Décryptage

Mort de D’Angelo : 3 albums parfaits pour comprendre le génie de la soul

15 octobre 2025
Par Lucie
Mort de D’Angelo : 3 albums parfaits pour comprendre le génie de la soul
©Capture

Un pionnier, un génie discret dont l’influence infuse toute la musique actuelle. La nouvelle de la mort de D’Angelo à 51 ans ce 14 octobre 2025, laisse un vide immense, à la mesure de l’héritage qu’il nous lègue. En seulement trois albums, il a réinventé la soul et tracé la voie pour toute une génération d’artistes, de Frank Ocean à Anderson .Paak.

Il y a des artistes qui suivent les tendances. Et puis il y a ceux qui provoquent des séismes, qui redéfinissent la grammaire musicale pour les décennies à venir. D’Angelo (prononcer « di-angelo ») était de cette seconde catégorie. Un architecte sonore dont l’onde de choc se fait encore sentir aujourd’hui.

Sans lui, la soul, le R’n’B et même une partie du hip-hop que vous écoutez ne sonneraient tout simplement pas pareil. Il a été l’antidote parfait au R’n’b lisse et surproduit des années 90, un pionnier qui a réinjecté de l’organique, du groove et une tension brute dans une musique qui devenait trop prévisible.

De Frank Ocean, The Weeknd à Anderson .Paak, toute une génération d’artistes s’est nourrie de son approche. La nouvelle, tombée ce mardi 14 octobre 2025, est d’autant plus brutale : D’Angelo est décédé à 51 ans des suites d’un cancer du pancréas. Son héritage, immense, tient en trois disques. Trois monuments à explorer pour comprendre l’un des plus grands génies du son de ces 50 dernières années.

Brown Sugar (1995) : le coup d’État velouté

Au milieu des années 90, le R’n’B est souvent une affaire de productions lisses et de boîtes à rythmes clinquantes. Et puis, un jeune homme de 21 ans, de son vrai nom Michael Eugene Archer, débarque de Richmond, Virginie, avec un son qui semble venir d’une autre époque. Brown Sugar est le contre-pied absolu.

Le son est chaud, organique, presque nonchalant. On a l’impression d’entrer dans un club de jazz enfumé. La basse ronronne, le piano électrique vous enveloppe et la voix de D’Angelo, faussement fragile, se pose sur le rythme comme un chat au coin du feu. C’est l’acte de naissance officiel de la « neo-soul », un retour aux sources glorieuses de Marvin Gaye et Al Green, mais avec le groove lancinant du hip-hop.

La porte d’entrée la plus évidente est le titre Lady, un refrain qui s’incruste dans votre cerveau pour ne plus jamais en repartir. 

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Voodoo (2000) : la messe noire virtuose

Cinq ans. Cinq longues années après le succès de Brown Sugar, la pression est immense. D’Angelo prend son temps, s’enferme aux mythiques Electric Lady Studios avec une bande de musiciens hallucinants. Le résultat sera un album qui, encore aujourd’hui, reste un mystère et un miracle. Voodoo est une cathédrale sonore, à la fois dense, complexe, hypnotique. 

Là où Brown Sugar était une invitation, Voodoo est une initiation, célèbre pour son groove « ivre », où les musiciens semblent jouer en léger décalage avec le tempo. C’est un chef-d’œuvre absolu, souvent cité comme l’un des meilleurs albums de tous les temps.

Le morceau-clé pour débuter est Untitled (How Does It Feel). Oui, c’est le morceau du fameux clip où le chanteur apparaît complètement nu. Mais au-delà de cette vidéo ultra-hot, c’est une montée en puissance incroyable, un hommage direct à Prince.

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Black Messiah (2014) : le réveil politique

Quatorze ans. Quatorze ans de silence, de rumeurs, d’attente. Et puis, en décembre 2014, sans prévenir, l’album sort. Le monde a changé, l’Amérique est secouée par les tensions raciales, et la musique de D’Angelo aussi. Black Messiah est un album plus rugueux, plus colérique, plus politique. Moins immédiatement séducteur, il est tout aussi génial. Le son est encore plus dense que sur Voodoo, les influences funk sont partout. C’est un disque exigeant, qui mêle des moments de grâce absolue à des déflagrations de funk-rock brut.

Le morceau-clé pour s’y plonger est Really Love, peut-être le titre le plus ambitieux de sa carrière. Une intro en espagnol, des cordes sublimes, et une déclaration d’amour poignante. C’est la preuve que même après 14 ans, le génie était intact. 

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Voilà le legs de D’Angelo : trois monolithes sonores qui ont défini et redéfini la musique noire moderne. Son obsession pour la qualité plutôt que la quantité est une leçon. Alors, aujourd’hui plus que jamais, rendez-vous service : coupez les notifications, branchez votre meilleur casque et lancez l’un de ces trois disques. 

Article rédigé par
Lucie
Lucie
rédactrice cinéma sur Fnac.com
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