Propulsée icône Girl Power dès le 1er volume de la saga Harry Potter, Hermione Granger brise rapidement le cliché de la nerd intello irritante pour se muer en femme dont le courage et le dévouement sont à la hauteur de son intelligence. Portrait d’une héroïne de tête, dans tous les sens du terme.
Qui est Hermione Granger ?
Dans la saga Harry Potter, Hermione Jean Granger est la fille unique de dentistes moldus (sans pouvoir magique). Elle apprend à 11 ans son identité de sorcière et commence son apprentissage à Poudlard, école britannique de Magie. Avide de connaissances et rat de bibliothèque, lisant énormément, elle devient une des meilleures élèves de sa promotion, trustant les premières places à chaque matière (à l’exception du balai et de la Divination). Bourreau de travail, elle obtient l’autorisation dans Harry Potter et le Prisonnier d’Azkaban de posséder un Retourneur de Temps, lui permettant d’assister à plusieurs cours simultanément. Après être sauvée par Harry Potter et Ron Weasley de l’attaque d’un Troll dès Harry Potter à l’Ecole des Sorciers, elle se lie d’amitié avec eux. L’intellectuelle du Trio central révèle être une combattante intrépide dont les puissantes facultés magiques sont décisives aux moments cruciaux. A force de fréquenter Harry et Ron, elle doit aussi violer à plusieurs reprises les règlements de l’école, à sa grande consternation. Consciente de sa valeur, elle peut se laisser entraîner par l’impatience, la jalousie et l’orgueil, jusqu’à provoquer des dissensions avec le non moins sanguin Ron.
Dans la saga cinéma, Emma Watson lui a imprimé un côté plus glamour qui n’existait pas dans les romans originaux (du moins, pas avant le tome 5).
Comment évolue Hermione Granger ?
Au départ archétype de la nerd cultivée, solitaire et arrogante, Hermione Granger s’adoucit après son sauvetage opéré par Harry et Ron. Tête pensante du groupe, c’est elle qui permet aux plans de Harry de se réaliser grâce à ses connaissances et son esprit de recherche. Toutefois, son adhésion à la maison Gryffondor (donc des courageux) plutôt que la maison Serdaigle (celle des intellectuels) est le signe que couve en elle un courage hors du commun. Dans les deux premiers tomes, elle a ainsi l’image d’un mentor secondaire comblant les manques de ses amis. Même si elle n’hésite pas à risquer sa vie dès le premier volume, c’est véritablement à partir du Prisonnier d’Azkaban qu’Hermione révèle toute sa bravoure, lors de sa mission désespérée avec Harry à travers le temps pour sauver deux innocents de la justice des sorciers. Plus les évènements s’assombrissent (retour de Voldemort, dictature d’Ombrage, prise de pouvoir des Mangemorts…), plus elle s’endurcit, n’hésitant pas à violer de son propre chef les règles et les lois pour contre-attaquer. C’est elle qui met en place une Résistance scolaire face à la dictature de Dolores Ombrage dans Harry Potter et l’Ordre du Phénix. Enfin, elle enchaîne missions suicide, tortures, infiltrations dangereuses et luttes mortelles dans Harry Potter et Les Reliques de la Mort. Elle réalise alors des exploits avec une constance digne des plus grands héros et héroïnes de fantasy.
Pourquoi Hermione Granger est-elle si importante ?
Si la fantasy ne manque pas d’héroïnes puissantes, dans la lumière (Yennefer dans Le Sorceleur) comme les ténèbres (La Lady de La Compagnie Noire), J.K. Rowling a eu le mérite d’en construire l’équivalent moderne dans sa niche low fantasy young adult. Du trio central, Hermione Granger est celle qui a la plus grande évolution, passant d’une intellectuelle solitaire vantarde, à une intellectuelle pugnace au tempérament de leader. Face aux élans parfois incontrôlés des garçons, elle acquiert plus vite qu’eux une forme de sagesse et de nuance qui les tire plus d’une fois d’un mauvais pas. Comme Harry et Ron, elle subit les affres de l’adolescence qui accentunte sa jalousie et sa prétention. Il peut lui arriver de sombrer dans le puéril, par exemple lors de sa brouille avec Ron dans Harry Potter et le Prince de Sang-Mêlé. À la fois brillante et faillible, elle est devenue un modèle féministe de fiction à l’usage des jeunes filles.
Malgré Luna Lovegood, il fut reproché à Hermione d’accéder à un tel statut au détriment de personnages féminins moins glorieux, soit de verser dans le trope de « Pas ce genre de fille ». Hermione Granger n’en est pas moins l’une des plus grandes porte-paroles des nerds, et leur donne une revanche exaltante, libératrice, sous le feu de l’épreuve. A juste titre le personnage préféré de son autrice, et également du scénariste Steve Kloves (ce qui lui valut d’être adoubé par Rowling pour adapter à l’écran sa saga). Portée par l’interprétation incandescente d’Emma Watson au cinéma, Hermione Granger a parachevé son triomphe : elle est un des personnages de fiction les plus acclamés de la littérature mondiale.