Apparu dans les années 1980, le genre du survival horror s’est par la suite très étendu au point de devenir l’un des genres les plus appréciés par les joueurs. Avec des titres devenus des références, l’univers du jeu vidéo n’a cessé de repousser les limites de la peur et de l’horreur au travers de mécaniques de plus en plus abouties. Tour d’horizon du survival horror.
Les bases du survival horror
Parfois confondus avec les jeux d’action, les titres de survival horror sont pourtant différents à bien des égards. À commencer par son thème et son environnement, souvent liés au fantastique, à l’épouvante ou au gore. Le personnage qu’incarne le joueur est également limité en termes de capacités offensives et défensives. Cela rend notre avatar particulièrement vulnérable face au moindre ennemi, nous obligeant ainsi souvent à opter pour la fuite. Le concept de survie fait le socle de l’ensemble : avec des ressources rares, un inventaire limité, des armes souvent destructibles, c’est bien la survie qui participe à instiller le sentiment d’angoisse et la peur dans le cœur du joueur.
Resident Evil, le point de départ
Resident Evil de 1996 est sans doute le titre qui a imposé les codes du genre et qui s’avère être encore aujourd’hui la référence du survival horror, alternant entre action, survie et énigmes. Resident Evil 2 remake reprend ces codes en les réadaptant aux consoles actuelles.
Il inspirera de grands jeux, comme Silent Hill 2 qui propose une expérience dans la même veine, mais qui dépasse le simple huis clos dans un manoir ou un commissariat en proposant de visiter une ville hantée. Ou encore Siren Blood Curse, sorti en 2008, proposant d’incarner alternativement une équipe de reporters dans un village japonais fantomatique. Malgré tout, d’autres interprétations du survival horror existent et il convient de vous les présenter.
La survie à l’état pur inspirée des grands noms du cinéma
Certains jeux exploitent parfaitement la mécanique de survie en en faisant la base de leur gameplay. Ici, les ennemis sont redoutables, l’ambiance oppressante, et les capacités offensives du joueur sont très limitées voire inexistantes. La fuite devient alors l’une des seules armes du héros. L’un des premiers pionniers à exploiter cette mécanique, c’est Condemned Criminal Origins développé par le studio Monolith. Le titre s’inspire notamment des films Seven et Le silence des Agneaux. Ici, pas d’armes à feu : le joueur peut seulement utiliser des armes de fortune qui se détruisent à force de les employer. En 2014, c’est la franchise Outlast qui se veut l’héritier spirituel, en repoussant encore plus loin les limites de la survie.
Reprenant le genre d’horreur du found-footage (à l’instar de Blair Witch ou encore de REC), Outlast nous met dans la peau d’un journaliste en plein asile psychiatrique dont les seules armes sont ses jambes et son camescope permettant de voir dans le noir (à condition d’avoir des piles !). Aucune arme et aucun moyen de repousser les ennemis : votre seule stratégie est de vous cacher, de fuir, ou de vous infiltrer. Un DLC et une suite plus tard se déroulant dans une secte, Outlast Trinity propose de se (re)plonger dans ces trois jeux claustrophobes et oppressants.
Un mélange d’action et de survie
Certains autres jeux misent davantage sur un équilibre entre action et survie. Le joueur a à cet égard des armes à feu, aux munitions limitées néanmoins, qui ne le rendent pas totalement vulnérable. Bien sûr, il faudra composer avec la survie et la prudence pour ne pas vous retrouver à la merci des monstres et autres ennemis. Fear en est l’un des modèles. Cette licence en vue à la première personne qui a été créée avec la collaboration de John Carpenter (à qui l’on doit notamment Halloween ou Vendredi 13), nous propose de jouer un militaire appartenant à une organisation spécialisée dans le paranormal. Le postulat est à peu de chose près identique pour The Evil Within, bien qu’il soit à la troisième personne. Créé par Shinji Mikami, le père du premier Resident Evil, le titre nous met dans la peau d’un détective du FBI que le joueur doit survivre dans une dimension paranormale.
Dans l’espace, personne ne vous entendra crier
Horreur et science-fiction forment également un combo gagnant dans l’univers vidéoludique. Perdus dans l’espace, les différents personnages que le joueur incarne sont rendus à eux-mêmes et devront parvenir à venir à bout d’une menace redoutable. Alien Isolation, qui reprend l’essence de la célèbre licence de films d’horreur de science-fiction, en est l’un des exemples. Si les premières heures de jeu laissent le joueur sans arme, l’invitant à la plus grande prudence, il pourra bientôt être équipé des armes emblématiques des films pour offrir de nouvelles possibilités de gameplay. La référence de l’horreur SF reste néanmoins Dead Space, franchise qui a traumatisé bon nombre de joueurs au travers de ce jeu mêlant allègrement action, survie et horreur.
Le survival horror élevé au rang d’art
Il existe également des jeux vidéo de survival horror qui misent sur leur narration et leur mise en scène pour porter le joueur dans un univers aussi redoutable qu’envoûteur. Until Dawn prend la forme d’un film interactif où les choix que vous prendrez influenceront directement la suite des événements. Vous alternerez différents personnages dont la seule survie dépend de vos actions. Le tout est sublimé par une direction artistique somptueuse en pleines montagnes enneigées et par des acteurs prêtant leur corps et leur voix pour renforcer l’immersion. Mais c’est sans doute The Last of Us qui atteint des sommets avec cette odyssée post-apocalyptique, dans des États-Unis atteints par le cordyceps transformant les humains en espèces de zombies. Savant mélange entre action, survie et horreur, le titre est un petit bijou et un incontournable pour tous les amateurs du genre. Et sa suite, The Last of Us 2 risque d’être l’un des évènements importants jeux vidéo de 2020 !
