The Amusement Park : le trésor caché de George Romero

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The Amusement Park : de quoi ça parle ?

« Dans The Amusement Park, nous suivons l’errance d’un septuagénaire sans nom, à travers un parc d’attractions qui va rapidement prendre des allures de piège cauchemardesque. Au fil de sa balade, le vieil homme n’aura de cesse d’être renvoyé à sa propre faiblesse physique par des foules indifférentes ou hostiles, voire dangereuses, jusqu’à ce qu’il réalise que dans ce monde égoïste et déshumanisé, il n’y a plus vraiment de place pour les personnes âgées telles que lui. Il vaut mieux être dans un bon jour pour voir The Amusement Park, parce que même s’il s’agit d’un des films les moins violents de George Romero (il n‘y a pratiquement pas une goutte de sang), il n’en reste pas moins l’un de ses plus traumatisants. »

Un film exhumé par la femme du réalisateur

« Disparu en 2017 à l’âge de 77 ans, George Romero restera célèbre pour avoir révolutionné le mythe du zombie avec des classiques tels que La Nuit des morts-vivants, Zombie, ou Le Jour des morts-vivants. On doit également à Romero d’autres grands films d’épouvante tels que Martin, Creepshow, ou encore Incidents de parcours. Au-delà d’un cercle très restreint d’initiés, personne n’avait jamais entendu parler de The Amusement Park, un moyen métrage de 54 minutes réalisé par le grand George en 1973. Suzanne Desrocher-Romero, la veuve du réalisateur, a décidé de l’exhumer après la mort de son époux. »

Une foule, un parc d’attractions, un vieux monsieur dans l’oubli

« La caméra très nerveuse et une bande-son surchargée de cris, de musique et de bruits divers, nous font ressentir l’inconfort et la solitude de ce héros aux cheveux blancs, incapable de trouver une once de réconfort parmi les visiteurs du parc. Filmé comme un épisode de La Quatrième Dimension, avec un monologue d’introduction et de conclusion, The Amusement Park débute et se termine dans une chambre stérile, avec une morale finale aussi évidente que terrifiante pour nous tous, il nous faut rester absolument solidaires avec le troisième âge, dont nous finirons tous par faire partie un jour ou l’autre. »

La génèse de The Amusement Park, du film publicitaire au film horrifique 

« Il s’agissait en réalité pour Romero d’un film de commande, lui qui tournait pas mal de spots publicitaires encore à cette époque, pour le compte d’une association religieuse protestante de Pennsylvanie. Cette dernière avait pour intention initiale de financer un film à caractère institutionnel pour alerter l’opinion et les pouvoirs publics sur le cruel manque de prise en charge des personnes âgées aux Etats-Unis. Effrayés par le résultat beaucoup plus angoissant que prévu, les commanditaires du film le projetèrent dans quelques festivals, avant de le glisser sous le tapis, où il prit la poussière pendant plus de quarante ans, jusqu’à ce qu’une copie 16mm soit retrouvée en 2017 dans les archives du Festival du film de Turin. »

Des thématiques chères au père du film de zombies

« On se réjouit donc de cette initiative par Madame Desrocher-Romero de la sortie de The Amusement Park, tant le film s’inscrit à 100% dans les thématiques chères au cinéaste, y compris sur un plan visuel, avec ses hordes de visiteurs hagards, qui préfigurent les morts-vivants du centre commercial de Zombie.

The Amusement Park est un film difficile, radical mais nécessaire et passionnant, dont on espère que le visionnage ne vous causera pas trop de cheveux blancs. Précisons au passage que l’interprète principal et seul acteur professionnel du film, Lincoln Maazel, (tous les autres comédiens étaient des figurants bénévoles), a vécu heureux et bien portant jusqu’à sa mort en 2009 à l’âge de 106 ans.« 

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