Entretien

Nathacha Appanah, Goncourt des lycéens : “J’ai eu des instants très précieux avec les étudiants”

28 novembre 2025
Par Robin Negre
Nathacha Appanah, Goncourt des lycéens : “J’ai eu des instants très précieux avec les étudiants”
©Gallimard

L’autrice a remporté le prix Goncourt des lycéens 2025,créé et organisé par la Fnac et le Ministère de l’Education nationale, avec le soutien de l’Académie Goncourt, pour La nuit au cœur, publié aux éditions Gallimard. Pour l’occasion, L’Éclaireur a recueilli ses premières réactions, quelques instants après l’annonce du prix.

La question est forcément attendue, mais, dans l’idée que le prix Goncourt des lycéens concerne une nouvelle génération de lecteurs et de lectrices, quelle a été votre première pensée à l’annonce du résultat ?

Je dois avouer que je n’ai pas eu une vraie pensée, mais une très grande émotion, avec de la joie, des larmes. Je me suis sentie tellement honorée, car, effectivement vous avez raison de le dire, cela ne m’échappe pas, combien le prix Goncourt des lycéens, c’est la jeunesse, c’est l’avenir, c’est le demain. Et ce demain-là a lu mon livre, a pris soin de cette Nuit, en le donnant au monde d’une autre manière, avec un autre regard.

Avant ce prix, vous avez pu échanger avec ces jeunes lecteurs et lectrices. Aviez-vous saisi que La nuit au cœur résonnait particulièrement chez eux ?

Pour le Goncourt des lycéens, il y a une série de rencontres organisées dans toute la France. Ce sont des journées très intenses, d’une grande beauté aussi, car il y a des questions franches, sans détour, et parfois d’une grande précision littéraire. Et dans mon travail, c’est exactement ce que je veux faire, cet équilibre entre le fond et la forme.

La grande particularité – et c’est pour ça que ce prix est si important à mes yeux et à mon cœur –, c’est que je sentais que les étudiants avaient la responsabilité. Ils prenaient la responsabilité de lire tout le monde, tous les sélectionnés, dans une sorte de grande équité, d’égalité et de justesse. Jamais je n’ai senti quelqu’un plus écouté ou moins écouté.

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Votre livre aborde des thèmes importants. Est-ce que le public des lycéens a eu une attention particulière sur un sujet spécifique, qui aurait pu vous surprendre même, ou différent d’un public plus âgé ?

Oui, mais je ne dirais pas que c’est particulier à ce livre-là. On imagine que, quand on a 15, 16 ou 17 ans on lit des choses qui sont confortables, ou bien qu’on lit pour l’histoire seulement, alors que non. Je l’avais déjà remarqué avant (c’est la troisième fois que je fais la tournée du Goncourt des lycéens), j’avais vu leur souci de la langue, leur souci de l’intention littéraire. C’était à nouveau là, c’était intact.

Ce qui m’a touchée, souvent, c’est après les rencontres. Il y a toujours un moment avec des signatures ou des mots échangés. Et là, j’ai eu des instants très précieux avec des étudiants, que je veux garder pour moi, car ils m’ont dit des choses à eux, mais dans une grande dignité. Et j’aime à penser que j’ai dit des choses à moi, dans l’affinité de la littérature.

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