Décryptage

Balloonerism : que vaut le nouvel album posthume de Mac Miller ?

20 janvier 2025
Par Mathieu M.
Balloonerism : que vaut le nouvel album posthume de Mac Miller ?

Sept ans après sa disparition, Mac Miller, icône du rap américain, réapparaît dans les playlists avec Balloonerism, un album enregistré en 2014 mais resté inédit jusqu’à aujourd’hui. Ce projet expérimental, jugé à l’époque trop audacieux pour une sortie commerciale, s’offre une seconde chance. À travers ses 14 morceaux, l’artiste invite ses fans à explorer une facette inédite de son univers musical, mêlant néo-soul, jazz et sonorités éthérées.

L’histoire d’un album oublié

En 2014, porté par le succès de Watching Movies With The Sound OffMac Miller enregistre Balloonerism en une semaine, dans un élan de créativité. Cet album devait être un espace d’expérimentation, loin des tubes pop qui avaient marqué sa carrière. Mais jugé trop risqué par Rostrum Records, et éclipsé par la sortie de la mixtape Faces, il reste au placard. Pendant des années, des versions non officielles circulent sur Internet, alimentant le culte autour de cet opus.

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C’est aujourd’hui, en réponse aux attentes des fans et pour honorer la mémoire de l’artiste, que ses ayants droit dévoilent enfin Balloonerism. « C’était un projet cher à Malcolm, et il tenait à ce qu’il voie le jour. Sa créativité et son audace méritent d’être partagées avec le monde », ont-ils expliqué dans un communiqué.

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Notre avis

D’abord : quel plaisir d’entendre à nouveau Mac Miller – et quelle tristesse de se souvenir qu’il est parti trop tôt. Indéniablement, cet album, unanimement qualifié d’ »expérimental » par la presse, s’éloigne des morceaux pop accrocheurs qui ont marqué sa carrière. On est loin de l’énergie insouciante de The Spins, du groove doux de Weekend, ou encore du mélange mélancolique et vibrant de Love Lost

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Ici, les inspirations pop laissent place à une immersion dans des paysages sonores néo-soul et jazz. Les morceaux s’enchaînent dans une ambiance onirique, marquée par des murmures, une atmosphère éthérée. Cette exploration confère à l’album une véritable étrangeté. Premier morceau, Tambourine Dream, en 33 secondes de grelots et de percussions minimalistes, donne le ton d’un voyage musical déroutant.

Le titre phare, 5 Dollar Pony Rides, incarne bien l’âme de Balloonerism. Mac Miller y livre une performance vocale mélancolique, oscillant entre rap et scat, adressant une déclaration à un ancien amour.

Une ingéniosité artistique… redondante

L’audace ne manque pas dans cet opus. À travers ses sonorités surréalistes et ses compositions atypiques, Balloonerism témoigne de la curiosité musicale de l’artiste et de sa volonté de repousser les limites de son art. Les textes, profonds et introspectifs, renforcent l’intimité de l’œuvre et prouvent une fois de plus son immense talent d’écriture.

Cependant, cette identité assumée, presque hallucinogène, présente des limites. L’album invite à un voyage sonore, mais il peine à transcender. Dès la troisième piste, une certaine redondance s’installe, avec un manque de variation entre les morceaux. Les ambiances oniriques finissent par se diluer dans une uniformité qui lasse l’écoute. Si l’idée était de transformer le surréalisme en musique, le résultat reste inabouti, n’offrant qu’un aperçu uniforme de ce que pourrait être une véritable immersion onirique.

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Une animation plus marquante ?

Mais l’expérience Balloonerism ne se limite pas à la musique. Un court-métrage d’animation réalisé par Samuel Jerome Mason accompagne sa sortie. Ce film, aux visuels surréalistes, enrichit le projet d’une palette artistique plus variée que celle offerte par les morceaux. Le voyage se conclut d’ailleurs avec la pochette de l’album : le visage déformé de Mac Miller, peint à la Picasso.

À défaut d’être révolutionnaire, cet album posthume reste une belle lettre d’adieu. Un projet qui, malgré ses failles, mérite d’être découvert, ne serait-ce que pour se rappeler la puissance de cet artiste parti trop tôt.

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Article rédigé par
Mathieu M.
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