Texas : parcours & indispensables

Les débuts de Texas

Empruntant son nom au fameux film Paris, Texas de Wim Wenders, le bassiste Johnny McElhone fonde le groupe en recrutant la chanteuse et guitariste Sharleen Spiteri, le guitariste Ally McErlaine et le batteur Stuart Kerr. Cette formation va mettre en place un savant mélange entre R&B américain et pop anglaise, habillé par la voix soul et chaude de Spiteri. Ce sera la formule tout au long de leur carrière, celle entendue en 1997 sur White On Blonde. Le groupe se dirige d’abord vers Bernard Edwards du groupe Chic avant de lui préférer Tim Palmer. Le premier titre résultant de cette association sera I Don’t Want A Lover en 1989. Le premier album Southside suit et se place directement à la 3e place des ventes d’albums fin mars 1989. Il s’en vendra plus de deux millions dans le monde. Encourageant pour un premier opus.

Blue Eyed Soul

Texas va vite devenir leader du genre Blue Eyed Soul. On désigne par ce terme la Soul ou le R&B joué et interprété par des Blancs. Le terme a émergé dans les années 1960 grâce à des artistes comme The Righteous Brothers, Tony Joe White, Rascals et d’autres. Dans les années 1970, le genre prend de l’ampleur avec Hall & Oates, Robert Palmer, Average White Band, Boz Scaggs et même David Bowie qui en modernisera la formule. Texas s’inscrit dans ce courant.

Agitation interne et perspectives incertaines

En 1990, le groupe est en tournée et travaille en même temps sur le deuxième album. Les changements internes commencent à cette époque. Le batteur Kerr s’en va, vite remplacé par Richard Hynd. Eddie Campbell, leur clavier sur scène devient officiellement membre de Texas. En septembre 1991, Mothers Heaven est commercialisé. C’est une déception, l’album n’atteint pas le même niveau que le précédent. Les différents singles non plus. Peut-être à cause des changements de musiciens. Le groupe doit se reprendre s’il veut durer. L’œuvre suivant intitulée Rick Roads n’arrange pas la situation. Le changement de producteur en la personne de Paul Fox n’aide le groupe ni aux USA ni en Angleterre.

White On Blonde & Hip-Hop

Au regard de l’état d’esprit du groupe et de ses racines, le rapprochement avec la culture hip-hop était évident. Le besoin d’expérimentation et la recherche d’un nouveau style amène Texas vers le collectif Wu-Tang Clan. L’album White On Blonde voit le jour en 1997. Il entre directement N°& des ventes au Royaume-Uni. Il restera dans les classements des ventes pendant presque deux ans et il s’en écoulera pratiquement deux millions en Angleterre. Moins d’un an plus tard, le duo Say What You Want enregistré avec le « Wu » (Method Man et RZA) leur donne une image « street » et leur amène un autre public. Pas de calcul commercial ici. Sharleen Spiteri et ses accolytes aiment vraiment le hip-hop. Lors de la soirée des « Brit Awards », le rapper Method Man est sur scène avec eux. En 1998, leur participation au projet Northern Sulfuric Soul des producteurs Rae & Christian en sera une preuve éclatante. À leurs côtés sur l’album, les artistes Jungle Brothers, Jeru The Damaja et Qball & Curt Cazal, excusez du peu. Texas retrouvera Wu-Tang Clan en 2021 pour le titre Hi, insitant davantage sur les racines black de leur musique. Ghostface Killa et RZA sont sur le titre.

Fin d’une époque

En 1999, l’album The Hush est commercialisé. In Our Lifetime, Summer Son, When We Are Together et surtout Saint ouvrent les portes vers un niveau supérieur et vers de nouvelles orientations. Ce sera le dernier grand disque de Texas. Mikey Wilson devient le nouveau batteur du groupe. Spiteri se concentre sur sa vie privée et donne naissance à un nouvel enfant, une fille. Pendant cette pause, la maison de disque assure la visibilité du groupe avec une compilation qui sera N°1 des ventes. Ensuite, de nouveaux changements de musiciens auront lieu et Sharleen sortira un album solo en 2008. Texas enregistrera d’autres albums les années suivantes mais sans jamais atteindre le même niveau. La période 1989-1999 est celle de la notoriété et du succès planétaire.