Depuis 71 ans, Wonder Woman s’impose la plus fameuse superhéroïne de l’Histoire des comics. La princesse des Amazones a connu de nombreuses adaptations, depuis la série TV avec Lynda Carter jusqu’à son intégration cinématographique à la Justice League sous les traits de Gal Gadot. Retour sur l’origine de ce personnage, ses pouvoirs et ses principaux ennemis.
Origine et histoire de Wonder Woman, l’Amazone guerrière
La charnière des décennies 1930 et 1940 a été particulièrement faste pour DC Comics. En 1938, la maison d’édition américaine faisait naître Superman, le kryptonien devenu héros, par l’entremise de Jerry Siegel et Joe Shuster. Un an plus tard, Bob Kane et Bill Finger inventaient Bruce Wayne, le milliardaire se déguisant en chauve-souris la nuit pour apparaître comme Batman. L’âge d’or ne s’arrêtait pas là : au sein d’All American Comics (filiale de DC), le psychologue William Moulton Marston avait inventé le pendant féminin des Batman et autres Superman.
Originellement nommée « Suprema », Wonder Woman fit sa première apparition fin 41 dans All-Star Comics. Dessinée par H.G. Peter, cette aventure montrait le crash d’un pilote américain sur une île mystérieuse où les Amazones avaient trouvé refuge. Dans ces quelques pages, l’aviateur réussissait à convaincre l’une d’entre elles, Diana, de venir l’aider à combattre les vilains et les ennemis de l’Amérique… Sous une fausse identité, l’Amazone importée devenait rapidement une superhéroïne.
Au milieu de l’année 1942, Wonder Woman fut la première superhéroïne de l’Histoire à obtenir un magazine à son nom. Une vraie révolution dans l’univers des comics, où sont davantage valorisés, usuellement, les personnages masculins musculeux, les femmes étant cantonnées à des aptitudes à la ruse et à l’agilité (Catwoman) ou à leur intelligence (Lois Lane, collègue de Superman). Par ses pouvoirs, sa force, Wonder Woman offre une véritable alternative : le personnage a été créé en partie pour fournir aux jeunes lectrices une figure à laquelle s’identifier, aussi puissante que ses collègues hommes.
De même, le réemploi d’une « race » de la mythologie grecque (les Amazones sont une tribu de guerrières exclusivement féminines et particulièrement redoutables) apporte à la saga une certaine richesse. Petit à petit, le développement du personnage par les comics va créer une biographie assez étayée de la jeune femme immortelle. Wonder-Woman est la fille de la reine Hippolyte, qui l’a façonnée à partir de terre glaise, avant que les dieux ne l’animent et la dotent de pouvoirs surnaturels dignes de l’Olympe.
Dans ses premières années, elle grandit comme princesse des Amazones sur l’île des Themyscira, un endroit paradisiaque peuplé uniquement de femmes. Le lieu est tenu secret et seul le pilote Steve Trevor parvient à accéder à cet endroit. Au début de son arrivée chez les Humains, elle combat notamment les Nazis. Par la suite, elle reçut de nouveaux dons, avec des références nombreuses à la mythologie grecque : réputée belle comme Aphrodite, sage comme Athéna, plus rapide qu’Hermès, plus forte qu’Hercule, elle perdra ses pouvoirs dans les années 1960.
La saga en comics deviendra une sorte d’équivalent BD de Chapeaux Melon et botte de cuir, avant que le personnage ne soit repris dans la Justice League of America au début des années 1970, avec des capacités restaurées. Le développement narratif de Wonder Woman s’effectuera par d’autres canaux que les comics. La série télévisée créée en 1975 contribuera à l’image de féministe associée à l’héroïne.
L’interprétation de Lynda Carter, les allers-retours dans le temps au fil des saisons, et l’accentuation de certains traits du comics en feront une série culte, en particulier en France où le personnage deviendra célèbre au-delà du cercle, restreint à l’époque, des fans de BD américaine.
Des années 1980 à nos jours, à la faveur des nombreuses réécritures orchestrées dans l’univers DC, la superhéroïne a gagné encore en densité. Au gré des cross-overs (notamment Crisis on Infinite Earth et les différents reboots de Justice League), l’histoire de Wonder Woman a évolué, jusqu’à prendre les contours du personnage cinématographique que l’on connaît aujourd’hui sous les traits de Gal Gadot. Wonder Woman revient sur ses origines, Wonder Woman 1984 envoie la princesse Amazone dans les eighties, et Justice League nous en apprend davantage sur l’île de Themyscira et ses légendaires habitantes.
