Révélée dans le film Autant en emporte le vent, deux fois oscarisée et dernière star de l’âge d’or hollywoodien, l’actrice Olivia de Havilland nous a quittés ce dimanche 26 juillet 2020, à l’âge vénérable de 104 ans. Retour sur une carrière mythique pavée de films légendaires. Comme elle.
Une actrice à la gloire immédiate
Fille de l’actrice Lilian Fontaine découverte dans Le Poison de Billy Wilder, Olivia de Havilland et sa sœur cadette d’un an Joan Fontaine, vont faire partie des comédiennes qui vont mettre Hollywood à leurs pieds. Pour Olivia, tout commence au milieu des années 1930, avec Alibi Ike de Ray Enright, puis Capitaine Blood ou Les Aventures de Robin des Bois, tous deux avec Errol Flynn. Mais après une dizaine de films, un rôle va changer sa vie irrémédiablement : celui de Melanie Wilkes dans Autant en emporte le vent en 1939, qu’elle refuse au début, la trouvant trop éloignée d’elle. Elle sera toutefois nommée à l’Oscar de la meilleure actrice dans un second rôle.
Nommée en 1942 à l’Oscar de la meilleure actrice pour son rôle dans Par la porte d’or, elle se retrouve en compétition avec Joan Fontaine. Cette dernière l’emporte pour Soupçons d’Alfred Hitchcock. Ce sera le catalyseur d’une brouille entre les deux sœurs qui ne cesseront d’être en compétition pour tout dans leur vie, même à un âge très avancé.
Désirant choisir ses rôles elle-même alors que les comédiens sont à l’époque sous contrat avec les studios faisant la pluie et le beau temps, Olivia de Havilland suit l’exemple de Bette Davis et intente un procès à la Warner Bros, qu’elle remporte. Désormais libre, elle va enfin pouvoir embrasser les rôles les plus emblématiques de sa carrière.
Entre succès au cinéma et retrait médiatique
Elle obtient ainsi son premier Oscar de la meilleure actrice en 1946 pour sa prestation dans À chacun son destin, est saluée par la critique pour La Fosse aux serpents dans lequel elle incarne une femme atteinte de troubles mentaux. En 1950, elle remporte un nouvel Oscar pour L’Héritière de William Wyler, en anti-héroïne vénale et vénéneuse. On la retrouve ensuite aux côtés de Richard Burton dans Ma cousine Rachel, puis dans un film historique (La Princesse d’Eboli) et dans Pour que vivent les hommes de Stanley Kramer, avec également Robert Mitchum et Frank Sinatra au générique.
Décidant subitement de vivre à Paris, elle s’éloigne volontairement des plateaux de tournage, malgré la reconnaissance de ses pairs et celle du public. Ainsi, dans les années 1960 et 1970, elle va apparaître dans une poignée de longs-métrages, comme Lumière sur la piazza, Une femme dans une cage, Chut… chut, chère Charlotte ou encore Jeanne, papesse du diable et Airport 77, Les Naufragés du 747. Autant de rôles différents les uns des autres qui finissent par lasser Olivia de Havilland des plateaux du 7e art, favorisant quelques apparitions dans des séries télévisées populaires comme La Croisière s’amuse ou Les Windsor, la force d’un amour en 1988, qui marque sa dernière apparition sur un écran.
Avec Kirk Douglas, Olivia de Havilland incarnait la dernière actrice ayant connu l’âge d’or du cinéma américain, dépassant l’âge de 100 ans et forçant l’admiration pour son courage face aux studios. Ils sont décédés tous les deux cette année. Une page d’histoire s’est définitivement tournée à Hollywood…