Seinen dark fantasy totalement badass, Berserk de Kentaro Miura compte parmi les mangas les plus populaires. Depuis sa naissance en 1989, Berserk, c’est à ce jour 42 tomes, 55 millions d’exemplaires tirés dans le monde, un roman spin-off, deux séries et une trilogie de films animées. Bref, c’est ce qu’on appelle communément un « incontournable » !
Un berserker
Si Berserk existe toujours de nos jours en tant qu’adjectif – « forcené » en norvégien, « fou furieux » ou « frénétiquement violent » en anglais –, le berserk ou berserker fait partie, dieu soit loué, de l’antique folklore nordique. En vieux norrois viking, un berserker désigne un guerrier-fauve, adorateur d’Odin, capable d’entrer dans une fureur sacrée et ainsi devenir un être surpuissant habité d’une rage meurtrière. Bref, le genre de type auquel il ne vaut mieux pas se frotter.
100 % badass !
Berserk, c’est donc l’histoire de Guts, guerrier maudit au terrible passé qui parcourt le monde en quête de vengeance et de liberté, terrassant toutes les créatures démoniaques qui auraient l’infortune de croiser sa route. Sur sa nuque, une marque qui, manque de bol, a tendance à attirer tous les esprits malins des environs. Un satané stigmate qui le contraint à livrer bataille chaque nuit et jusqu’à l’aube contre des centaines de monstres. Un quotidien nocturne éprouvant qui, on le serait à moins, l’amène à péter les plombs pour devenir… un berserker.
Pour vous aider à cerner le personnage de Guts, c’est un peu le croisement entre Conan le barbare, Solomon Kane et Ken « le survivant ». À côté, la vie sombre et torturée de Sasuke dans Naruto, c’est Martine à la plage. Et c’est ce destin infiniment sombre et violent que nous raconte Kentaro Miura. Dans une atmosphère de dark fantasy pure, le mangaka nous plonge au cœur de cette vie placée sous le signe de la souffrance, source d’une rage sans commune mesure. Point de superpouvoirs pour Guts, juste une bonne grosse épée pour affronter des bestioles toutes plus cauchemardesques les unes que les autres. Seule « éclaircie » dans ce manga, l’histoire d’amitié avec un certain Griffith, chef des Faucons, un clan de mercenaires. Mais une amitié équivoque, équilibre complexe d’ambition, de respect et d’affection.
Sans filtre
Au final, Berserk, c’est de l’aventure, de l’horreur, de la tragédie et des combats infernaux. Ne comptez pas sur le dessin pour faire passer la pilule. Il est beau, détaillé, puissant. Kentaro ne nous épargne rien, rendant l’horreur magnifique à regarder. Quant aux thèmes abordés, là encore, aucune concession : religion, infanticide, inceste, viol… Alors oui, Berserk est certes un seinen éprouvant mais furieusement génial. Un manga à ne pas mettre entre toutes les mains – ceux qui n’ont pas encore 16 ans peuvent peut-être s’abstenir – mais pour les autres, qu’ils s’emparent sans hésiter de cette aventure à l’intensité hors-norme, au style visuel incroyablement riche et à la réflexion impitoyable quant à la nature humaine.