Les pouvoirs les plus impressionnants de Wonder Woman
Au tout début de son Histoire, Wonder Woman possédait des pouvoirs très ancrés dans la science-fiction des années 1940. En tant qu’Amazone, elle détient notamment une force surhumaine, une agilité sans réserve, et elle utilise les accessoires de son célèbre costume : ses boucles d’oreille servent de respirateurs, sa tiare peut envoyer des rayons ou être lancée comme un boomerang. Une décennie plus tard, l’idée que Diana dispose de pouvoirs hérités des dieux fait son chemin dans la tête des scénaristes. D’Aphrodite, elle hérite ainsi d’une grande beauté, tandis que sa vitesse et sa capacité à voler proviennent d’Hermès, ou sa sagesse d’Athéna (qui lui offre la possibilité de parler plusieurs langues).
Suivant les versions, Wonder Woman a une force incommensurable, qu’elle tire soit d’Hercule, soit de Déméter, cette dernière lui ayant prodigué la puissance de l’esprit de la Terre, Gaïa. Ses sens sont également rehaussés par Artémis. Elle détient aussi un arsenal d’armes et d’équipements qui lui sont fort utiles face à ses ennemis. Le lasso de Hestia, son célèbre fouet magique forgé par Héphaïstos, lui offre la possibilité de forcer la personne qui se retrouverait enserrée le long de sa corde… Sans compter la forte capacité d’impact de cet outil en combat !
De même, ses bracelets, originellement fabriqués à partir d’un métal hérité d’Athéna, dévient les balles et autres flèches ou carreaux. Son avion invisible, enfin, lui a donné de nombreux avantages au cours de ses aventures.
Qui est Cheetah, la rivale de Wonder Woman ?
Comme Wonder Woman, Cheetah est une création de William Moulton Marston, l’inventeur du personnage central de la saga. Et tout comme son alter ego « gentil », ce vilain au féminin a connu plusieurs étapes dans sa vie de méchante. Ainsi, durant des décennies, Cheetah était le nom de Priscilla Rich, devenue rivale de Diana Prince après que celle-ci lui a volé la vedette lors d’une vente de charité.
Souffrant de troubles de la personnalité, elle s’identifie à un reflet dans son miroir habillé en guépard, et se met à commettre des larcins et des crimes pour se venger, attirant Wonder Woman dans ses pièges. Dans les années 1970, la femme guépard prend l’identité de Debbie Domaine, nièce de Priscilla Rich, qui devient à son tour une terrible criminelle de l’univers de Wonder Woman. Finalement, dans les années 1980, les auteurs de DC dotent Cheetah de son origin story actuelle : elle est la face maléfique de Barbara Ann Minerva, héritière d’une grande fortune, archéologue, qui se retrouve empoisonnée par un mystérieux breuvage alors qu’elle est perdue en Afrique
. Son corps se recouvre d’une peau de guépard, tandis que son esprit se calque sur celui d’un redoutable « prédateur ». Son égo, déjà fragile, augmente en agressivité. Elle devient obsédée par le Lasso de Hestia, que possède Wonder Woman. On retrouve une nouvelle version de cette méchante dans Wonder Woman 1984, dans lequel la Barbara Ann Minerva se trouve notamment manipulée par l’homme d’affaires Max Lord.
Qui est Arès, l’ennemi de Wonder Woman ?
Outre les Nazis et les criminels, Wonder Woman a combattu un ennemi récurrent dès le début de ses aventures : Mars. Ce Dieu de la guerre héritée de la mythologie gréco-romaine est dépeint comme l’antithèse d’Aphrodite, déesse de l’Amour. Lui souhaite la guerre permanente, la haine, et s’aide de ses lieutenants, telles la Conquête, l’Imposture, ou encore la Cupidité, pour mener à bien cette mission.
Les Amazones apparaissent comme le seul rempart, dans le monde des Humains, pour venir à bout de cette menace. Wonder Woman s’oppose donc à Mars dès que c’est possible, et ce durant les premières décennies de la publication des comics. Au cours des années 1980, il prend finalement son nom grec, Arès, et se montre sous les traits d’un criminel, Ari Buchanan. À travers ses multiples méfaits (aggraver les tensions entre États-Unis et URSS, fournir des armes à la pègre…) il cherche à détruire le monde des hommes. On le retrouve enfin dans le film Wonder Woman, dans lequel il est interprété par David Thewlis.
On le découvre à l’origine de maints conflits de l’Histoire, et en particulier de la Première Guerre Mondiale, durant laquelle se passe la majeure partie du long métrage. Il instille encore une fois la discorde entre les futurs belligérants, obligeant Wonder Woman à intervenir pour mettre à bas ce terrible ennemi !