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Sam Sauvage : qui est ce nouveau (et talentueux) dandy de la pop française ?

24 juillet 2025
Par Manue
Sam Sauvage : qui est ce nouveau (et talentueux) dandy de la pop française ?
©Hugo Lardenet

Nouvelle pépite de l’excellent label Cinq7, Sam Sauvage, 25 ans, vient de son deuxième EP. Avec sa voix singulière et ses textes ciselés, il mêle mélancolie et énergie dans un univers à la fois intime et moderne. Portrait d’une révélation pop à la carrière prometteuse.

Hugo a 15 ans. Il grandit près de Boulogne-sur-Mer et comme tant d’autres adolescents, il est en quête d’une raison d’être. Il tombe par hasard sur une vidéo de Bob Dylan. C’est le flash. « Ce gars existe, il ne paie pas de mine, il est tout petit, il a une voix nasillarde mais il a une prestance scènique, il arrive à capter une attention … Je me suis rendu compte que les musiciens n’étaient pas les plus heureux du monde. Et que si Bob Dylan pouvait le faire, il y avait peut-être un moyen que je trouve ma façon de faire aussi« , confie le jeune homme aujourd’hui au Point

Un look mods, des influences 80’s

Sa mère lui achète une guitare et un harmonica. Hugo tourne vite en rond avec et se tourne vers les synthés. Puis il peaufine son allure. Dès 15 ans, il abandonne jogging et baskets pour les blazers, les pantalons et les chaussures en cuir. A la façon d’un Blues Brothers, il arbore costume noir, chemise blanche, cravate et lunettes de soleil. C’est ainsi qu’Hugo est devenu Sam Sauvage, le nouveau dandy nonchalant de la pop française. Un look à la Mods.

Dans la famille, personne n’est vraiment mélomane mais les Bashung, Gainsbourg, Grande Sophie ou Rolling Stones, Bowie tournent dans la voiture. Et puis, Hugo/Sam découvre Zaho de SagazanBertrand Belin, Les Rita Mitsouko et les Sparks

C’est parmi ces sons et dans la musique new wave qu’il va piocher ses influences. Un peu de Fred Chichin, un peu d’Alain Bashung, un peu de Daniel Darc… Sam Sauvage a, avec sa tête de môme, cette même indolence, cette même impression de désinvolture, d’insouciance. Il cultive l’autodérision. Et cache derrière cette désinvolture une plume touchante, douce. 

Une poésie pleine de profondeur

Avec sa pop singulière, Sam Sauvage nous plonge dans notre époque à travers des personnages à la fois ordinaires et sortant de l’ordinaire. Dans son premier EP, on est touché par Mon grand-père à moi, chanson en hommage à son aïeul. C’est « une chanson pudique pour lui dire que je pense à lui« . 

Il signe également le joli et féministe Femmes. 

« Pardonne-moi qui je suis/Pardonne-leur ce qu’ils sont/Les hommes d’aujourd’hui/Méritent-ils vraiment l’éducation ?/Pardonne-moi de le dire/Pardonne-les, en mon nom/Moi je crois bien la sentir, tu sais/Ta Révolution/Ma Révolution/ Femme, nous entends-tu crier ? »

Dans son deuxième EP, l’ironie se fait quelque peu plus présente, plus libérée, notamment à cause du ton musical. L’excellent titre Les gens qui dansent ouvre ce disque avec malice. 

« Y’a les gens qui savent, les gens qui s’battent/Et d’autres qui attendent, qui font passer le temps/Y’a les gens violents, y’a les gens dangereux/Qui aiment les frissons, et puis y’a les peureux/Les gens qui s’écoutent, parler dans le vent/Qui refont monde, qui eux seront survivants/Et au milieu de tout ça, il y a les gens qui dansent. »

C’est sans doute en se tournant avec plus de force vers les sons new wave que sa désinvolture éclate. Attention, pas une once de grossièreté ou d’arrogance dans la bouche de ce garçon. Lui qui ouvre son mini-album avec humour, le referme avec La fin du Monde.  

Entre-temps, on se glisse dans un taxi, un photomaton, une fête. Les personnages croqués par ce chérubin à la tête ébouriffée sont marquants, touchants.

« J’suis pas bourré seul en marchant/Dans la cité si tu m’entends/Parfois crier, c’est que j’me sens/Bien habillé dans mon ensemble », fredonne-t-il sur Pas bourré. 

Il y a Ali (et son taxi) qui raconte à Sam ces vies croisées, les déçus, les maudits. Des gens pressés,  des gens ivres, tarés. Dans un photomaton, Sam passe une nuit avec une amie, bravant les interdits en croquant ses lèvres, serrant ses reins. 

La plume de Sam Sauvage est solide, authentique. Elle a de l’épaisseur, de l’acuité. Cette jeunesse a bien des choses à dire et ce dandy en herbe est une de ces voix à écouter par la pertinence de ses propos, la justesse de ses personnages, qui même « bourrés » ou dansant n’importe où, expriment la vie, les multiples facettes des gens de notre société. 

De la rue où il confrontait son art à qui voulait l’entendre en passant par les réseaux sociaux qui ont fait d’une chanson (Mascara) puis deux (Les gens qui dansent) un vrai effet viral, Sam est passé d’artiste inconnu à un auteur-compositeur-interprète signant sur le label Cinq7, dénicheur de talents (Philippe Katerine, Pierre de Maere, Solann, Bertrand Belin…)

Hugo Brebion est aujourd’hui devenu Sam Sauvage. « Sam » parce qu’il n’a pas voulu boire d’alcool à une soirée en 4ème et « Sauvage » parce que ça claque, surtout pour l’esprit libre qu’il est. Retenez donc ce nom. On n’a pas fini d’en entendre parler. Ces deux premiers Ep laissent présager un avenir grand, très grand. C’est tout ce qu’on lui souhaite en tout cas. 

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Article rédigé par
Manue
Manue
Disquaire à la Fnac Saint-Lazare
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