LE CERCLE LITTÉRAIRE – Le coup de cœur de Jean-Louis V. (Montréal). Réfugié palestinien avec sa famille au Danemark, Yahya Hassan ne publiera qu’un seul recueil avant sa mort à l’âge de 24 ans. Traduit en français par Catherine Renaud, ses textes sont à la fois noirs et pessimistes (comme sa couverture), violents et actuels, dénonçant un impossible « vivre ensemble ».
Yahya Hassan
Le coup de cœur de Jean-Louis V. (Montréal)
Hypocrisie et violence
Tout commence comme un jeu de cache-cache entre ses parents qui ne l’ont pas voulu, une religion qu’il n’a pas embrassé et un pays qu’il n’a pas choisi.
La violence d’un père, celle d’un pays, puis la lente descente aux enfers d’une jeunesse déracinée qui ne se reconnaît ni dans ses racines ni dans le terreau où elle est transplantée.
Chimère et haine
« Si la mère est voilée, les vices du père sont invisibles ». Le poids des traditions séculaires qui se confrontent à l’impossible vivre ensemble occidental pour enfanter un maelström de violences dans un huis-clos imposé ou voulu de cette communauté.
La haine : « Une bouche qui vomissait plus qu’elle ne mangeait » et qui nous raconte ce cluster carcéral du foyer de l’enfance jusqu’à la prison. L’aveu que la drogue, le sexe, le sang, le racisme ne laissent que très peu de place à l’espérance mais nous laissent l’espoir que, peut-être, la poésie peut éclore du sordide.
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Paru le 5 novembre 2020 – 256 pages