Si les femmes sont portion congrue dans la trilogie du Seigneur des Anneaux, J.R.R. Tolkien a toutefois glissé un personnage féminin à la poigne de fer dans un gant de velours, Éowyn qui montre qu’on peut être sensible et savoir manier l’épée à bon escient.
Une image romantique de la femme
Dans le Seigneur des Anneaux, seules trois femmes prédominent : les elfes Galadriel et Arwen, et la jeune Éowyn, humaine issue de la noblesse du Royaume du Rohan. C’est à travers elle que Tolkien livre un portrait de femme dans lequel les lectrices pourront se reconnaître. Galadriel et Arwen incarnent des perfections inatteignables, des créatures magiques qui ne connaissent pas le vieillissement. Éowyn, elle, emporte immédiatement l’empathie quand on la découvre dans Les Deux tours.
Une jeune orpheline à la chevelure blonde et soyeuse, élevée par son oncle Théoden qui tombe peu à peu dans la folie, empoisonné par son maléfique conseiller Grima Langue-de-Serpent. Tandis qu’elle désire se battre aux côtés de son frère Éomer, elle doit rester auprès de son oncle pour le veiller.
Tolkien en fait aussi une héroïne romantique, éperdue d’Aragorn qui n’a d’yeux que pour Arwen, mais qui finira par rencontrer l’amour en la personne de Faramir, quand ils se retrouvent tous deux aux Maisons de Guérison, après la bataille des Champs du Pelennor.
Jeanne d’Arc version Tolkien 
La Dame du Rohan est bien plus qu’une âme fleur bleue. Tolkien s’inspire des figures féminines qui peuplent l’Histoire et la mythologie, capables de se battre comme des hommes devant l’adversité. Éowyn s’inscrit dans la droite lignée de femmes réelles ou imaginaires, telles que Jeanne d’Arc, la reine Boadicée, les Amazones ou les Walkyries, n’hésitant pas à se travestir en homme pour secourir les siens et lutter contre les armées de Sauron.
Dans Le Retour du Roi, elle prend le nom masculin de Dernhelm, une armure et une épée, et participe activement aux Champs du Pelennor. Elle tue le Roi-Sorcier d’Angmar, avec l’aide du hobbit Merry et précipite ainsi la défaite de Sauron.
Éowyn est sans contestation une image fantasmée de la femme par Tolkien, à la beauté diaphane laissant transparaître une guerrière accomplie. Une image forte qui fait écho à la vision qu’il avait de son épouse Édith.
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