Raconter le monde d’une manière singulière : telle est la mission des éditions Marchialy, une maison indépendante qui publie quatre livres par an. Réécriture du réel, récit d’aventures et grands reportages autobiographiques figurent dans l’ADN d’un éditeur qui compte parmi ces meilleurs titres Tokyo Vice de Jake Adelstein ou Disparaître dans la nature d’Evan Ratliff.
Une ligne éditoriale ancrée dans un réel surprenant
L’histoire d’une fratrie de futurs rappeurs (Necro et Ill Bill) en pleine guerre des gangs à New York (Jewish Gangsta). Les tribulations d’un journaliste devenu prêtre bouddhiste face à la mafia japonaise (Le Dernier des Yakuzas). Le récit de la traque d’un voleur de livres par un libraire (L’Homme qui aimait trop les livres)…
Chaque sortie d’un nouveau titre aux éditions Marchialy tient ses promesses : les personnages réels y abondent mais leurs destins ont tout du romanesque. Chez Karima Madani, Jake Adelstein ou Allison Hoover Bertlett, auteurs publiés par la maison, transparaît ce goût du « bigger-than-life » où l’aventure est aux portes du quotidien.
Une identité forte
Le terme « Marchialy » renvoie au nom de code donné à l’homme au masque de fer, ce prétendu jumeau du roi Louis XIV qui a longtemps entretenu les fantasmes de la fiction. Une usurpation à laquelle se réfèrent les Editions Marchialy : les quatre créateurs de la maison ont souhaité porter des livres de « creative nonfiction », soit des récits mêlant réalité et éléments romancés, dans la droite ligne de la littérature gonzo américaine. Clémence Billault (éditrice), Christophe Payer (journaliste), Guillaume Guilpart (graveur d’art qui signe les toutes les couvertures) et Cyril Gay (traducteur), autour de ce projet commun, ont bâti un joli catalogue depuis 2016. S’appuyant aussi bien sur son identité graphique forte, sur sa typo racée (la même que les titres du New York Times) que sur son indépendance totale, le label a fait son chemin parmi ces maisons alternatives au propos et à l’ADN distinctifs.
Un parcours exemplaire
Depuis sa toute première parution (Tokyo Vice de Jake Adelstein), la maison s’est aussi portée sur les anti-récits de voyage, à l’exemple du burlesque Les Ratés de l’aventure narré par Titaÿna (à paraître), ou sur les reportages au long cours comme celui de Miguel Prenz dans La Guerre des dinosaures, autour d’une course au fossile…
On l’aura compris, chaque sortie des éditions Marchialy valorise l’originalité du thème et du propos. Gageons qu’avec ces quatre compagnons d’édition dans le circuit, la creative nonfiction ait de belles heures devant elle en France ces prochaines années !