L’art de la comédie ou encore pourrait-on parler de science du rire tant il s’avère délicat de dérider les zygomatiques d’une critique et d’un public parfois sévères avec ce genre souvent décrié. Mais voilà, certaines d’entre elles font rire au-delà de leur époque et c’est à elles que l’on rend ici hommage et dont on salue les talents, avec cette humble sélection d’œuvres intemporelles, mais surtout hilarantes !
La Grande Vadrouille, de Gérard Oury
Longtemps resté en France le plus grand succès en salle, ce classique n’a été détrôné qu’en 1998 par Titanic de James Cameron. C’est dire l’immense popularité de ce film que de multiples rediffusions télévisuelles n’ont pas usé. Oury y déroule le périple de deux Français venant en aide à cinq soldats anglais pour les faire rejoindre la zone libre, pendant l’Occupation. Un festival de gags et de quiproquos portés par un duo légendaire, Louis de Funès et Bourvil.
Les Aventures de Rabbi Jacob, de Gérard Oury
Encore Gérard Oury, encore Louis de Funès et encore un rôle immortel. En interprétant l’industriel Pivert, l’acteur français parvient à nous faire rire en incarnant un personnage raciste et déplaisant mais qui apprendra la tolérance au fil de ses aventures. Beaucoup moins consensuel qu’on ne pourrait le croire, Les Aventures de Rabbi Jacob est un long-métrage qu’il serait bien difficile de tourner aujourd’hui. D’où sa valeur historique !
Monty Python Sacré Graal, de Terry Jones, Terry Gilliam
La troupe des Monty Python avait déjà dynamité la télévision avec son humour anarchiste et absurde, aidée dans leur entreprise par une arme de choix : le fameux nonsense anglais. C’est par cette adaptation totalement loufoque de la célèbre saga arthurienne que la bande à Gilliam et Jones s’en prend pour la première fois au cinéma. Sacré Graal est impossible à raconter, tout simplement grandiose, le film se doit d’être vécu dans toute la splendeur de sa bouffonnerie.
Les Bronzés, de Patrice Leconte
La saga des Bronzés est le magnus opus de la troupe du Splendid, une trilogie unique et culte qui parvient à toutes les générations au fil du temps. Qu’ils soient au ski ou à la plage, les travers et obsessions de ces personnages grotesques, médiocres, horripilants mais toujours touchants nous renvoient à nos propres défauts. Il sera toujours possible de s’identifier à eux, de rire de leurs mésaventures tout en observant ce miroir déformant de notre propre ridicule.
Le Père Noël est une ordure, de Jean-Marie Poiré
Que peut-on encore dire au sujet d’un film dont les répliques sont connues par tous et récitées chaque jour en France ? Une comédie si drôle que le réalisateur était forcé de mordre dans un foulard pendant les prises afin de ne pas éclater de rire sur le tournage ! En adaptant l’une de ses pièces de théâtre, la troupe du Splendid a créé ici un véritable monument du cinéma français. Pas moins !
Mary à tout prix, de Bobby et Peter Farrelly
Cette comédie romantique qui a le bon goût de ne pas en avoir (du romantisme) est un grand moment de blagues déjantées, de moments embarrassants et un grand classique de la comédie américaine contemporaine. C’est la première d’un nouveau genre – à l’époque – qui donnera naissance plus tard à American Pie par exemple. Avec les frères Farrelly, l’humour scatologique entre dans la cours des grands. Le prestigieux et vénérable magazine Les Cahiers du cinéma les considère comme des génies, le public aussi.
Le Dîner de cons, de Francis Veber
La scène au téléphone entre Thierry Lhermitte, Jacques Villeret et Francis Huster reste un des moments les plus drôles de l’histoire du cinéma français. Un savoureux quiproquo, parmi tant d’autres, dans ce film adapté de la propre pièce signé Veber. Il serait d’ailleurs intéressant de savoir ce que cette scène est devenue dans les adaptations étrangères de cette comédie. Le film a connu les honneurs d’un remake en Inde et aux Etats-Unis !
Shaun of the Dead, d’Edgar Wright
Premier volet de la trilogie Cornetto, cette comédie sur une apocalypse zombie vécue à travers le regard de deux losers anglais a fait connaître au monde entier le talent de son réalisateur mais aussi de son scénariste et acteur Simon Pegg. Bourré de références au genre mais constamment inventif dans sa mise en scène, le film régale à la fois les inconditionnels de cinéma fantastique comme les amateurs de fou rire. Un véritable exploit !
Burn After Reading, de Joel et Ethan Coen
Avec son casting cinq étoiles (Brad Pitt, John Malkovitch, George Clooney, Tilda Swinton et Frances McDormand), son intrigue loufoque et ses personnages barrés, cette comédie des frères Coen est un grand moment de dinguerie. Troisième volet de la « trilogie des idiots » (les deux autres films étant O’Brother et Intolérable cruauté), Burn After Reading vient clore en beauté une réflexion cinématographique drôle et burlesque sur un archétype récurrent du genre (la comédie), tout en rendant hommage à un autre genre : le film d’espionnage. Intelligent et complètement fou, le cinéma des Coen mérite sa propre catégorie.
