Films de monstres ou polars, Bong Joon-ho a toujours insufflé une note d’humour ou de grâce sous la noirceur. Parasite n’échappe pas à la règle. Son succès critique et public est unanime : après la Palme d’or à Cannes, ses récompenses aux Golden Globes et aux Bafta, il finit son ascension au sommet avec l’Oscar du meilleur film.
Monstres et compagnie
Réalisateur éclectique, Bong Joon-ho a fait sensation dès ses débuts avec Memories of Murder, polar sombre et humide, avant de fouler pour la première fois la Croisette à la Quinzaine des réalisateurs, avec The Host. Un film de monstre – mais chez Bong Joon-ho, les créatures sont belles, à l’image du cochon géant Okja -, le portrait d’une famille, un film politique aussi. Des éléments que l’on retrouve dans Parasite, pas forcément dans le même ordre. Ici, le message politique est plus attendu, à l’inverse de la monstruosité des personnages, qui surprennent en allant toujours plus loin.
© The Jokers / Les Bookmakers
Méchant mais pas bête
Le titre, Parasite, fait référence, entre autres, à la famille de Ki-taek, chômeurs et arnaqueurs, vivant tassés dans un entresol, qui s’infiltrent peu à peu dans la maison d’architecte épurée des Park. Première partie enlevée, où la cruauté le dispute à l’ingéniosité, dans une succession de séquences assez réjouissantes. Un thriller efficace prend la suite, dans une lutte de territoire sans merci, mise en scène comme un vaudeville où les chutes dans l’escalier remplacent les portes qui claquent. Un film-somme, finalement, qui embrasse tous les genres dans une œuvre à la fois sociale, drôle et méchante. Sans répit, ni pour les personnages, ni pour les spectateurs.