En quatre livres, Bridget Jones est devenue l’égérie de celles et ceux qui croient encore en l’amour mais qui désespèrent de l’attendre. Aussi émouvante que drôle, elle s’inscrit dans la droite lignée des héroïnes anglaises romantiques.
Une Elizabeth Bennet moderne
Quand Helen Fielding crée le personnage de Bridget Jones en 1996 pour le premier tome de ses aventures, Le Journal de Bridget Jones, elle s’inspire du personnage d’Elizabeth Bennet d’Orgueils et préjugés de Jane Austen, suivant son arc narratif, à savoir une jeune fille de la société anglaise du 19e siècle, promise au mariage et qui décrit, de manière fort drôle, le milieu dans lequel elle évolue. Tout comme la future Bridget Jones, elle éprouve au début un dédain pour un certain Mr Darcy, avant de succomber à son charme. En attendant, Elizabeth et Bridget passent par de nombreuses désillusions, souvent comiques et parfois émouvantes, qui conduisent le lecteur à se reconnaître en elles. Et tout comme la Jane Eyre du roman éponyme de Charlotte Brontë, Bridget vit de manière indépendante et possède une confiance à toute épreuve en son avenir, lui permettant de surmonter les obstacles avec panache.
Une héroïne empathique
Si on aime tant Bridget Jones, c’est parce qu’elle se livre dans son journal sans aucun complexe ni état d’âme. C’est une trentenaire célibataire ni belle, ni laide, qui a quelques soucis de poids, des culottes de grand-mère, des amis qui la traînent dans des pubs et qui porte des pulls affreux à Noël. Elle est amoureuse d’un idéal masculin qui tarde à sonner à sa porte ou qui se transforme rapidement en goujat. C’est aussi la fille que tous les parents rêveraient d’avoir, prévenante pour sa mère qui a toujours des envies d’ailleurs ou son père dépassé par les événements.
Dans le deuxième volume, Bridget Jones : l’âge de raison, inspiré de Persuasion de Jane Austen, Bridget est enfin au bras de Mark Darcy, même si elle se bat contre vents et marées pour le garder, avec de multiples gaffes et remarques acerbes. Et au lecteur de la suivre à travers différents âges de sa vie (en future mère dans Bridget Jones baby, adaptation littéraire du film de la saga cinématographique Bridget Jones), avec un dernier volume plus sombre, Bridget Jones : folle de lui, où devenue veuve, Bridget tente de croire à nouveau en l’amour. Une incurable romantique !
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Aller + loin : Jane Eyre : la rebelle victorienne
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