Décryptage

Avatar, pourquoi c’est culte ?

28 février 2024
Par Lucie
Avatar, pourquoi c’est culte ?

Alors que les prochains films Avatar font d’ores et déjà parler d’eux, le second volet de la franchise culte de James Cameron fait en ce moment l’objet d’une réédition en blu-ray 4K. L’occasion de revenir sur les deux opus de cette licence devenue l’une des plus iconiques du cinéma.

Pour son histoire universelle

Lorsque Avatar sort en 2009, personne ne s’attend à ce qu’il batte Titanic, précédent film de James Cameron, à la première place du film le plus lucratif de tous les temps. Trois milliards de dollars de recettes mondiales, du jamais-vu depuis, pas même par la suite Avatar : La voie de l’eau. Parmi les explications d’un tel succès, il y a tout d’abord son histoire, qui parle à tous.

C’est tout d’abord une fable écologique. Des marines américains sont envoyés sur la planète Pandora pour en exploiter les ressources, quitte à tuer les espèces indigènes qui y vivent. Mais les Na’vis ne vont pas se laisser envahir sans réagir… Une parabole de ce que l’homme fait subir à sa propre planète, bientôt exsangue. Et quand on voit dans le film les marines détruire les forêts pandoriennes avec leurs terribles machines, on ne peut que penser au sort de l’Amazonie et de ses tribus qui tentent de résister à la surexploitation du poumon vert de la Terre.

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Mais c’est aussi et surtout une histoire d’amour. Depuis que James Cameron a versé dedans avec Titanic, lui qui en faisait peu écho dans ses films précédents, il s’en donne à cœur joie. On pense tout d’abord à la romance impossible de Roméo et Juliette quand le marine Jake Sully va tomber amoureux de la belle Na’vi Neytiri. Sauf qu’ici, cela finit bien, puisqu’il met ses convictions de côté pour protéger sa nouvelle tribu. On pense également à Pocahontas (mais version Disney, dont Avatar serait un pendant futuriste), avec la belle Indienne succombant aux charmes de l’envahisseur colon John Smith. 

Pour le second opus, Cameron explore de nouveaux thèmes. Nous retrouvons Jake Sully et Neytiri auprès de leur famille, composée de Neteyam, leur fils aîné, Lo’ak, leur fils cadet, Kiri, leur fille adoptive, Spider, un enfant humain abandonné sur la planète, et Tuk, leur fille benjamine. L’histoire se concentre cette fois sur l’importance de la famille et des liens de confiance qui unissent ses différents membres. À nouveau confrontée à une invasion des forces de la RDA, la famille de Sully et Neytiri se voit obigée de fuir loin sa tribue d’origine, les Omaticaya, pour joindre celle des Metkayina. Un peuple proche des espèces marines et du monde aquatique. Au-delà de la famille, ce sont également des valeurs d’ouverture, d’accueil et de tolérance qui parcourent ce nouveau récit, au court duquel nous suivons Jake et sa famille découvrir et s’intégrer à une nouvelle tribue et à une nouvelle culture.  

Pour ses effets spéciaux dantesques

Si les histoires des deux films ne brillent pas par leur originalité, James Cameron a d’autres atouts pour faire de ses films un événement : le pouvoir de l’imaginaire. Pour le premier volet, il lui faut en effet créer de toutes pièces la planète Pandora et rendre crédibles sa faune et sa flore, ainsi que les futures interactions avec les humains. Tous ses films ayant réalisé des prouesses en matière d’effets spéciaux, Avatar sera son apothéose, purement et simplement. Le premier film devait d’ailleurs voir le jour dans les années 1990, mais Cameron préférait attendre que les technologies prévues puissent avancer et donner un rendu réaliste.