La Cité de la peur d’Alain Berberian
Le film des Nuls par excellence ! Rempli de leur humour absurde et parodique, ils offrent ici un film policier prenant place durant le prestigieux festival de Cannes, avec une intrigue tournant autour d’un meurtrier imitant les meurtres d’un film d’horreur. Alain Chabat, Dominique Farrugia, Chantal Lauby, Gérard Darmon : un casting de potes pour un film vraiment tordant, rempli de scènes aujourd’hui cultes, et dont l’impact est mesurable aux nombres de comédiens et humoristes citant aujourd’hui La Cité de la Peur comme une de leurs références préférées en matière de comédie.
La saga OSS 117, de Michel Hazanavicius
Le parcours d’OSS 117 au cinéma est celui d’un véritable OVNI. Le personnage et le nom sont tirés d’une série de romans français d’espionnage parus pendant plus de 40 ans, les films OSS 117 font eux référence à une trilogie dont le premier épisode est sorti en 2006, et dont le dernier paraît en 2021. Ils montrent un agent secret parodiant les codes des films d’espionnage, et surtout tournant en dérision la figure du personnage principal. L’agent Hubert Bonisseur de la Bath, prétentieux, misogyne, raciste, bien français des années d’après-guerre est parfaitement interprété par Jean Dujardin. Propulsé dans un monde en pleine transformation, son décalage est hilarant, et on ne compte plus les cultissimes punchlines d’Hubert.
Les Trois Frères, de Didier Bourdon et Bernard Campan
S’ils ont été le pendant des Nuls pendant les années 1990, les Inconnus ont eux aussi leur film emblématique. Les Trois Frères, sorti en 1995, l’histoire de 3 hommes complètement différents qui découvrent avoir la même mère à la mort de cette dernière. La question de l’héritage va les diviser, puis la celle de la paternité, enfin, et surtout leur propension à s’attirer des ennuis, vont les rapprocher. Les Trois Frères est resté parmi les comédies françaises cultes, avec des répliques toujours aussi drôles après 30 ans…
Y a-t-il un pilote dans l’avion ? de David Zucker, Jim Abrahams et Jerry Zucker
Un gag par seconde, voici la promesse folle faite par le trio Zucker-Abrahams-Zucker, les trois réalisateurs de Y a-t-il un pilote dans l’avion ?, sorti en 1980. Parodiant les codes du cinéma catastrophe, on y suit Ted Striker, dans un avion dont les pilotes sont tombés malades, devoir assurer l’atterrissage de celui-ci en dépit de son traumatisme et sa phobie de aéronautique. Un film truffé de gags donc, qui s’enchaînent dans un ryhtme effrené sans jamais pour autant perdre le spectateur. A chaque visionnage, de nouveaux détails, de nouveaux clin-d’ œil apparaissent et c’est la raison pour laquelle le film est souvent nommé parmi les meilleures comédies de l’Histoire.
Dikkenek, de Olivier Van Hoofstadt
Dikkenek, expression belge qu’on pourrait traduire par « grande gueule », est un film belge qui n’avait que peu attiré d’attention à sa sortie, et finalement un film qui a tardivement réussi à entrer dans la culture populaire francophone. On y suit plusieurs aventures entremêlées, dans une comédie un peu grasse et vulgaire sur les bords, mais qui offre une caricature parfaite de ses personnages. François Damiens, qui débute encore au cinéma en 2006 est tout simplement tordant, et les répliques font toutes mouches.
Very Bad Trip, de Todd Phillips
Parfois, les synopsis les plus simples sont les plus forts : Partis fêter un enterrement de vie de garçon à Las Vegas, trois potes se réveillent avec la plus grosse gueule de bois de l’histoire du cinéma, sans aucun souvenir de la veille. Ils ont une journée pour retrouver leur quatrième larron, le futur marié, porté disparu. Les péripéties suivantes toutes plus folles les unes que les autres, et entraînent les personnages dans une escalade de gags et de situations comiques, pour finir en apothéose… Entre le beau-gosse Bradley Cooper, et l’hilarant Zach Galifianakis, un vrai film à voir entre potes, pas étonnant que Very Bad Trip fut un énorme succès international à sa sortie, et engendra deux suites.
Les Blues Brothers, de John Landis
Issus d’un sketch du Saturday Night Live, les deux personnages des Blues Brothers, campés par John Belushi et Dan Aykroyd passent sur grand écran en 1980. Comédie hilarante à la fois musicale et buddy-movie, le film a acquis depuis le statut de culte. Avec leur style très unique (chapeau, lunettes noires, costume), les deux frangins musiciens ont la mission de réunir une somme d’argent pour sauver l’orphelinat de leur enfance. A noter, l’exceptionnelle présence de légendes de la musique, telles que James Brown, Ray Charles, ou encore Aretha Franklin !
