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Le guide des littératures de l’imaginaire : SF, fantasy, fantastique et terreur

29 août 2025
Par Nathalie Cordier
Le guide des littératures de l'imaginaire : SF, fantasy, fantastique et terreur

La science-fiction ? Je n’y connais rien. La fantasy, c’est ce n’est pas pour moi. Les livres de l’univers fantastique, il y a trop de monstres et ça fait peur. Les littératures de l’imaginaire ont bien trop souvent été victimes de ces préjugés : il est parfois compliqué de s’y retrouver tant les genres sont nombreux et variés. Afin de vous aider à choisir vos futures lectures, nous vous proposons ce guide pour y voir plus clair. Embarquement immédiat vers un nouveau monde !

La science-fiction

Genre littéraire et cinématographique, la science-fiction imagine des mondes et des futurs possibles en partant des sciences et des technologies. Ces fictions spéculatives donnent lieu à des voyages dans le temps et dans l’espace et sont, pour certaines, devenus des classiques. On peut citer des grands auteurs tels que Jules Verne, HG Wells ou en encore George Orwell et son fameux 1984.

Une fois ces bases posées, vous l’aurez compris, la science-fiction est un composite littéraire de multiples univers et diverses tendances.

Les romans d’anticipation constituent un des plus grands pans de la SF. Et si l’on se projetait dans l’avenir ? Qu’il soit radieux ou plus sombre, le futur est source d’inspiration pour de nombreuses plumes. Aldous Huxley et Le Meilleur des mondes ou plus récemment Alain Damasio avec La Horde du Contrevent sont reconnus comme des maîtres du genre. Et parfois même, ces textes peuvent être engagés et prendre position contre les dérives possibles des systèmes déshumanisants ou totalitaires : c’est le cas des romans de la « social » science-fiction ou « social » SF.  N’oublions pas qu’en son temps, dans Gargantua, Rabelais proclamait déjà : « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme… »

Dans la même veine, les explorations peuvent aussi se dérouler dans le temps : qui n’a jamais rêver de découvrir l’avenir ou bien, à l’inverse, retourner dans le passé et pouvoir modifier certains événements, un peu comme Marty Mc Fly dans Retour vers le futur ?

Justement, la vision de l’avenir compromis sera la question de fond des romans postapocalyptiques. Des mondes écroulés après une nouvelle guerre mondiale ou des catastrophes naturelles, des survivants qui luttent et tentent de s’organiser face au chaos : des situations bien sombres mais qui laissent aussi parfois entrevoir la reconstruction d’un monde meilleur.

Uchronie ? Vous avez dit « uchronie » ? C’est simple ! On part d’un fait historique mais il ne s’est pas déroulé comme dans la réalité et le romancier extrapole une version alternative de l’Histoire. C’est ce que fait Philip K.Dick dans Le Maître du Haut Château au sujet de la Seconde guerre mondiale. Ou bien Stephen King à propos de l’assassinat du président Kennedy dans 22/11/63.

Niche dans la niche de l’uchronie, le Steampunk (rétrofuturisme ou « punk à vapeur ») répond à des codes très précis. Le contexte est très spécifique : le 19è siècle très victorien, en pleine époque des machines à vapeur et des premières révolutions industrielles. Ces éléments sont le point de départ de la projection dans le futur. Cette esthétique inspire non seulement le contenu des romans mais aussi les couvertures des livres, et même un certain style vestimentaire chez les plus grands fans. 

Le cyberpunk quant à lui est plus souvent associé à la dystopie et même à la hard science-fiction. Contraction de cybernétique et de punk, l’action se déroule dans un futur proche, à un moment où la technique a quelque peu dépassé toute forme d’humanisme, ce qui donne ainsi lieu à la création de héros désabusés et même parfois cyniques. Le meilleur exemple ? Blade Runner bien sûr.

Diamétralement à l’opposé, on trouve le solar punk dont se dégage un optimisme qui rassure dans ces visions des mondes futurs. Engagement écologique, retour au tout fait maison, énergies propres sont quelques-uns des thèmes sur lesquels s’appuie ce genre de l’imaginaire.

En revanche, vraisemblance et rigueur scientifique sont de mise dans le genre de la hard science-fiction. Tout reste plausible et l’histoire doit rester cohérente avec les lois de la physique et les connaissances scientifiques du moment où elle est écrite. C’est du sérieux la hard SF !

