Demandée à corps et à cri par les fans, la version director’s cut de Justice League par Zack Snyder voit enfin le jour. Un film-fleuve de quatre heures qui fait la part belle à l’action et qui donne davantage de profondeur à ses personnages de super-héros désenchantés. Cela valait le coup d’attendre !
Pourquoi une nouvelle mouture de Justice League ?
Quand en 2017 sort sur les écrans Justice League, les fans de DC Comics sont déçus. La réunion tant espérée de Batman, Superman, Wonder Woman, Aquaman, Flash et Cyborg tourne au fiasco critique et public. Il faut dire que le réalisateur, Zack Snyder, a dû quitter les plateaux de tournage en cours de route pour raisons personnelles (sa fille venait de se suicider). Joss Whedon, réalisateur d’Avengers, la saga concurrente, est appelé à la rescousse pour terminer le film. Les studios lui imposent d’insuffler un peu plus de légèreté et de réduire le film à seulement deux heures, amputant largement le travail déjà tourné de Snyder. Ce dernier rejette le film à sa sortie, comme une bonne partie des fans qui réclament sans relâche, de voir sa version director’s cut. Il s’y attellera courant 2020 avec un budget supplémentaire de 70 millions de dollars, permettant de réaliser de nouvelles prises et de porter le film, intitulé Zack Snyder’s Justice League, a une durée monstrueuse de quatre heures.
DC Comics concurrence enfin Marvel
Jusqu’à présent, Marvel a totalement écrasé sur grand écran son rival historique, DC Comics. Ses films s’inscrivent dans un multiverse, se répondent les uns les autres et forment un grand tout dont l’acmé est la quadrilogie Avengers. De son côté, les films DC ne respectent que partiellement une quelconque chronologie ou ne jouent pas forcément la carte de l’unité. Ainsi, la Wonder Woman de Patty Jenkis est totalement différente de celle de Snyder, plus naïve et moins combative quand dans Justice League, elle affirme une dimension plus conquérante. Le monde d’Aquaman version James Wan est plus fun et coloré que celui de Snyder et ainsi de suite. Désormais, la donne est différente, grâce à cette nouvelle version du film maudit. Des personnages découverts dans d’autres films de l’univers DC font leur apparition dans l’épilogue et Zack Snyder essaie de rendre le tout plus cohérent, jouant sur les mêmes platebandes que Marvel.
Les nouveautés de Zack Snyder’s Justice League
Pour son director’s cut, Zack Snyder en a profité pour supprimer toutes les scènes réalisées par Joss Whedon. Exit toutes les petites blagues pour détendre une atmosphère parfois pesante. Même le personnage du trublion Flash, acquiert davantage de maturité. Chaque super-héros a son moment de bravoure et une profondeur bien plus exacerbée, au bord de l’introspection (Superman paraît même en deuil dans son costume noir). Cyborg, sacrifié dans la première version au point de jouer les utilités de luxe, est désormais à part égale avec Batman et consorts. Le film est totalement différent, résolument sombre et tourmenté, le grand méchant est entièrement relooké et l’on retrouve toute l’esthétique de Snyder à base de ralentis stylisés sur une bande originale retravaillée. Du grand art. Les fans, éblouis, réclament une suite, Justice League étant prévu initialement pour être une trilogie. Seront-ils une nouvelle fois entendus ?