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Donald Sutherland, l’un des derniers géants d’Hollywood

21 juin 2024
Par Mathieu M.
Donald Sutherland, l’un des derniers géants d’Hollywood
©Axelle/Bauer-Griffin

Après plus de 60 années de carrière, l’acteur canadien Donald Sutherland vient de nous quitter à l’âge de 88 ans. Des « Douze salopards » à « Hunger Games », en passant par « M.A.S.H. », il n’a eu de cesse d’imposer son physique atypique et sa capacité à jouer aussi bien les pères éplorés, les héros cyniques que les despotes éclairés.

Un second couteau remarqué

C’est au théâtre que Donald Sutherland se découvre un talent pour le jeu. Arrivé à Londres depuis Toronto, il s’essaie sur les planches avec succès, se fait repérer et commence à tourner ses premiers films au milieu des années 1960. L’acteur ne passe pas inaperçu : physique élancé (plus d’1m90), chevelure blonde, regard froid et magnétique, il n’a rien du jeune premier et c’est d’ailleurs ce qui le fait débuter dans des films d’horreur, notamment aux côtés de Christopher Lee. Robert Aldrich le remarque et lui donne le rôle (secondaire) qui va lancer sa carrière. Celui de Vernon Pinkley dans Les Douze Salopards. Une mission suicide en pleine Seconde Guerre mondiale où l’on tue du nazi à tour de bras, qui le révèle au monde entier ; sans encore en faire une star pour autant.

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Il lui faudra patienter quelques années de plus, avec la comédie militaire De l’or pour les braves et la Palme d’or reçue pour M.A.S.H. de Robert Altman, film dans lequel il joue le capitaine désabusé Benjamin Pierce, alias Œil-de-Lynx. Une prestation qui lui vaudra d’être courtisé par des réalisateurs du monde entier. On le retrouve à incarner le Christ pour Dalton Trumbo dans Johnny s’en va-t-en guerre, à jouer un père perdant son fils dans le drame Ne vous retournez pas de Nicolas Roeg ou un fasciste à tendance sadique dans 1900 de Bernardo Bertolucci. Il est un Casanova ambigu chez Fellini, un inspecteur de police pour Chabrol (Les Liens du sang) et un père désabusé chez Robert Redford (Des gens comme les autres). Et Sutherland de promener sa silhouette dégingandée dans le cinéma européen et hollywoodien sans aucune transition.

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Un acteur intergénérationnel

De fait, sa carrière n’aura jamais souffert de temps mort. Capable d’endosser tous les rôles, les premiers comme les seconds, les rôles de héros comme ceux de méchants implacables, il enchaîne les films avec boulimie, tandis qu’il éveille la vocation de son fils. Kiefer Sutherland en effet lui emboîte le pas et devient à son tour une star montante. Donald, lui, alterne les blockbusters dans les années 1990 (Backdraft de Ron Howard ou Alerte ! de Wolfgang Petersen), les drames historiques (JFK d’Oliver Stone), les futurs films cultes (Buffy, tueuse de vampires, en mentor de Buffy), les films d’auteur (Une saison blanche et sèche avec Marlon Brando) et rejoint Clint Eastwood dans son aventure spatiale pour séniors de luxe, Space Cowboys.

Qu’il tourne pour la télévision ou le cinéma, Donald Sutherland affiche une placidité à toute épreuve, lui permettant de passer d’une génération de réalisateur à une autre, sans se soucier de son image. De Comment tuer son boss ? à Ad Astra de James Gray, il mène une carrière sans affèteries, profitant simplement du plaisir de jouer. Il devient même un personnage iconique pour les adolescents du monde entier, en interprétant avec toute la froideur dont il est capable le dictateur Coriolanus Snow dans la saga Hunger Games.

En plus de 60 années de carrière, Donald Sutherland, récompensé d’un Oscar d’honneur en 2018, n’a vécu que pour endosser des rôles où il pouvait dissimuler son physique de géant. Jusqu’à devenir l’un des derniers grands du septième art.

Article rédigé par
Mathieu M.
Mathieu M.
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