Vous ne comprenez pas pourquoi tout le monde parle de ce film ? Vous ne connaissez pas cette fameuse réplique ou n’avez pas vu cette incroyable scène ? Pas d’inquiétudes, chaque mois, on vous aide à y voir plus clair et on vous explique en 4 points pourquoi c’est culte. Alors que OSS 117 : Alerte rouge en Afrique noire réalisé par Nicolas Bedos sort enfin sur nos écrans, replongeons-nous dans cette ambiance d’espionnage vintage.
Hubert Bonisseur de La Bath revient pour de nouvelles aventures !
1. Un hommage aux films de genre des années 50-60
Cela n’échappera à personne, les deux premiers films de la saga parodique, Le Caire, nid d’espions (2006) et Rio ne répond plus (2009) de Michel Hazanavicius, sont une déclaration d’amour aux films d’action et d’espionnage des années 1950-60. Ainsi, chaque costume, décor, ambiance ou plan de caméra est un clin d’œil glissé par le réalisateur perfectionniste à un classique d’époque. On retrouve tout d’abord du James Bond dans les décors coloniaux, les James Bond girls, le comportement suffisant et le jeu d’acteur emphatique de Jean Dujardin, dont la ressemblance est voulue avec un jeune Sean Connery, ou les délicieux jeux de mots lisibles dans la bande-annonce des deux films : « OSS 117, un peu de Sean, beaucoup de conneries » dans le premier et « OSS 117, un peu de Roger, beaucoup d’humour » dans le second.
À cela s’ajoutent de nombreux autres hommages disséminés çà et là : outre un emprunt aux techniques d’éclairage, de tournage et de montage de Hitchcock (Sueurs froides, La Mort aux trousses…), certaines répliques détournent des répliques d’autres films : « Hitler, je déteste ce type » fait ainsi allusion à Indiana Jones et la Dernière croisade, « Tu as tué mon frère, tu vas mourir ! » emprunté à un méchant de Princess Bride…
De nombreuses oeuvres européennes d’espionnage, tels Fantômas, Le Magnifique ou Blake et Mortimer, servent également d’influences à cette ambiance de guerre froide paranoïaque.
2. Des répliques cultes par pelletées (à prendre au 26e degré)
Impossible que vos amis ne vous aient pas rebattu les oreilles avec les répliques cultes d’OSS 117. En voici quelques-unes pour vous rafraîchir la mémoire :
« 23 à 0 ! C’est la piquette Jack ! Tu sais pas jouer Jack ! T’es mauvais ! » (OSS 117 à Jack Jefferson)
« C’est marrant, c’est toujours les nazis qui ont le mauvais rôle. Nous sommes en 1955, Herr Bramard, on peut avoir une deuxième chance, merci. » (Gerhard Moeller à OSS 117)
« Ah ! J’ai fait de l’humour juif, je crois que c’est quand ce n’est pas rigolo et que ça ne parle pas de saucisses. » (OSS 117)
« Voilà Dolorès, cadeau… de Noël ! Non je dis Noël, c’est par rapport à mon prénom. Sinon il y… il y a aussi les boules… Oh si, ça c’est rigolo ! Il faut absolument que j’appelle Armand ! » (OSS 117 à Dolorès Koulechov)
3. Un accueil critique et public unanime
Fait rare pour des comédies à l’humour et au sujet français, celles-ci ont reçu un accueil très chaleureux, qu’il soit national avec les Cahiers du Cinéma ou international avec l’exigeant critique américain Roger Ebert.
Leur force est également d’avoir rassemblé un public au-delà des clivages politiques. Chacun est libre d’y voir des comédies potaches et inoffensives, bien qu’il y ait une satire politique de gauche contre le racisme, la misogynie et le colonialisme. OSS 117 reprend de vieux clichés du cinéma de genre pour les subvertir, et, finalement, faire rejaillir le ridicule de cet agent vieille France bourré de préjugés et maladroit.
4. Une suite réclamée de longue date, qui commence déjà sur des chapeaux de roue
En effet, Michel Hazanavicius a déclaré ne pas vouloir entreprendre de suite à ses deux premiers films, malgré la demande plus qu’insistante des fans et des studios, pour diverses raisons : mutation du climat socio-politique en France qui rend délicat la comédie noire ; insatisfaction avec le prototype de suite qu’il a réalisé ; autres projets sur le feu ; rumeurs de froid avec Jean Dujardin qui se seraient depuis rabibochés. Quoi qu’il en soit, quelle lourde tâche pour Nicolas Bedos, on lui souhaite bien du courage ! Alors que le film sort en salles, le pari semble relevé, à en croire les rires lors de l’avant-première. Le duo Dujardin-Niney fonctionne à merveille à l’écran. De quoi donner un nouveau souffle à la saga et un peu de fil à retordre à l’espion le plus irrévérencieux du septième art !
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