Débordants d’imagination, les fans sont à l’affût du moindre détail pouvant changer l’histoire des films. On ne compte plus les théories qui fleurissent sur internet : souvent drôles, parfois tirées par les cheveux, elles n’en restent pas moins crédibles. À l’occasion de la sortie de la version director’s cut en DVD, on s’arrête sur quelques-unes des théories les plus répandues sur Donnie Darko. Attention, cet article contient du divulgâchis.
De quoi se rafraichir la mémoire
S’il y a bien un film qui fait parler les critiques en herbe, c’est bien Donnie Darko. Concernant l’intrigue, Les théories vont bon train. Réalisé par Richard Kelly en 2001, Donnie Darko est un thriller psychologique, dans lequel on suit Donnie (Jake Gyllenhaal), un adolescent un peu perturbé mais très intelligent, qui obéit aux ordres de son ami imaginaire, Franck (un lapin géant).
Nous sommes en 1988, dans l’Iowa. Donnie Darko est le seul à pouvoir voir et entendre Franck. Un soir, celui-ci lui intime l’ordre de le suivre, et Donnie échappe de justesse au crash d’un réacteur d’avion, qui aurait pu lui être fatal. Le lapin lui annonce que la fin du monde est proche : Donnie devra suivre ses ordres, ce qui provoquera bon nombre d’incidents dans la communauté : inondation de son lycée, incendie de maison, décès de sa petite amie …
Donnie schizophrène ?
Première réaction à chaud : Donnie est malade, bien sûr ! Sujet à des hallucinations visuelles et auditives, quand il voit et entend Franck le lapin. Serait-il tout simplement un jeune homme atteint d’une maladie mentale, sur qui les médicaments et sa thérapeute n’ont que très peu d’effets ?
28, 28, 28 …
Pour les férus de maths : l’intrigue du film se déroule sur 28 jours. C’est également le temps qu’il a fallu à l’équipe pour tourner (un record !). Richard Kelly confie également qu’il a mis 28 jours pour écrire le scénario de son projet. Un nombre symbolique donc … Doit-on y voir un signe quelconque ?
Le 11 septembre, évidemment
C’est la chute du réacteur qui engendre la perturbation et la connexion entre les univers. Le tournage ayant eu lieu en 2000, certains y voient des signes annonciateurs des attentats du 11 septembre 2001. C’est notamment la scène du crash qui questionne les adeptes de la théorie du complot : le réacteur déchire le drapeau américain, accroché au plafond dans la chambre de Donnie. Ces coïncidences font partie des raisons qui expliquent que le film n’ait pas été très bien reçu à sa sortie … Certains accusent même le cinéma américain d’avoir fourni un schéma d’inspiration aux terroristes.
Quand le réalisateur s’en mêle
Le réalisateur, dans une interview donnée à NME, réfute une à une les différentes théories élaborées par les fans, tout en laissant certaines zones d’ombre. Non, Donnie n’était pas en train de rêver, mais « la vie peut être un rêve ». Non, le film n’est pas un long spot publicitaire contre l’alcool au volant, mais Richard Kelly met en garde : « je suis contre les gens qui conduisent en état d’ivresse, et j’espère qu’ils appelleront un Uber ». Non, Donnie n’était pas en train d’halluciner : « tout dans le film est réel dans une certaine mesure, mais quelle est la nature de la réalité ? ». De quoi se faire des nœuds au cerveau. Merci Richard.
L’explication, la vraie
Un univers tangent est en fait représenté dans le film. Lorsque Donnie est appelé par Franck pour la première fois, ce second univers se sépare de l’univers normal. Le compte à rebours s’applique à cet univers tangent, qui détruira le premier si la chute du réacteur n’est pas corrigée. Donnie reçoit des pouvoirs surnaturels, et doit donc assurer la fermeture de cet univers tangent, dans lequel les morts et les vivants le guident, consciemment ou non, pour qu’il puisse mener à bien sa tâche. A la fin du film, Donnie attend donc dans sa chambre le crash du réacteur, se sacrifiant pour que sa famille et Franck survivent.
D’ailleurs, un site dédié au film (une relique des années 2000) reprend assez bien l’explication du film. Avec un code couleur identifiant les différents univers, il suffit de s’y pencher une bonne demi-journée pour saisir toute la subtilité. Bon courage.