Le Game Pass, c’est aussi l’occasion de se pencher sur ces jeux qui retiennent souvent notre attention à l’occasion de leur présentation, et dont la sortie est ensuite invisibilisée par l’enchainement des blockbusters. Mais ce catalogue regorge de pépites, à condition de l’explorer un peu. Ce mois-ci, on revient sur The Case of the Golden Idol.
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En fin d’année 2024, les amoureuses et les amoureux de puzzle-game se réjouissaient de l’arrivée très attendue de The Rise of the Golden Idol. Il faut dire que quelques années plus tôt, la sortie de The Case of the Golden Idol avait reçu un accueil critique particulièrement élogieux. Très inspirés par le travail du développeur indépendant Lucas Pope sur le grand classique du genre, Return of the Obra Dinn, les deux frères Andrejs et Ernests Kļaviņš proposaient, avec le studio letton Color Gray Games, un jeu de réflexion et d’enquête en point-and-click à la direction artistique atypique et au scénario bien ficelé.
The Rise of the Golden Idol étant présenté comme une suite directe, vous aurez peut-être envie de découvrir le premier opus avant de vous lancer (le jeu est disponible sur PC, PS4, PS5, Xbox One, Xbox Series, Nintendo Switch, et dans le catalogue de jeux Netflix). Ça tombe bien, une fois encore, le Game Pass nous en offre la possibilité, à condition de scroller suffisamment loin dans son vaste catalogue.
The Case of the Golden Idol
Si la structure du jeu, son gameplay mais aussi son contexte en sont aussi très fortement inspirés, c’est avant tout la direction artistique de The Case of the Golden Idol qui nous replonge dans l’Obra Dinn, et qui marquera peut-être pour certain.e.s une première difficulté. On ne lance certes rarement un puzzle-game pour son esthétique, mais les visuels de The Case of the Golden Idol, à mi-chemin entre Microsoft Paint et les giff qui trainent dans les signatures de mail des personnages âgées en fin d’année, ne sont pas son principal argument de vente. N’empêche, une fois le choc encaissé, on prend rapidement un malin plaisir à contempler les différents tableaux qu’il conviendra d’analyser pour résoudre l’enquête.
Autre barrière à l’entrée : l’anglais. The Case of the Golden Idol, contrairement à son successeur, n’a pas été traduit, et dans la mesure où le jeu consiste principalement à la reconstruction de phrases à partir de mots récupérés dans les différents tableaux, une maîtrise de l’anglais sera indispensable à la progression.
Côté scénario, le jeu nous embarque au cœur du XVIIIème siècle, alors qu’une série de meurtres est en cours. Affaire familiale, politique locale, vengeance personnelle, il y en a pour tous les goûts, avec au centre de toutes ces affaires, une mystérieuse statuette dorée aux propriétés magiques dangereuses.
Sur chacun des tableaux, vous découvrirez une scène de meurtre, dont il faudra comprendre les tenants et les aboutissants. Dans un premier temps, c’est donc un exercice de contemplation qui s’engage, et l’on se concentre pour essayer de trouver les éléments les plus importants. Au-delà du comique de la plupart des scènes, très souvent loufoques et dont la puissance cynique est parfaitement renforcée par la direction artistique, un premier scénario commence doucement à s’élaborer dans nos esprits.
Si les deux premiers niveaux ne vous offriront qu’un seul et unique tableau à explorer, la difficulté se corse dès le troisième niveau, qui vous demandera de parcourir plusieurs tableaux pour comprendre une même scène de crime, en passant par exemple par tous les étages d’une maison.
Après la première observation, vient la récolte des indices, en cliquant sur les différents points d’intérêts présents sur les tableaux. Et c’est vraiment là que la magie opère, car plus on accumule de données, que ce soit en fouillant les poches des protagonistes ou en ramassant des notes qui trainent, plus la première hypothèse que l’on envisageait s’éloigne. Nous voilà rapidement perdu sous une montagne de noms british, de potentiels coupables tous armés de petits couteaux de poche, XVIIIème siècle oblige, ou d’informations en tout genre.
Pour résoudre l’affaire, il faudra donc parvenir à mettre de l’ordre dans tout ça. Et toute la force du jeu réside dans le fait que votre logique sera votre seule arme pour y parvenir. Or pour faire appel à votre logique, vous aurez besoin de faire travailler votre imaginaire, afin de construire des hypothétiques scénarios qui fonctionnent avec l’ensemble des indices trouvés. Un schéma classique qui est ici sublimé par une écriture et par un style, qui installeront au fur et à mesure de votre progression les mécaniques de réflexions qu’il faut avoir à l’esprit.
Frappé au départ par la complexité de certaines scènes, on finit par tellement s’imprégner de l’histoire et de ses mécaniques que la difficulté croissante au fil de l’aventure en devient particulièrement jouissive. Un jeu de réflexion comme il en existe peu, que l’on vous recommande chaudement, et qui devrait vous encourager à vous jeter sur sa suite.
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