C’est un jour sombre sous le soleil de la Jamaïque et dans les cœurs des mélomanes du monde entier. Jimmy Cliff, pionnier absolu ayant ouvert la voie au reggae à l’international bien avant l’explosion de Bob Marley, s’est éteint à l’âge de 81 ans. Pour honorer celui qui voyait « clair maintenant que la pluie est partie », retour sur 5 titres incontournables qui ont gravé sa voix de velours dans la légende.
L’annonce a fait l’effet d’une onde de choc ce lundi 24 novembre 2025. L’artiste aux mille vies, Jimmy Cliff, est décédé, a annoncé sa femme dans un post Instagram sur le compte officiel de l’artiste. « C’est avec une profonde tristesse que je partage que mon mari, Jimmy Cliff, nous a quittés à la suite d’une crise convulsive suivie d’une pneumonie », peut-on lire sur la publication.
Si le nom de Bob Marley revient souvent comme celui du « roi », Jimmy Cliff était sans conteste le prince éclaireur, celui par qui le scandale (et le succès) est arrivé. Acteur charismatique, mélodiste hors pair et voix capable de passer de la soul la plus déchirante à la pop la plus solaire, il laisse derrière lui une discographie monumentale. Voici 5 tubes légendaires du chanteur.
Many Rivers to Cross (1969) : le frisson absolu
C’est peut-être l’une des plus belles balades de l’Histoire de la musique, tous genres confondus. Écrite alors qu’il galérait à trouver le succès au Royaume-Uni, cette chanson transpire la solitude et l’espoir. Elle est la preuve que le reggae n’est pas qu’une affaire de contretemps, mais aussi une musique de l’âme.
Ce titre, qui a bercé des générations, est la porte d’entrée idéale pour découvrir la sensibilité de l’artiste. Il figure en bonne place sur la bande originale du film qui a tout changé : The Harder They Come, qui a bouleversé les années 70 en rendant justice au peuple jamaïcain opprimé.
The Harder They Come (1972) : l’hymne rebelle
Impossible de parler de Jimmy Cliff sans évoquer le film culte The Harder They Come. En incarnant Ivanhoe Martin, un antihéros musicien et hors-la-loi, Cliff a littéralement mis la Jamaïque sur la carte du cinéma mondial. La chanson titre est un modèle de défi et de résilience.
Le rythme est plus soutenu, les cuivres sont triomphants : c’est le son d’une révolution culturelle qui marche.
I Can See Clearly Now (1993) : la dose de bonne humeur
Oui, c’est une reprise d’un titre de Johnny Nash. Mais soyons honnêtes : qui se souvient de l’originale une fois que Jimmy Cliff est passé par là ? Réenregistrée pour la bande originale du film Rasta Rocket, cette version est devenue un hymne planétaire à l’optimisme.
C’est le morceau pop par excellence, celui qui chasse les nuages. Une preuve que Cliff savait aussi parler au grand public.
Reggae Night (1983) : quand le reggae rencontre la pop 80’s
Au début des années 80, Jimmy Cliff ne se repose pas sur ses lauriers. Il collabore avec Amir Bayyan (du groupe Kool & The Gang) pour nous offrir Reggae Night. Synthétiseurs, boîte à rythmes, refrain entêtant : c’est le tube de l’été éternel.
Ce morceau montre un artiste capable d’évoluer avec son temps, n’hésitant pas à lisser le son pour faire danser les foules dans les stades. C’est kitsch ? Peut-être. Est-ce qu’on adore ? Absolument.
Hakuna Matata (1994) : la touche pop-culture ultime
On l’oublie souvent, mais la version « single » du tube du Roi Lion, celle qui passait à la radio avec cette vibe caribéenne si détendue, c’était lui (en duo avec Lebo M). Jimmy Cliff a prêté sa voix à la philosophie du « sans souci », ancrant son timbre dans l’imaginaire de millions d’enfants des années 90.
C’était ça, Jimmy Cliff : un artiste capable de chanter la souffrance des ghettos de Kingston, puis d’enchanter une production Disney avec la même sincérité.
