Advance Wars 1 + 2 : Re-Boot Camp : notre test et toutes les infos sur les remakes

Advance Wars 1+2 : Re-Boot Camp est un jeu regroupant le remake de deux anciens opus de la GameBoy Advance. Arrivés sur nos consoles en 2002 et 2003, ces deux jeux de stratégie au tour par tour ont été un réel succès à leur époque, mettant en scène de nouveaux personnages dans un conflit entre nations. Voyons aujourd’hui ce que donne ce double remake sorti le 21 avril 2023 sur Nintendo Switch, retardé de plus d’un an à cause du conflit en Ukraine.

Une guerre de territoire

Comme son nom l’indique, Advance Wars 1+2 reprend les deux premiers jeux Advance Wars. On retrouve naturellement le même univers et la même histoire. Celle-ci est plutôt simple : plusieurs nations existent dans le monde, chacune ayant une couleur bien spécifique. Par exemple, notre nation est celle d’Orange Star. Au début du jeu, Orange Star se fait attaquer par Blue Moon, un état voisin en quête d’expansion. D’autres nations viendront s’ajouter par la suite.

C’est en toute logique que l’on retrouve aussi les personnages emblématiques de la série. Rapidement, c’est la Générale Nell qui nous explique comment se mène une bataille par le biais de Max, une nouvelle recrue. On a ensuite la présence de Max et Sami, les deux autres soldats mascottes d’Orange Star.

La suite est logique : bataille après bataille, il faudra repousser les troupes de Blue Moon, voire même plus. Jusqu’où doit-on les repousser ? Est-ce qu’une autre nation fera son apparition ? Des questions que l’on peut se poser au bout d’un certain nombre de batailles.

Concernant le lien entre les jeux, il est possible de jouer à Advance Wars 2 avant Advance Wars 1. Cependant, l’histoire étant la suite du premier opus, une fenêtre nous prévient que l’intrigue finale du premier jeu risque de nous être dévoilée. Une manière de nous pousser à jouer aux jeux dans l’ordre chronologique.

Au niveau de l’ambiance générale du jeu, les dialogues entre chaque combat du mode Histoire sont assez simples et compréhensibles par un enfant. Les personnages se font des blagues entre eux, qui peuvent avoir un double sens pour les plus âgés, à la manière des films Disney ou Pixar et leur double lecture. Un mixte très agréable puisque cela permet de ne pas être mis de côté, que l’on connaisse la licence ou non et quel que soit votre âge.

Un gameplay dense et stratégique

Advance Wars 1+2 propose différents modes de jeu. Cependant, peu importe le mode que l’on choisi, les combats se déroulent de la même manière, simple et efficace : vous affrontez un adversaire (plusieurs dans certains cas) et vous devez le battre. Pour cela, il est généralement nécessaire de capturer le QG adverse, ou tout simplement de battre toutes les unités d’une même couleur. Dans le mode Histoire en revanche, les objectifs de victoires/défaites peuvent être différents, et dépendront de la situation géopolitique au moment de la bataille.

Les batailles se déroulent de la façon suivante. On commence avec une grille, formant la carte. Celle-ci sera composée de différents reliefs, avantageant certaines troupes par rapport à d’autres. Ces troupes sont divisées en trois corps d’armée, les mêmes que dans la vraie vie, à savoir les troupes terrestres, les troupes aériennes et les troupes navales. Dans chaque armée, il existe de nombreuses unités, chacune ayant ses spécificités. Par exemple, il existe une dizaine d’unités différentes pour les troupes terrestres, allant de l’infanterie aux tanks, en passant par les transporteurs et les anti-aériens.

En plus de ça, chaque unité dispose de plusieurs statistiques telles que la vie, la portée, le déplacement, le nombre de munitions, les points de carburants et les points de défense. Cette dernière stat évoluera en fonction du relief sur laquelle la troupe attaquée se trouve (une montagne offrira une meilleure défense que la plaine). Et enfin, l’attaque évolue en fonction des points de vie de l’unité : plus elle a de points de vie, plus elle est composée de personnes et logiquement, plus elle fera de dégâts. Cependant, une logique de puissance s’applique à chaque fois, par exemple les mitraillettes ne font pas de dégâts aux tanks.

Si cela peut sembler très complexe à première vue, le jeu calcule les dégâts de chaque affrontement à l’aide d’un pourcentage visible, même si ce dernier semble être évolutif, puisqu’il est possible de détruire une unité ennemie en un seul coup avec un tir à 85%. Probablement une caractéristique « critique » en arrière-plan. Autre petite aide, des icônes de carburants et de munitions lorsque ces derniers arrivent en réserve. C’est alors le moment d’utiliser un véhicule de ravitaillement ou tout simplement de laisser l’unité dans une ville alliée. Cela remplit les réserves et soigne de 2 points de vie (sur 10 au maximum). Une pause qui est souvent nécessaire pour ne pas perdre l’avantage numérique sur l’ennemi.

Enfin, en plus des villes qui permettent de soigner et de ravitailler les unités, des usines permettent de créer de nouvelles unités. Trois types d’usines sont disponibles, chacune créant un type d’unité spécifique (unités terrestres, unités aériennes et unités navales). Il faudra tout de même payer ces unités avec des « fonds », une monnaie que l’on gagne au début de chaque tour en fonction du nombre de ville/base/QG que l’on possède. Économiser pour une grosse unité ou créer de nombreuses unités peu coûteuses ? La stratégie commence dès la confection des unités.

