
Sony continue d’élargir son écurie Cinema Line avec la FX2, une caméra vidéo qui, sur le papier du moins, a de quoi faire de l’œil aux vidéastes cherchant du plein format.
Sony étoffe sa gamme professionnelle Cinema Line avec la FX2, une caméra plein format à objectifs interchangeables (monture E) qui succède à la FX3 tout en montant en définition. Rappelons que cette gamme de caméras Cinema Line a pour vocation de rendre les outils cinéma accessibles à une plus large palette de créateurs, du documentaire léger aux équipes de plateau.
La nouvelle FX2 s’intercale entre la compacte FX3 — 10 Mpx mais déjà réputée pour ses performances en basse lumière — et la FX6 orientée broadcast, tout en proposant une définition photo nettement plus élevée. Cette polyvalence, doublée d’un enregistrement 4K 600 Mbit/s intra-image, place la FX2 en concurrente directe des boîtiers Canon EOS R5 C ou Panasonic S1H.
Le constructeur décline sa nouveauté en deux références : ILME-FX2.CEC, livrée avec la poignée audio XLR, et ILME-FX2B.CEC, proposée en boîtier nu. Les deux variantes partagent un même châssis en alliage de magnésium et des filetages ¼-20 UNC intégrés pour l’accessoirisation, tandis que la version « poignée » ajoute deux entrées XLR/TRS, un support micro et des commandes physiques destinées aux tournages professionnels.
Sous le capot
Le cœur de la bête est un capteur CMOS Exmor R plein format. Sony avance des chiffres précis : environ 10,2 mégapixels effectifs pour la vidéo, et 12,1 pour la photo. Ce choix de résolution, classique pour ce type de capteur, est souvent un gage de belles performances quand la lumière se fait rare, sans oublier bien sûr le fameux bokeh que le plein format autorise.
La sensibilité ISO annoncée par Sony pour la vidéo navigue entre 80 et 102 400, avec une extension possible jusqu’à 409 600. De quoi voir venir. Pour la photo, on reste sur une plage native de 80-102 400 ISO, mais l’extension passe de 40 à 409 600 ISO. Le constructeur n’hésite pas à parler d’une dynamique de plus de 15 IL. Si cela se confirme sur le terrain, c’est la promesse de pouvoir jongler avec des scènes très contrastées sans trop de sacrifices.
Formats d’enregistrement : parée pour la production ?
Question formats, la FX2 semble vouloir jouer la carte de la polyvalence. L’enregistrement interne en 4K QFHD (3840 x 2160 pixels) est possible jusqu’à 120 images par seconde. Les adeptes de ralentis poussés ne devraient pas être en reste avec un mode Full HD qui grimperait, lui, à 240 i/s. Sony liste plusieurs codecs XAVC : le XAVC S-I 4K (All-Intra) pour ceux qui ne veulent pas de compromis sur la qualité, quitte à alourdir les fichiers, et le XAVC S 4K (Long GOP) pour un ratio qualité/poids plus équilibré.
Le XAVC HS 4K, exploitant le H.265/HEVC, est également mentionné, une option intéressante pour optimiser l’espace de stockage. Les débits annoncés peuvent quant à eux atteindre 600 Mb/s en XAVC S-I 4K à 60p, toujours d’après les données constructeur. Pour le stockage, la caméra accepte les cartes CFexpress Type A mais aussi les plus courantes SDXC/SDHC (UHS-I et UHS-II). Deux logements sont prévus, et ils sont compatibles avec les deux types de cartes, ce qui offre une certaine souplesse.
Mise au point et stabilité
Côté autofocus, Sony équipe sa FX2 d’un système AF hybride rapide, qui s’appuie sur 627 points de détection de phase en mode vidéo, couplés à la détection de contraste. Des noms connus comme le Real-time Eye AF (pour les humains, mais aussi les animaux) et le Real-time Tracking sont aussi de la partie.
Ces technologies, si elles sont aussi réactives qu’espéré, seront de véritables atouts, surtout pour les opérateurs solo. Et la stabilisation ? Les informations du constructeur font état d’un système optique sur 5 axes intégré au boîtier. De quoi espérer des plans plus fluides à main levée. Un mode « Actif » est aussi évoqué pour les situations où ça bouge un peu plus, comme en marchant.
Prise en main et connexions : un outil de pro ?
Le design de la FX2 ne surprendra pas les habitués de la gamme Cinema Line, puisque Sony privilégie de nouveau la compacité et la modularité. Le boîtier nu est annoncé à 890 grammes, batterie et carte incluses. L’écran LCD tactile de 3 pouces (environ 7,5 cm), affichant 1,44 million de points d’après la fiche technique, est orientable, ce qui est toujours appréciable pour varier les angles de prise de vue et naviguer dans les menus.
Du côté de la connectique, la caméra semble bien pourvue également. Sony détaille une sortie HDMI de Type-A, une prise casque, une entrée micro, un port USB Type-C (SuperSpeed USB 5Gbps / USB 3.2) qui gérerait aussi l’alimentation et la charge, et un connecteur Multi/Micro USB. Comme évoqué plus haut, c’est surtout la version ILMEFX2.CEC, avec sa poignée XLR (modèle XLR-H1), qui sort du lot sur le plan audio. Cette poignée, qui se fixe sur le dessus, apporte des entrées XLR/TRS professionnelles, une entrée numérique via le sabot Multi Interface (MI), et des commandes audio physiques.
Quelques atouts supplémentaires
Le constructeur met aussi en avant la présence des profils S-Log3 et S-Gamut3.Cine, des incontournables pour qui veut se garder une marge de manœuvre maximale en post-production, notamment pour l’étalonnage. De même que la possibilité d’importer ses propres LUT. Un détail qui a son importance : la FX2 intègre un système de refroidissement actif, avec ventilateur. Sony assure que cela permet des enregistrements 4K 60p sans crainte de surchauffe, même sur la durée. L’alimentation est confiée à la batterie NP-FZ100. Le fabricant annonce une autonomie d’environ 95 minutes en enregistrement continu XAVC S 4K 60p avec l’écran LCD.