdu dans les montagnes et fermé en hiver, s’isole en compagnie de sa femme et de son fils Danny, en vue d’écrire un roman. C’était sans compter le massacre qui a marqué les lieux et les visions de son fils Danny, doté d’un don de medium, le « Shining ». Horriblement terrifant…
Léa
À lire aussi
Poésie animée
Le Roi et l’oiseau de Paul Grimault (1980)
Il se dégage du royaume de Takicardie (inspiré des tableaux du peintre italien Georgio de Chirico) un sentiment de calme et de volupté. La réalité est pourtant tout autre sous le règne du roi Roi Charles V et Trois font Huit et Huit font Seize… Un chef-d’œuvre visuel et sonore basé sur le conte de Jacques Prévert, La bergère et le Ramoneur, qui a inspiré le très célèbre réalisateur Hayao Miyazaki (Princesse Mononoké, Mon Voisin Totoro…).
Mon Voisin Totoro de Hayao Miyazaki (1988)
Satsuki et Mei s’installent à la campagne avec leur père pour se rapprocher de leur mère hospitalisée. Autour de leur nouvelle maison, elles font la connaissance d’êtres fantastiques : les Totoros (esprits de la forêt). Des créatures protectrices qui les accompagneront dans leurs aventures. Signé par le maître de l’animation japonaise Hayao Miyazaki et les studios ghibli, Mon Voison Totoro est un véritable hommage à la nature personnifiée par le grand Totoro, être rondouillet et attachant.
Geoffroy
À lire aussi
Super-héros
The Dark Knight de Christopher Nolan (2008)
À lire aussi
Référence coupable
(500) jours ensemble, de Marc Webb (2009)
Vingte-et-unième et dernière référence coupable mais dont on ne se lasse pas ! Une romance à rebours retraçant en 500 jours les hauts et les bas d’une relation entre deux êtres aux conceptions amoureuses diamétralement opposées. Tout commence au 488e jour par la rupture, l’illusion est brisée. Puis l’histoire se recompose : au 31e jour Tom est charmé, au 185e Summer complique les choses… Et que dire de la bande originale qui vous donnera envie – j’en suis sûr – d’écouter en boucle Sweet Disposition de The Temper Trap.
Et vous, quel est LE film de votre vie ?