Et Dune ou Le Cycle de Fondation d’Isaac Asimov ? On les range où vous demanderez vous maintenant que vous devenez un expert dans le domaine de la science-fiction… Ces fameuses sagas sont classées dans le genre du Space Opera. Si vous êtes passionné par Star Wars, cet univers est fait pour vous : des vaisseaux spatiaux, des planètes à explorer et même parfois, de nouvelles galaxies peuplées de petits hommes verts. En route pour l’espace !

Enfin, la dystopie est un genre littéraire qui ne se cantonne pas seulement à la science-fiction. Ce procédé consiste à représenter la société dans laquelle évolue les personnages sous des aspects sombres, ce monde est bien souvent soumis au joug d’un tyran ou d’un despote. C’est le contraire parfait de l’utopie en quelque sorte.

La fantasy

De la magie, des êtres extraordinaires, de vastes royaumes dans des contrées imaginaires, des méchants vraiment très méchants… Vous l’aurez compris, nous abordons le chapitre de la fantasy. Robin Hobb et la saga de L’Assassin Royal ou encore Terry Goodkind sont entrés au panthéon de ce genre littéraire. Vous êtes novice dans le domaine ? Nous avons préparé une sélection d’incontournables afin de mieux vous familiariser avec cet univers.

Le domaine de la fantasy est complexe car il se décline en plusieurs secteurs, tous aussi riches et variés les uns que les autres. Tout d’abord, la Dark fantasy, appelée aussi « grimdark » ou « gritty » qui se joue des limites entre horreur et imaginaire. On y retrouve Les archives de Roshar, The Stormlight archive et même les œuvres de l’incontournable George R.R. Martin.

L’Heroic Fantasy (parfois appelée Sword & Sorcery ou Médiéval fantastique) se focalise davantage sur le personnage. Le récit est centré sur les exploits, les aventures et le destin personnel d’un héros (ou d’un petit groupe restreint). Il s’agit souvent des guerriers, des sorciers ou des voleurs, confrontés à des forces maléfiques dans un cadre plus localisé.

On a souvent tendance à l’opposer à la High Fantasy (ou fantasy épique) qui se caractérise principalement par son cadre majestueux et l’ampleur de ses enjeux. L’action se déroule dans un monde entièrement imaginaire (un « monde secondaire ») et la trame narrative implique souvent de sauver ce monde d’une menace colossale.

Mais la perméabilité entre ces deux genres existe bien : prenons l’exemple le plus connu, Le Seigneur des Anneaux. C’est l’archétype de la High Fantasy avec la Terre du Milieu et la menace de Sauron. Mais c’est aussi l’histoire d’une quête menée par une communauté de héros (Frodon, Aragorn, Gandalf…) dont les actes de bravoure personnels sont au cœur du récit. Il s’agit donc bien aussi d’une œuvre d’Heroic Fantasy.

Souvent perçue comme une parodie directe de la fantasy épique, la light fantasy est un genre bien plus large qui se définit avant tout par sa tonalité : un traitement de l’imaginaire où l’humour, l’esprit et la légèreté priment sur le drame et l’épique. On ne se moque pas de la fantasy mais on la parodie, comme l’ont si bien fait les Monty Python dans le film Sacré Graal 

Le fantastique et terreur

Le fantastique et terreur est en réalité un art subtil de l’inquiétude, une mécanique littéraire conçue pour faire vaciller nos certitudes et nous plonger dans l’effroi. C’est le genre du « et si… » angoissant, de la fissure dans le réel.

La notion de fantastique a été théorisée par l’essayiste Tzvetan Todorov.  Elle se définit par l’hésitation. Un événement inexplicable survient dans un monde qui est le nôtre, parfaitement réaliste. Le personnage (et le lecteur avec lui) se retrouve alors face à un dilemme entre trouver une explication rationnelle ou accepter ce qui semble surnaturel.

La terreur, quant à elle, n’est pas tant un genre qu’un objectif. Un auteur qui écrit de la terreur cherche à provoquer chez son lecteur un sentiment d’effroi, d’angoisse et de peur panique. Il ne s’agit pas seulement de faire sursauter, mais de créer une atmosphère pesante, de jouer avec nos peurs les plus profondes (la peur du noir, de l’inconnu, de la mort, de la perte de contrôle…). On pense alors aux romans de Stephen King ou de H.P Lovecraft.

Article rédigé par
Nathalie Cordier
Nathalie Cordier
Libraire Fnac.com