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La fille de l’espagnole, Karina Sainz Borgo : les adieux à Caracas

03 septembre 2020
Par Le Cercle Littéraire
La fille de l’espagnole, Karina Sainz Borgo : les adieux à Caracas
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LE CERCLE LITTÉRAIRE – Le coup de cœur d’Alain L. (Levallois-Perret). Porter le nom et le prénom de sa mère n’est pas commun. C’est ce qui arrive à Adelaïda Falcon, la quarantaine. L’homme qui aurait du être son père a fui dès qu’il a su qu’il allait avoir une descendance. La famille d’Adelaïda se résume à sa génitrice avec qui elle a vécu en symbiose. Institutrice, celle ci, s’éteint dans un hôpital dépourvu de l’essentiel.

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La fille de l’espagnole

Le coup de cœur d’Alain L. (Levallois-Perret)

Porter le nom et le prénom de sa mère n’est pas commun. C’est ce qui arrive à Adelaïda Falcon, la quarantaine. L’homme qui aurait du être son père a fui dès qu’il a su qu’il allait avoir une descendance. La famille d’Adelaïda se résume à sa génitrice avec qui elle a vécu en symbiose. Institutrice, celle ci, s’éteint dans un hôpital dépourvu de l’essentiel.

 

La fille de l’espagnole, Karina Sainz BorgoUn deuil difficile

Effectuer des obsèques relève de l’exploit, car Caracas est à feu et à sang.

Le danger et la violence sont permanents. La ville est sous la domination du Commandant Éternel. Ses affidés, enragés, comme les Corps Motorisés de la Patrie, les Héritiers de la Lutte Armée, les Fils de la Révolution, sèment terreur, exactions, tueries. Le Venezuela, longtemps terre d’accueil pour des Espagnols, Italiens, Portugais et peuples d’Amérique latine persécutés, a sombré dans la folie, le chaos.

La fuite

Adélaida ne peut pas rentrer chez elle, son appartement ayant été squatté puis saccagé par la clique de la Maréchale, une trafiquante de la Révolution. Finalement elle trouve refuge chez sa voisine de palier, une femme effacée, surnommée la fille de l’espagnole. Elle renonce à son métier de traductrice, et à se réfugier chez ses tantes, sur la côte vénézuelienne. Elle doit trouver une échappatoire. Finalement ce sera l’exil avec un retour dans le pays de sa mère, l’Espagne. Les souvenirs, instants de bonheur intenses, l’assaillent, notamment ceux avec son unique amour, assassiné. 

Karina Sainz Borgo, restitue parfaitement le climat d’angoisse qui règne et la tension permanente qui détruit les individus. Répressions et tortures étouffent ce pays à la dérive. Un livre de qualité, subtilement écrit qui dépasse le cadre du Venezuela. Le lecteur est guidé par une plume dynamique, pleine d’authenticité, de désespoir et de regrets pour un pays jadis tant aimé. 

Parution le 3 janvier 2020 – 240 pages

Traduit de l’espagnol (Vénézuela) par Stéphanie Decante

La fille de l’espagnole, Karina Sainz Borgo (Gallimard) sur Fnac.com

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