Il a ainsi créé un système baptisé « The Volume », sorte d’immense pièce consacrée à la motion capture dans laquelle les comédiens évoluent encagoulés et recouverts de capteurs. Leurs mouvements, expressions faciales et émotions sont ainsi parfaitement retranscrites. Il fallut un centre de traitement de données de plus de 1 000 m² et 4 000 serveurs pour peaufiner les effets spéciaux et le film a été conçu pour être principalement vu en 3D. C’était d’ailleurs la première fois qu’on assistait à un film de près de trois heures avec des lunettes spéciales. Une expérience immersive qui a grandement contribué au succès du film.

Quant au second opus, il repousse encore davantage les imites du rendu en images de synthèse. Bien que le gap visuel n’ait pas été aussi flagrant et spectaculaire que celui du premier volet, Avatar : la voie de l’eau se hisse sans mal dans ce qui se fait de mieux en termes d’effets visuels. D’autant que cette fois, comme le titre l’indique, c’est le monde aquatique qui est mis en avant, ce qui donne lieu à de sublimes images devant lesquelles on ne cesse de s’extasier sur l’aspect terriblement réaliste de l’eau et sur les multiples effets permettant de rendre presque palpable la texture d’objets purement numériques. Certes, il ne s’agit pas d’une nouvelle révolution, mais il est indéniable qu’Avatar 2 fait aujourd’hui office de référence dans le secteur des effets spéciaux. 

Pour son réalisateur

James Cameron est un homme de défis. Chacun de ses projets est d’ailleurs envisagé comme tel et ce n’est pas pour rien qu’en 27 ans de carrière entre son premier long, Piranha 2 : Les Tueurs volants et Avatar, il n’ait réalisé que huit films. Il faut dire que chacun d’entre eux repousse les limites technologiques (on se souviendra longtemps du choc des effets spéciaux de Terminator 2) ou nécessitent des budgets faramineux (Titanic était condamné au succès s’il ne voulait pas ruiner son réalisateur).

Mais chacun de ses projets a révolutionné le monde du cinéma à grand spectacle et Cameron est entré dans la cour des grands avec les onze Oscars reçus pour Titanic. Il est devenu à lui seul la raison d’aller voir ses films, tant son travail acharné, sa pugnacité et son talent visionnaire envahissent la pellicule.

Pour ses mystères

Quand Avatar est sorti, James Cameron a averti qu’il n’en resterait pas là avec l’univers de Pandora et qu’il voulait l’exploiter sur quatre films supplémentaires. Et de fait, le réalisateur a disparu de la circulation, ne donnant de ses nouvelles qu’en tant que producteur, avec parcimonie. Il attendait son heure. Que la technologie soit assez performante, encore une fois, pour lui permettre de réaliser ce rêve. Tant et si bien que souvent annoncé, Avatar 2 a été repoussé maintes fois et que beaucoup ont fini par abandonner l’idée qu’il y aurait bien une suite un jour au film le plus rentable de l’histoire du cinéma.

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Le tournage s’est tout de même réalisé dans le plus grand secret et Avatar : la voie de l’eau est finalement sorti en salle le 14 décembre 2022, et on peut dire que l’attente en valait la peine. Des effets visuels d’une qualité irréprochable, une Pandora plus splendide que jamais, une nouvelle culture et de nouveaux personnages venant étoffer cet univers, tout était présent pour satisfaire aussi bien les fans que les nouveaux venus. Avec 2,3 milliards de dollars au box-office, Avatar : La voie de l’eau se glisse à la troisième place des films les plus rentables de tous les temps, derrière Avengers Endgame à la seconde place, et son ainé Avatar premier du nom, trônant au sommet du classement. Pour l’heure, le calendrier de sorties des prochains films Avatar indique un écart de plusieurs années entre chaque volet. Ainsi, Avatar 3 semble pour le moment prévu pour décembre 2024, Avatar 4 pour décembre 2029 et enfin Avatar 5 pour décembre 2031. En attendant ces échéances, la réédition d’Avatar : la voie de l’eau est l’occasion pour prolonger quelque peu notre immersion sur Pandora. 

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Article rédigé par
Lucie
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rédactrice cinéma sur Fnac.com
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