Avec son flow nonchalant et ses textes explicites, Snoop Dogg est devenu une légende du rap américain au début des années 1990. Traversant les décennies sans renier son panache et son style bien à lui, il continue de sortir régulièrement des disques. Son quinzième, Neva Left vient de paraître. Portrait du roi de la côte Ouest.
Un jeune qui a du chien
De son vrai nom Calvin Broadus, Snoop Dogg a grandi à Long Beach, en Californie. Si le basket et la musique ont très tôt fait partie de sa vie, le jeune homme a également frayé très jeune avec des amis du ghetto, notamment des membres du gang de Cribs. Après plusieurs séjours en prison, il se lance dans la musique avec Warren G (le demi-frère de Dr Dre) et Nate Dogg à la fin des années 1980, fondant le groupe 213. Dr Dre va prendre le gamin sous son aile, et va l’inciter à poser son flow détaché et nasillard sur ses propre productions. La suite sera un classique du rap américain : The Chronic, sur lequel Snoop Doggy Dogg crève l’écran, en 1992.
En solo
Dès 1993, Snoop Dogg capitalise sur ce grand succès en publiant son tout premier album, Doggy Style. Entré n°1 des charts américains, porté par une imagerie et des textes explicites et pleins de second degré, ce disque impose Snoop Dogg comme le roi du rap West Coast. Avec ses grosses basses, ses synthétiseurs lubriques et son hommage au funk de George Clinton, le son californien de l’époque fait mouche (et fera aussi le succès de 2Pac, par exemple). Malgré un retentissant procès pour meurtre dont il sort blanchi, Snoop parvient à continuer sa carrière, livrant Tha Doggfather en 1996, un deuxième album plus sombre. Les relations avec Dr Dre n’étant pas au beau fixe, le rappeur quitte le label de son aîné et signé chez No Limit, le label néo-orléanais de Master P. C’est là que commence la partie la plus hardcore de sa carrière, avec des disques comme Tha Last Meal, en 2000, ou son film pornographique Snoop Dogg’s Doggystyle, en 2001.
Toujours fertile
Signant chez Capitol au début des années 2000, Snoop Dogg, dont le mode de vie et les apparitions médiatiques le placent toujours parmi les superstars du rap, continue de livrer de grands disques, à intervalles réguliers. Il commence ainsi à collaborer avec The Neptunes pour l’album Paid tha Cost to Be da Bo$$ puis R&G en 2004, avant de retrouver la légende DJ Quik à l’occasion de son album Ego Trippin’, plutôt sombre. En 2009, il sort Malice n Wonderland puis Doggumentary deux ans plus tard, toujours avec une inspiration renouvelée. Il continue également d’apparaître dans des projets cinématographiques détonnants, comme Mac and Devin go to High School, dont il signe la B.O., et se met au reggae le temps de l’album Reincarnated. Il revient à un son très funk en 2015 avec Bush, puis au hip-hop pur et dur dans Coolaid, en 2016. Toujours très actif, il vient donc de publier Neva Left, un disque qui le voit toujours prouver que le rap n’est pas fait que pour les juniors, à l’instar de son exemplaire carrière qui couvre plus de trois décennies.
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