En cette délicieuse année 2021, il y en aura eu pour tous les goûts ! Du Loner canadien qui ne cesse de dénicher des pépites dans ses archives au punk rouquin anglais qui calme tout le monde en 30 minutes chrono, des frangins d’Arizona partis en plein trip au bon vieux Billy Gibbons qui pose les bases (il faut toujours poser les bases), sans oublier une légende indé qui s’essaye au soul jazz du plus bel effet… Un pur régal ! Bonne année tout le monde !
Neil Young – Carnegie Hall 1970
Comment est-ce possible ? Avoir été à ce point capable de tutoyer ces sommets, inaccessibles au commun des mortels, c’est très impressionnant. Alors que le classique After The Gold Rush n’a que quelques mois, Neil Young, sur Carnegie Hall 1970, livre un set habité, magique, drôle aussi par moments ! Et certaines versions ne sont rien moins que sublimes (Southern Man). Exceptionnel, comme bien souvent avec le Loner.
Villagers – Fever Dreams
Villagers est constant dans la qualité, depuis plus de dix ans. On est sur de la très, très bonne indie folk avec des éléments pop assez marqués (surtout sur ce disque), le tout ponctué de cuivres tout à fait à l’avenant. Fever Dreams est un disque parfait pour un dimanche matin ensoleillé, à mettre en attendant au frais sous le sapin.
José González – Local Valley
L’une des meilleures nouvelles de l’année ce fût le retour de José González et de son indie pop pastorale, après 6 longues années d’absence, avec Local Valley ! Tout en finesse, essentiellement en arpège, sa musique douce calme les esprits avec une efficience rare. Une certaine influence latine se fait ici peut être plus sentir que d’habitude, ce qui ne gâche rien ! Un pur régal pour un vrai grand disque.
The Black Keys – Delta Kream
L’esthète moderne aime les Black Keys, c’est acquis. Ils sont souvent très bons sur leurs propres compositions, mais quand ces derniers, sur Delta Kream, décident de taper dans la reprise de vieux standards blues (John Lee Hooker, Burnside, Kimbrough Jr), comme ils l’avaient déjà fait sur le grandiose EP Chulahoma, ça vire au régal absolu ! Le disque qui va bien quand on est posé au coin du feu.
Trees Speak – PostHuman
Quatre albums, dont le génial PostHuman, pour Trees Speak en un an et demi, voici venir les nouveaux stakhanovistes de l’indie rock ! Avec ces natifs de l’Arizona on est sur de l’instrumental trippant façon krautrock des 70’s, en substance une batterie envoûtante enrobé de plusieurs nappes de clavier, avec des cuivres de ci de là pour faire bonne mesure. Les évidentes influences vont de Can à Miles Davis… Miam !
Ani DiFranco – Revolutionary Love
Ani DiFranco, c’est historiquement une chanteuse très engagée, d’obédience folk pop pour aller (très) vite… Revolutionary Love, son 23ème disque, garde sa flamme mais cette fois ci la distille dans un écrin soul jazz du plus bel effet. LE disque parfait pour commencer l’été (ou finir l’hiver, ou entamer le printemps ou pour n’importe quand, en fait…).
Billy Gibbons – Hardware
Billy Gibbons, que l’on ne présente plus (bon ok, ZZ Top) fait ce qu’il sait faire, c’est à dire du blues rock diablement efficace, bien sale à souhait. Vu le pedigree du Monsieur, il a su se faire accompagner de quelques pointures (batteur des Guns N’Roses etc.…) pour un Hardware qui passe trop vite. Ça cogne dur, ça groove encore plus : délicieux !
Robert Plant & Alison Krauss – Raise the Roof
15 ans d’attente entre le premier disque collaboratif de Robert Plant et Alison Krauss et ce nouvel opus, Raise the Roof… Et pourtant ça valait le coup d’attendre ! Des reprises audacieuses (Calexico, Bert Jansch) présentées dans un écrin tout en finesse, qui font se mêler à merveille ces deux voix iconiques. Une franche réussite, à déguster le sourire aux lèvres.
Vanishing Twin – Ookii Gekkou
Vanishing Twin explose un paquet de barrières depuis le début de leur carrière, et ce n’est pas ce second disque qui va changer la donne. La base est électro pop jazz. Là-dessus vous pouvez greffer des éléments afro beat, un peu de funk éparpillé de ci de là, le tout bien tenu par des lignes de basse inventives mais sûres. Okkii Gekkou est l’un des très grands disques de l’année !
Frank Carter & the Rattlesnakes – Sticky
Du rock, nerveux et sans chichi, ils sont encore quelques-uns à nous en fournir à intervalles réguliers (Shame, IDLES…), mais cette année le champion dans la catégorie se nomme Frank Carter, accompagné de ses Rattlesnakes. Moins de 30 minutes, des collabs de qualité (Joe Talbot de… IDLES), une section rythmique au taquet et des paroles in your face sur Sticky, que demande le peuple ? Pas grand-chose de plus en vérité.
