Avec Spider-Man: New Generation, on découvre une nouvelle, voire plusieurs, facettes de ce super-héros, l’un des plus emblématiques à ce jour. L’homme araignée tisse sa toile sur grand écran en mode animation, pour le plus grand plaisir des plus puristes d’entre nous. Décryptage d’un personnage aux ambitions démesurées, en DVD le 6 mai.
Spider-Man, un héros qui s’en tisse bien
La renommée du célèbre personnage de bande dessinée, créé définitivement (d’autres tests et éditions ont échoué avant) par l’écurie Marvel et Stan Lee en 1962, n’est plus à faire. En plus des nombreux produits dérivés à son effigie (Funko Pop, Gadgets) et des différentes versions de série TV (Ultimate-Spiderman, L’Homme araignée, La Riposte de l’homme-araignée et Spider-Man défie le Dragon), sept versions de Spider-Man ont vu le jour sur grand écran, soit une environ tous les 2,5 ans.
Certes Spider-Man est un super-héros qui a un avenir tout tissé, avec l’une des plus grandes cotes de popularité. Mais business is business, et le Studio Sony (en accord très juteux avec Marvel), oscillant entre succès et échecs flagrants, s’est vu contraindre d’enchaîner les films, de peur de perdre la distribution de leur super-héros. C’est pour cela que l’on a pu voir autant d’adaptation cinématographique.
À commencer par la trilogie de Sam Raimi avec Spider-Man 1 (2002), Spider-Man 2 (2004) et Spider-Man 3 (2007), suivi du dytique de Marc Webb, The Amazing Spider-Man (2012) et The Amazing Spider-Man, le destin d’un héros (2014). Puis en collaboration avec Marvel et Disney, Homecoming de Jon Watts, intègre le MCU (Marvel Cinematic Univers). Et enfin, bien qu’il n’y ait pas la présence de l’homme araignée dans ce film, il reste néanmoins un personnage de la même franchise de super-héros, Venom de Ruben Fleischer en 2018.
À quoi s’attendre dans ce retour aux comics de référence ?
Sony reprend donc l’avantage en changeant de direction, passant du film à l’animation et c’est un retour aux sources du personnage plus que payant. Avec pas moins de 6 récompenses, dont la prestigieuse statuette des Oscars, le Golden globes, le Critic’s Choice Movie Awards du meilleur film d’animation en 2019, Spider-Man New Generation est incontestablement le film d’animation événement de ce début d’année.
On y retrouve ce qui fait l’essence même du héros, bien plus street que dans tous les films mentionnés. Spider-Man New Generation suit les aventures de Miles Morales, un adolescent afro-américain qui vit à Brooklyn. Un nom qui ne nous est pas inconnu, puisqu’on a pu le suivre dans la trame du jeu vidéo Marvel’s Spider-man sur PS4, en 2018.
De nature joviale mais quelque peu introverti, il va devoir faire preuve d’audace et combler sa maladresse verbale pour s’intégrer dans son nouveau collège à Manhattan. C’est aussi un nerd assumé, qui s’exprime à travers les murs de sa ville en les taguant de son Art. Une activité qui rendrait fou son père, affecté à la police de la ville mais qui passionne son oncle qui l’initie à cette pratique dans les endroits les plus reculés de New York. Et c’est durant ces activités nocturnes que l’araignée radioactive pique notre ami Miles, ouvrant le champs des possibles à l’univers de l’Homme araignée, tel qu’on le connait.
Désormais capable d’empoisonner ses adversaires, de se fondre dans le décor, de coller littéralement aux murs telle une araignée aux plafonds, de survoler la ville et ses gratte-ciel et doté d’une ouie décuplée, lui permettant d’anticiper n’importe quels mouvements. Il va devoir apprendre à vivre avec cette nouvelle identité et ses nouveaux pouvoirs. Mais tout arrive beaucoup trop vite pour le jeune adolescent, qui pour ne rien arranger est en pleine crise de puberté.
Désemparé, maladroit mais surtout ne sachant comment faire, il ne voit qu’une solution pour l’aider à appréhender cette nouvelle facette de son identité, demander de l’aide à son héros de toujours, le seul et unique Spider-Man. Sauf que celui-ci n’est plus, il est mort au combat tel un véritable héros, (entre Fisk et le Bouffon vert). Et c’est en se recueillant sur sa tombe que sa destinée prend une tournure pour le moins inattendue.
Par un mauvais coup du sort, Caïd, redoutable méchant et criminel très recherché, a mis au point un accélérateur de particules nucléaires capable d’ouvrir un portail sur d’autres univers. C’est ainsi que Miles, fait la connaissance de Peter Parker aka Spider-Man, plus âgé et plus vraiment en forme, Gwen Stacy aka Spider-Gwen, super héroïnes très dynamique, Spider-Cochon (et oui même lui à droit à sa part de super pouvoir), et Spider-Man noir venu directement de 1933. Toute une gamme de Spider-Man formant le Spider-Verse, qui n’ont qu’un but, appréhender Caïd et retourner d’où ils viennent. Même si on ne voit pas leur univers puisqu’ils sont catapultés dans celui de Miles, on n’a qu’une hâte, les découvrir chacun de leur cotés dans des spin-off. Permettant de redonner un nouveau souffle à cette franchise qui a encore bien des choses à dire.
Une prouesse technique et scénaristique
Le travail réalisé techniquement est colossal, Il y a beaucoup d’univers graphiques différents, oscillant entre le street trash art et des incrustations très digitalisées, empruntées de comics. Des plans séquences digne de grands films d’aventures, à faire pâlir les plus grosses productions.
Cela fait du bien de voir une autre histoire que celle qu’on nous présente à chaque films, celle de Peter Parker, dont les parents sont morts, lorsqu’il avait 6 ans, et de surcroit, élevé par sa célèbre tante May…
Miles n’est pas orphelin et est bien plus jeune, pas forcément plus préparé à ce qui l’attend mais bien plus entouré par ses nouveaux camarades de jeux, qui vont lui permettre d’appréhender cette nouvelle vie avec plus de maturité et de liberté. C’est innovant, dark et drôle, sur fond de musique hyper funky, et très entraînante.
Que ce soit par envie de ne pas perdre son héros et sa franchise déjà accaparée par Disney ou par pur divertissement, Sony aurait pu se contenter de bien moins, mais ils ont réussi à se renouveler, avec humour et ce n’était pas gagné de passer après tous les autres. Spider-Man New Generation fait entrer dans une nouvelle ère, le film d’animation et nous en met plein la vue, surtout parmi d’autres très formatés du genre.
Vu le succès de Venom, (bien que très discutable), on sait qu’il y aura forcément une, voire plusieurs suites. On pourra aussi voir du côté Disney, Spider-Man, far from home, le 3 juillet 2019. Reste plus qu’à espérer que les prochains du Spider-Verse soient aussi travaillés que ce Spider-Man New Generation qui ne peut que présager de belles innovations en matière d’animé.
Un héros qui en a sous la toile, à découvrir le 6 mai, en Édition limitée Fnac Steelbook Blu-ray 3D, en Blu-ray 4k, en Blu-ray, en DVD et les coulisses du film, dans le Livre Spider-Man New Generation, tout l’art du film.
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