Jérôme Lereculey et David Chauvel auraient-ils pris goût aux histoires médiévales fantastiques ? Voici qu’après Les sept Voleurs ils nous livrent Wollodrin une série fortement imprégnée par l’univers de Tolkien. Cette saga très classique quant à son intrigue se détache pourtant du commun des productions actuelles afin de nous offrir un récit vivant…
Le tandem Lereculey/ Chauvel nous revient (après Les Sept Voleurs qui narraient les aventures de sept mercenaires qui souhaitaient s’emparer d’un trésor légendaire) avec Wollodrïn.
Sept aventuriers emprisonnés et condamnés à mort vont être réunis en raison de leurs qualités intrinsèques afin de libérer une princesse détenue par des Orcs. Mission bien périlleuse puisqu’il leur faudra se rendre en territoire hostile, en pays orc donc, en une période troublée par de nombreuses rébellions et par l’imminence d’une guerre.
Avec cette série David Chauvel (le scénariste) revient vers un univers médiéval-fantastique très classique se plaçant dès lors dans la droite ligne des récits du grand Tolkien.
C’est aussi l’occasion pour Jérôme Lereculey (le dessinateur) de faire « danser » son dessin (permettez que j’emprunte cette expression à Régis Loisel, expression extraite du documentaire Traits complices) loin du carcan qui l’emprisonnait dans la série Arthur, une épopée celtique. Son dessin y manquait en effet d’épaisseur, de volume, non point du fait de la faiblesse de ce dernier mais du fait (notamment) de la surabondance de voix off qui saturait quelque peu l’espace.
Dans cet album le découpage plus aéré confère au dessin du volume, donne un récit plus vivant, plus dynamique et révèle aux yeux du lecteur l’ampleur du talent de Jérôme Lereculey. Talent qui, disons le, n’est pas reconnu à sa juste valeur.
Je vous l’assure. Pour avoir eu la chance de le rencontrer lors d’une séance de dédicaces je peux affirmer que ce dessinateur est impressionnant tant sa virtuosité est grande. Il semble pouvoir tout dessiner avec une aisance déconcertante. Prenons à titre d’exemple la demande que lui fît une jeune lectrice (lors de cette fameuse séance de dédicaces). Elle souhaitait que Jérôme Lereculey lui dessine Arthur dans son album. Ce dernier, bien loin de faire la moue, lui répondit à pied ou à cheval ? Lorsque l’on sait qu’en général les dessinateurs se refusent, en raison de la difficulté de la tâche, à dessiner notamment bateaux et chevaux en dédicace on perçoit alors un peu mieux le talent et la maîtrise de ce dessinateur.
Mais bref arrêtons là la séquence nostalgie et concluons. Si vous êtes fan du Seigneur des Anneaux ou que vous affectionnez le classicisme des récits de Tolkien, cette saga devrait vous enchanter.