Icône internationale de cinéma, actrice impériale de rôles dramatiques inoubliables, en 60 ans de carrière, Catherine Deneuve n’en a pas pour autant délaissé la comédie. Devant la caméra de réalisateurs chevronnés ou débutants, en premiers ou seconds rôles, la reine Catherine n’hésite pas à jouer de son image avec panache, comme dans Terrible jungle, tout juste sorti en DVD.
Catherine Deneuve, taillée pour faire rire ?
Dès le début de sa carrière, Catherine Deneuve subjugue les plus grands cinéastes. Derrière son image glaciale et sa beauté diaphane, se cache un tempérament de feu qui ne demande qu’à exulter devant la caméra. Très vite, les premiers rôles s’enchaînent et le plus souvent, dans des drames, même quand il s’agit de pousser la chansonnette comme dans Les Parapluies de Cherbourg ou Les Demoiselles de Rochefort. Dans ce dernier, pourtant, Catherine Deneuve montre un caractère plus enjoué derrière le désenchantement amoureux qui la poursuit. Peu à peu, des réalisateurs tentent justement de lui proposer des rôles plus légers, dans des comédies populaires. Un des premiers à s’y essayer, Michel Deville, lui offre le personnage de la jeune ingénue Anne de Clécy dans Benjamin ou les Mémoires d’un puceau, en 1968. Les Américains décèlent également ce même potentiel comique l’année suivante, dans Folies d’avril, dans lequel Jack Lemmon, cabotin, tente de la séduire avec succès.
Il faut dire que Catherine Deneuve a tout pour devenir une actrice de comédie à part entière : cette travailleuse acharnée possède un débit mitraillette et un sens inné du rythme. La comédie nécessite en effet une capacité à se donner sans compter pour que cela puisse fonctionner. Sans oublier son don pour l’autodérision. Dans Peau d’âne, elle n’hésite d’ailleurs pas à revêtir une parure d’âne dépecé comme s’il s’agissait d’une robe de princesse. De Courage fuyons à L’Africain, Catherine Deneuve surprend dans plusieurs comédies des années 1970-1980 au point que l’on n’hésite plus à lui offrir des rôles ouvertement humoristiques. Qu’elle accepte allègrement, entre deux drames pesants.
Un choix exigeant dans les comédies
Sa carrière étant faite, son image inscrite durablement sur la pellicule, Catherine Deneuve s’autorise à s’amuser de plus en plus au cinéma, surtout à partir des années 1990. Jusqu’à jouer complètement avec son image. Elle est une belle-mère séductrice qui vole le mari de sa fille dans Belle Maman de Gabriel Aghion, devient reine castratrice dans Palais Royal ! de Valérie Lemercier et François Ozon fait d’elle son égérie dans les comédies 8 Femmes et Potiche, dans lesquelles elle joue les bourgeoises froufroutées comme personne.
Donnant sa confiance aux réalisateurs qui expriment leur désir de tourner avec elle, qu’ils soient déjà reconnus ou en devenir, elle accepte autant des premiers rôles que des seconds, voire de simples participations dans certaines comédies. Que ce soit dans Cyprien avec Élie Semoun, Bancs publics (Versailles Rive-Droite) de Bruno Podalydès en passant par Astérix et Obélix : Au service de sa Majesté et Le Tout Nouveau Testament, Catherine Deneuve accepte toutes les facéties, sans aucune crainte du ridicule.
Elle l’affirme encore dernièrement, que ce soit sous la direction de Kheiron dans Mauvaises Herbes ou dans Terrible Jungle. Ce premier film de Hugo Benamozig et David Caviglioli n’hésite pas à la placer en beau milieu de l’Amazonie et à lui faire dire des répliques cinglantes à l’intention de Jonathan Cohen et Vincent Dedienne. On a déjà hâte de connaître les prochains horizons comiques de la plus étonnante de nos actrices.