Bienvenue à Aix-en-Provence, où vit Charly Vernier, un adolescent sans histoire, élève à l’École des Allumettes Hurluberlu. Ses deux amis, June, gamine rebelle et facétieuse, et Mandrin, un gros chat blanc. La vie de Charly bascule le jour où sa grand-mère, longtemps disparue, refait surface : c’est une « magicière » et Charly doit devenir « apprenti magicier » pour lui venir en aide…
Des liens de parenté assumés
Un jeune garçon un peu timide qui ne connaît rien au monde de la magie et découvre ses liens de parenté avec une illustre magicienne (ou plutôt magicière), des animaux complices de leur maître et comprenant parfaitement le langage humain, une apprentie magicière un peu arrogante qui joue aux premières de la classe, et un ennemi maléfique très dangereux, le Cavalier, l’univers de Magic Charly n’est pas sans rappeler les aventures d’un certain garçon au front marqué d’un éclair. De fait, Audrey Alwett, surtout connue comme scénariste de BD dont Princesse Sara, ne fait pas mystère de son admiration pour J. K. Rowling, ainsi que pour Terry Pratchett, dont l’humour, le côté décalé et le goût pour les recettes de cuisines loufoques l’ont aussi inspirée.
Un univers original
Mais Audrey Alwett a su créer son propre univers, ainsi que des situations drôles et cocasses. L’idée originale est notamment d’avoir choisi Aix-en-Provence, sa ville d’adoption et siège du Gottferdon Studio dont elle fait partie, comme lieu de son histoire. Aix, ville des fontaines et des calissons, certes un peu transformée… Dans le monde des « magiciers », l’usage de la magie est très réglementé et même rationné, pas de baguette magique, on se déplace bien en balai mais ce sont de simples troncs d’arbre et le sortilège se fait plutôt à l’aide de runes que par des formules magiques. Quant au héros, Charly, il pourrait – presque – être n’importe quel ado, un peu timide, poussé trop vite, un peu empêtré dans ce grand corps trop costaud. Ses premiers pas dans la magie seront gauches et ses dons se révèleront progressivement, parfois malgré lui.
Une magicière amnésique
Qu’est-il arrivé à Dame Mélisse, la grand-mère de Charly ? On découvre dans le prologue qu’elle a soudain disparu quand Charly n’était qu’un petit garçon, qui, comme Monsieur Jourdain, s’amusait à faire de la magie sans le savoir. Quand on la retrouve cinq ans plus tard, c’est une vieille femme diminuée et amnésique, avec quelques courtes périodes de lucidité durant lesquelles elle peut se montrer violente. On ne peut s’empêcher de penser à la maladie d’Alzheimer et à Terry Pratchett, atteint de cette maladie à la fin de sa vie. Mais dans le monde de Magic Charly, il existe un remède : la magie, que Charly doit apprendre s’il veut aider sa grand-mère à retrouver les bribes de mémoire que le Cavalier lui a volées. C’est le début d’un apprentissage semé de dangers et d’embûches, mais rempli aussi d’épisodes très drôles. Bonne chance Magic Charly !
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Parution le 26 juin 2019 – 416 pages
Illustrations de Stan Manoukian
À partir de 12 ans
Magic Charly, tome 1, L’Apprenti, Audrey Alwett (Gallimard Jeunesse) sur Fnac.com