Critiquée à sa sortie au début des années 80, The Thing est aujourd’hui reconnue comme une oeuvre majeure de la filmographie de John Carpenter et une référence du cinéma fantastique. A l’occasion de sa réédition en Blu-ray 4K, Philippe Guedj décrypte ce monument de la science-fiction horrifique dans L’Instant Point Pop à la Fnac. En toute objectivité bien sûr !
The Thing : de quoi ça parle ?
« Douze scientifiques américains reclus dans une base perdue au fin fond de l’Antarctique voient leur quotidien bouleversé par l’arrivée d’un chien de traineau en fuite. Ils le recueillent sans savoir que ledit chien est en réalité infecté par une créature extra-terrestre ayant la faculté de prendre l’apparence des hôtes dont elle parasite les cellules. S’ensuit une grande question tout au long du film : Qui est la chose ? »
Une réinterprétation et un casting ambitieux
« Sixième long métrage de John Carpenter après Dark Star, Assaut, Halloween, La Nuit des masques, Fog et New York 1997, The Thing n’est pas, contrairement à ce que l’on lit beaucoup, un remake à proprement parler du vieux film de 1951, La Chose d’un autre monde. C’est une réinterprétation par John Carpenter de la nouvelle de John W. Campbell qui avait inspiré le film des années 50. »
« The Thing c’est également le troisième film que John Carpenter tournera avec son comédien fétiche Kurt Russell, qui nous avait déjà ébloui un an plus tôt dans New York 1997. Il joue le rôle du pilote d’hélicoptère MacReady et impose un charisme thermonucléaire à faire fondre tous les icebergs du pôle Sud. Autour de Kurt Russell, John Carpenter convoque une solide bande d’acteurs : Keith David, que le réalisateur va retrouver quelques années plus tard sur Invasion Los Angeles, ou encore plusieurs vieilles gueules du cinéma classique hollywoodien, dont Richard A. Dysart, Donald Moffat ou Wilford Brimley. »
C’était pourtant mal parti…
« The Thing est une œuvre maudite, dont l’échec cinglant à l’été 1982 face au E.T., l’extra-terrestre de Steven Spielberg, faillit bien torpiller à jamais la carrière de son malheureux réalisateur, John Carpenter. Heureusement, au fil des décennies, The Thing a fini par conquérir les cœurs, et occuper la place qui lui est due : celui d’un chef-d’œuvre intemporel et paranoïaque, ambiancé par la lugubre partition d’Ennio Morricone, et sublimé par les maquillages et effets spéciaux surréalistes, et à l’époque révolutionnaires, du jeune prodige Rob Bottin.
L’un des meilleurs films de John Carpenter
« Tourné par un froid de canard dans un bled reculé de Colombie Britannique au Canada, The Thing fascine par la beauté de ses paysages enneigés, sa virtuosité formelle (avec tous ces plans au steadicam dans les coursives de la base scientifique), sa claustrophobie et également une noirceur assez désespérante avec un fin qui est probablement parmi l’une des plus belles de toute la filmographie de John Carpenter. »
Justice rendue pour The Thing
« C’est ce nihilisme et cette ambiance extrêmement sombre qui valurent au film son accueil glacial dans la presse et un rejet massif du public qui blessa profondément John Carpenter. Entre-temps l’histoire a heureusement rendu justice à The Thing qui est devenu un grand succès en vidéo et qui est considéré comme une perle du cinéma fantastique auprès du grand public, comme des cinéphiles avertis. Quentin Tarantino en personne a rendu un hommage énamouré à The Thing en 2015 dans son grand western enneigé, Les Huit Salopards. »
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Vidéo et montage : Julie Fages
Présenté et chroniqué par : Philippe Guedj, journaliste du Point
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