Depuis le 9 avril dernier, le monde du rap est en deuil. Earl Simmons, plus connu sous son nom de scène DMX, nous a quittés. Il était l’un des rappeurs les plus populaires des États-Unis dans les années 1990 et 2000 et il aura laissé une trace indélébile dans la mémoire du rap.
Des débuts remarqués et remarquables
Après une enfance difficile peuplée de violences et de fugues, le jeune Earl Simmons commence la musique en 1988, à l’âge de 18 ans. Doté d’une voix rauque reconnaissable entre mille et doué en beatbox, il se trouve un blase, l’acronyme DMX pour Dark Man X. Mais il lui faudra attendre 1997 pour obtenir enfin un contrat dans une maison de disques, signant des titres aux côtés de LL Cool J ou Mase et publiant son premier album solo en 1998, It’s Dark and Hell Is Hot. Un coup d’essai transformé en coup de maître : le MC y impose son style rugueux et énergique, dans la continuité des rappeurs newyorkais de l’époque, NAS et le groupe Mobb Deep en tête.
Il s’en vendra plus de six millions d’exemplaires à travers le monde. Le premier d’une longue série, puisque quasiment tous ses albums atteindront les sommets des charts américains. Un an plus tard, il entame une vaste tournée, en compagnie d’autres stars du rap, tels Jay-Z ou Ja Rule.
Il atteint la première place du Billboard 200 avec son deuxième opus, Flesh of My Flesh, Blood of My Blood et devient le second rappeur de l’histoire, après 2 Pac, à inscrire deux disques en tête des charts U.S. en moins d’un an. Et son troisième album, ...And Then There Was X, confirme sa montée en puissance dans l’univers fermé des rappeurs à succès. Il est désormais l’un de ceux sur qui il faudra compter, n’hésitant pas à mêler riffs de guitare et lourdes batteries sur du son hip-hop.
Une carrière entre rap, pauses et cinéma
À partir de 2001, il laissera plusieurs années s’écouler entre chaque sortie d’album, afin de se consacrer davantage à sa famille. Il marque l’événement à chaque fois, puisque The Great Depression, Grand Champ ou Year of the Dog… Again, remportent un vif succès, de même que son premier best-of, The Definition of X : The Pick of the Litter, en 2007.
Mais le passé violent de DMX ressurgit quelques fois. Il fait trois mois de prison en 2008 pour maltraitance envers les animaux, tandis que des rumeurs autour de l’arrêt de sa carrière commencent à se répandre. Finalement, il faudra attendre 2012 pour voir sortir son album Undisputed, suivi en 2015 de l’album non autorisé Redemption of the Beast.
Entre deux disques et deux pauses, il se lance dans le cinéma et la télévision, apparaissant dans une dizaine de films ou de séries. On le retrouve ainsi dans Belly, Roméo doit mourir, Hors limites aux côtés de Steven Seagal, En sursis avec Jet Li ou encore un épisode de New York 911. Renouant avec la musique avec le titre X Moves, DMX fait une overdose et décède d’une crise cardiaque, à l’âge de 50 ans, en 2021. Depuis, l’un de ses tubes les plus emblématiques, l’hymne des motards Ruff Ryder’s Anthem n’en finit pas de rugir…
