Il y a 10 ans, on dansait sur I Gotta Feeling des Black Eyed Peas et on assistait à la victoire de Roger Federer au tournoi Roland-Garros ! Mais surtout, il y a dix ans, à la Fnac, on était déjà accro au cinéma. Alors, chaque mois, on vous propose de remonter le temps pour vous parler d’un film emblématique sorti en 2009… Au mois près s’il vous plaît ! Et en juin, Les Beaux Gosses sont à l’honneur !
Réalisateur aux multiples talents
Riad Sattouf change constamment de casquettes : parfois réalisateur, parfois dessinateur de bande dessinées, il a l’avantage de pouvoir facilement lier ses deux talents ! Ainsi, après avoir observé pendant deux semaines une classe de collège des beaux quartiers parisiens, il sort en 2005 la bandes dessinée Retour au collège qu’il adapte ensuite au cinéma en 2009 : Les Beaux Gosses voient le jour ! En 2007, soit deux ans avant la sortie du film, Riad Sattouf, décidément fasciné par la jeunesse sort La vie secrète des jeunes, qui lui permet de s’approprier un peu plus le sujet. Depuis 2016, l’auteur/réalisateur s’intéresse à nouveau aux jeunes générations dans Les Cahiers d’Esther et la mini-série du même nom.
Comédie réaliste
Les Beaux Gosses n’ont qu’un seul objectif : « pécho une meuf ». Si l’intrigue n’a rien de révolutionnaire, elle n’en reste pas moins universelle : quel ado n’a pas souhaité délaisser la masturbation pour une vraie rencontre avec le sexe opposé ? Plus réaliste que LOL, moins trash qu’American Pie mais bien plus libéré que La Boum, Les Beaux Gosses nous fait enfin rire sans tomber dans le pathos ou le ridicule comme certaines comédies (dont on taira le nom). Riad Sattouf réussit donc à mélanger habilement potache et finesse pour en faire une comédie comme l’on n’en avait pas vu depuis longtemps.
L’adolescence dans toute sa splendeur
À travers Hervé et Camel, deux adolescents de 14 ans, Les Beaux Gosses nous replongent dans cette période qu’on préfère généralement vite oublier : l’adolescence. Vous savez, cet âge ingrat où les hormones travaillent à pleine puissance et où l’acné et autres problèmes de peaux grasses s’en donnent à cœur joie sur les visages. Mais avouons-le, cette période si difficile s’avère être par certains côtés, très excitante : c’est le moment de la Grande Rébellion face aux professeurs et aux parents, c’est la découverte de son corps et des grands amours. Autant d’évènements que vivent nos deux protagonistes, obnubilés par le sexe et les filles, prêts à faire le grand saut. Oui, Riad Sattouf se moque, mais toujours avec bienveillance et met un point d’honneur à ne jamais ridiculiser ses personnages.
Acteurs impeccables
Vincent Lacoste, aujourd’hui jeune talent plébiscité, prêtait hier ses traits à Hervé, jeune adolescent boutonneux. À ses côtés et pour compléter l’incroyable duo, Anthony Sonigo se glisse lui dans la peau de Camel, fan de métal à la coupe de cheveux improbable et amateur de « mamans chaudasses ». Ces deux-là font la paire et deviennent la parfaite incarnation de l’âge ingrat. Au casting on retrouve aussi Noémie Lvovsky, hilarante et touchante en mère intrusive qui n’a qu’un seul but, s’immiscer dans la vie de son fils. Des acteurs sans artifices qui contribuent très largement au réalisme du film !
On ne va pas se mentir, Les Beaux Gosses usent et abusent des clichés. Mais grâce à des dialogues bien ficelés et des situations bien amenées, le film s’avère être moins une caricature qu’un savoureux portrait, finalement plutôt fidèle à cette période d’entre deux. Riad Sattouf dédramatise l’adolescence et réussit même à nous réconcilier avec elle !
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Visuels : © Pathé Distribution