Maintenant, il est temps de passer à l’action. Au début de la partie, on choisit un général qui dirigera les troupes. Ce dernier est doté d’un pouvoir spécial qui arrivera au cours de la partie, lorsque les combats feront rage. Pour la suite, le déroulé de la bataille est très classique pour un jeu de stratégie en tour par tour. Les joueurs effectuent les actions de chaque troupe dans l’ordre qu’ils le désirent. La seule chronologie que l’on est obligée de respecter est que le déplacement se fait avant un tir (certaines troupes ne peuvent pas effectuer les deux dans un même tour). Autrement, l’ordre d’action de chaque troupe est libre, tout comme la création de nouvelles troupes et l’activation du pouvoir de général.

Autant de possibilités qui offrent une infinité de situations, chose très plaisante pour un jeu de stratégie. Cependant, cela complexifie grandement le gameplay. Même si les premiers niveaux sont relativement simples puisqu’il n’y a que des troupes terrestres, en plus de combats relativement courts (pas besoin de se soucier des munitions ou du carburant), au bout de quelques heures de jeu on arrive sur des situations très complexes, mêlant terre, mer et ciel avec quelques dizaines de tours. Ce qui fait que le combat avance tout doucement et que chaque action contribue au dénouement, que ce soit dans notre sens ou non. Une façon de récompenser les joueurs sérieux, mais qui peut paraître frustrante lorsque l’on n’est pas habitué aux jeux de stratégie. Et même avec un mode facile (en plus du mode difficile), le jeu ne se révèle pas beaucoup plus simple. Il faudra simplement rester concentré durant les batailles.

Une fois les premiers combats terminés, le menu principal du jeu s’étoffera, apportant de nouveau mode de jeu. S’ajoutent en plus du mode Histoire :

• Un mode VS, qui permet d’affronter l’ordinateur ou d’autres joueurs (jusque 3) sur la même console ou en local. Il est alors possible de configurer la partie sous plusieurs aspects, comme la météo, l’activation de pouvoirs spéciaux ou encore la présence d’animations.

• Un mode En ligne, qui comme son nom l’indique se déroule en ligne. Il n’est cependant pas possible de trouver un match aléatoire, les parties se limitant à notre liste d’amis.
• Un mode Quartier Général, où l’on se bat contre l’ordi. On commence par y sélectionner une carte et un général, et le but est de gagner la partie le plus rapidement possible. Une sorte de course contre la montre.
• Le magasin, qui permet d’acheter des collectibles comme de la musique, des cartes pour le mode Quartier Général ou encore de nouveaux Généraux.
• La Galerie, qui retrace toute notre aventure sur le jeu, avec les succès que l’on a gagné.
• Et enfin le Créateur de cartes, un mode de jeu qui plaira à tous les amateurs de créations. Il est très facile à utiliser et donne la possibilité de jouer sur les cartes finies, mais aussi de les partager, que ce soit avec nos amis ou en ligne.

Le contenu d’Advance Wars 1+2 : Re-Boot Camp est très large, ce qui permet de convenir à de nombreux types de joueurs. Que l’on aime la création de cartes, les combats entre amis ou tout simplement suivre l’histoire, le jeu nous offre toutes ces possibilités. Et malgré le grand nombre de choses à prendre en compte au cours des combats, on a largement le temps de comprendre toutes les mécaniques. Le tutoriel nous prend par la main si on le laisse faire (il est possible de passer les explications) ce qui permet de comprendre chaque subtilité du jeu. 

Un retour en enfance

L’ambiance générale d’Advance Wars est très plaisante. Déjà sur GameBoy, les jeux s’étaient démarqués par une qualité graphique en plus du gameplay.

Le Remake offre cependant un renouveau avec un aspect cartoonesque qui colle parfaitement au ton utilisé par les personnages. Durant les dialogues entre les combats du mode Histoire ou à leur début, on peut voir les personnages qui parlent, accompagnés de leur dialogue. Et petite surprise qui fait plaisir, un doublage français est de mise pour certaines phrases importantes, nous plongeant un peu plus dans l’histoire.

Les combats aussi sont faits avec minutie, que ce soit sur la carte ou les cinématiques d’affrontement. Ces dernières sont plaisantes au début du jeu et aident à comprendre ce qu’il se passe à chaque combat, mais deviennent rapidement une contrainte, surtout quand les combats durent. Mais pas de panique, il suffit de réduire leur présence dans les options. Seules les cinématiques de pouvoir ne peuvent pas être désactivées.

C’est également le cas pour la musique. Si celle-ci est très agréable, il est parfois pénible d’entendre la même musique en boucle pendant plusieurs dizaines de minutes. Seuls les bruitages du combat ne peuvent pas être désactivés. Pour écouter simplement les musiques, il suffit de se rendre dans l’onglet Galerie du menu, après avoir acheté les disques dans le magasin.

Toute cette ambiance est très agréable, mais peut devenir répétitive. C’est donc un très bon point qu’elle soit modulable.

Globalement, Advance Wars 1+2 : Re-Boot Camp est un très bon jeu, ou plutôt un très bon remake. Il remet au goût du jour un jeu avec un gameplay qui n’a pas pris une ride, en y ajoutant un esprit cartoon très bien senti. Une façon de faire accrocher les enfants au jeu, et de faire retomber les amoureux de la licence en enfance.

Et malgré la complexité des champs de bataille, le jeu arrive à nous simplifier les explications avec de nombreux tutoriels. Et pour les connaisseurs de la série, il est possible de passer rapidement ces tutoriels. Advance Wars 1+2 Re-Boot Camp arrive donc à faire cohabiter joueurs nouveaux et puristes, adeptes des jeux de stratégie ou non, une chose que peu de productions arrivent à faire.