Vous avez entendu parler d’une expression mais ne comprenez pas d’où elle vient ni ce qu’elle signifie ? Vous voulez maîtriser le lexique des séries télévisées pour devenir le maître de cérémonie des soirées TV entre amis ? Pas de souci, nous vous proposons dans chaque épisode le décryptage d’un mot de la culture télévisuelle passé à la postérité. Aujourd’hui, attaquons-nous à l’expression « spin-off », ou comment rendre justice aux seconds couteaux.
Le spin-off, on m’explique ?
Le spin-off, signifiant « produit dérivé » dans la langue de Stallone, est un terme qui provient originellement du monde des affaires : c’est une société qui naît d’une société-mère plus grande. Le spin-off est ensuite le nom donné aux séries télévisées qui dérivent d’une série principale, et se situant dans le même univers. Le héros du spin-off est souvent un personnage secondaire de la série principale, dont l’histoire laissait beaucoup de zones d’ombres.
Quand le spin-off se concentre sur un personnage, il s’agit souvent d’un calcul des producteurs qui savent le personnage adoré des fans. L’accent peut alors être mis sur une trame parallèle à celle du récit principal, sur une histoire originale sans lien ou sur un retour sur les années formatrices du personnage (on parle dans ce cas de prequel). C’est pourquoi on peut soupçonner que certains personnages sont écrits exprès pour leur charisme magnétique qui se vendra bien. C’est ce que l’on pourrait appeler le phénomène Fonzi, bad boy de la série Happy Days.
Lancer un spin-off est aussi le moyen d’assurer le succès de la nouvelle série, qui intéressera les fans de la série principale sans forcément être inaccessible aux néophytes. Ainsi, la série Fear the Walking Dead peut être regardée indépendamment des événements de The Walking Dead. Les séries policières qui se déclinent en lieux (Les Experts Miami, Les Experts Manhattan, New York Police Judiciaire, Los Angeles Police Judiciaire…) n’ont même aucun personnage commun, seulement un concept partagé.
Des spin-off à ne pas louper
Better Call Saul
Dans cette série dérivée de l’univers de Breaking Bad, on suit l’avocat véreux Saul Goodman à l’aube de son parcours avant de rencontrer Heisenberg, l’homme qui changera sa vie. Épaulé par son homme de confiance Mike, ancien flic désabusé, Saul Goodman mène une lutte de tous les jours contre sa conscience, peu évident lorsque ses clients les plus fidèles sont tous des malfrats ultra-violents. L’enseigne Better Call Saul n’attend plus que vous !
Daria
Dérivé de l’univers de Beavis et Butt-Head, ou les tribulations de deux adolescents décérébrés qui allient la méchanceté la plus gratuite à une opinion douteuse sur tout, Daria met en avant une camarade de leur classe, Daria Morgendorffer, éternelle déçue qui pose un regard décapant et sarcastique sur la vie. Une bonne dose de cynisme pour remédier à l’optimisme ambiant !
La Quatrième Dimension
Plus qu’un spin-off, La Quatrième Dimension (2019) est une renaissance pour la série originale La Quatrième Dimension, lancée en 1959 et pourvue d’une suite en 1985. Réalisée par Jordan Peele, à qui nous devons les excellents films d’horreurs modernes Get Out et Us, la série reste fidèle à l’esprit de la première en adaptant les codes à la société actuelle, à tenter comme alternative à Black Mirror.
Torchwood
Quand Steven Moffat venait remplacer Russell T. Davies à la réalisation de Doctor Who, ce dernier partait diriger sa propre série spin-off, Torchwood, située après la seconde saison du show dont elle est l’anagramme. L’Institut Torchwood, n’obéissant à aucun gouvernement, est chargée d’enquêter et de contrecarrer les plans extraterrestres à Cardiff, pays de Galles. Et Davies d’assumer une série plus violente, plus crue, en réaction à Doctor Who qu’il trouvait trop édulcorée. Il a voulu jouer avec le feu, et ça a payé.
Narcos : Mexico
Le principe de Narcos, dont le nom est assez explicite, est de montrer la confrontation entre une figure iconique d’un cartel de la drogue et un agent résolu de la DEA (Drug Enforcement Administration, l’équivalent de nos Stups). Après la série principale qui s’est focalisée sur Pablo Escobar, célèbre trafiquant colombien, cette fois-ci c’est Félix Gallardo, trafiquant mexicain des années 80, qui est mis en lumière. Pas de panique, avec encore une fois Doug Miro à la réal, le rythme effréné façon thriller de Narcos est sauvegardé. Narcos : Mexico, la seule drogue conseillée par nos soins !