Elle est l’une des québécoises préférées des français(es). Adoptée avec ses souliers verts par le public et quelques grands interprètes de notre Hexagone comme Charles Aznavour, Lynda Lemay n’en finit de nous étonner. Pour preuve son dernier projet : 11 albums de 11 chansons en 111 jours. Prolifique mais toujours à la hauteur de nos attentes.
Une artiste incontournable
Cela fait plus de 25 ans que cette québécoise est rentrée dans le coeur des français(es). De souvenir de petite fille, Lynda Lemay garde une enfance où les mots déjà avaient une importance. Elle jouait à faire des rimes, écrire de petites poésies. L’adolescence venant, l’écriture ne la lâche. Elle veut écrire un roman mais un cadeau inattendu, une guitare à 17 ans lui donne d’autres envies. Sa mère, la voyant chantonner à la maison, décide de l’inscrire à des concours. Lorsqu’elle remporte le premier prix du concours du Festival international de la chanson de Granby, sa carrière commence, fébrilement puis au fur et à mesure avec le succès qu’on lui connaît aujourd’hui.
Les albums se succèdent des deux côtés de l’Atlantique et la ferveur est la même. Artiste très prolifique et contant le quotidien comme personne, Lynda Lemay est de ces chanteuses à textes dont la justesse d’écriture subjugue. Le public aime cette artiste capable en un quart de seconde de vous faire passer des larmes de rires à des pleurs plus tristes. L’art de Lynda est une montagne russe d’émotions. Même quand elle sort des sentiers battus avec son opéra-folk Un éternel hiver, le public la suit.
Pas étonnant que cette admiratrice de Francis Lalanne comme des grands auteurs, interprètes français ait été couronnée d’une Victoire de la musique en 2001 comme artiste-interprète féminine de l’année et ait reçu (sur cette scène maintes fois parcourue de l’Olympia) l’insigne de Chevalier des Arts et des Lettres, des mains du grand Charles Aznavour (qui avait vu très tôt le talent de la québécoise).
Le projet grandiose de Lynda Lemay
Quand on dit de Lynda Lemay qu’elle est prolifique, les chansons semblant coulées de sa plume facilement, on ne croit pas si bien dire. L’artiste s’est lancé dans le projet de faire 11 albums de 11 chansons et ce en 1111 jours. Projet pharaonique donc mais on le répète, l’écriture et Lynda Lemay ne font qu’un. Toujours très inspirée par le quotidien, les sujets d’actualité, les mots et la plume de Lynda coulent à flot. Les premiers sont sorties le 27 novembre 2020( Il était onze fois, Des milliers de plumes), puis le 12 mars 2021 (De la rosée dans les yeux, A la croisée des humains) et le prochain sortira le 7 mai 2021 (Haute mère).
Comme à chaque fois, avec Lynda, la beauté des textes nous désarme et on fait face avec elle à la réalité parfois terrible de la vie, ses drames, ses peurs comme cette chanson sur un homme proche de la fin de sa vie qui bien que sachant ce qui va lui arriver décide d’être heureux malgré tout et profite des derniers instants pleinement avec sa famille et ses proches. Une chanson à la fois très intime pour Lynda et universelle car on a ou on va tous et toutes être confrontés à ce moment un jour dans sa vie. C’est vrai que les sujets abordés peuvent être lourds, sombres. Dans ces onze albums, on côtoie la mort, la violence mais comme à chaque fois, elle sait équilibrer, « de couvrir une gamme d’émotions différentes » pour éviter des albums trop emprunts de pathos.
Un soir de semaine
Elle qui se dit non pas chanteuse mais raconteuse, les mots, le propos étant la base de son métier, n’en a pas fini de nous étonner, de nous émouvoir et de croquer le monde avec autant de brio. Lynda Lemay ose s’aventurer sur des thèmes tabous (les transgenres, la mort, …) mais elle fait mouche car elle dissèque ces sujets avec finesse, délicatesse.
Elle disait sur France « Passé la cinquantaine, j’ai vécu une bonne remise en question. Je me suis posé toutes les questions qu’il faut se poser à un moment donné de notre vie : est-ce que je suis encore sur le bon chemin ? Est-ce que je fais ce que j’aime ? Les épreuves de la vie (la perte de son papa) et ces interrogations ont nourri l’art de notre québécoise préféré. C’est sans doute pour cela que ce dernier fait mouche pour qui l’écoute.