Avant d’entendre rugir Le Roi Lion de Jon Favreau en juillet prochain, le fantasque Tim Burton redonne des ailes à Dumbo le 27 mars. 78 ans après son premier envol, le célèbre éléphanteau de la compagnie Disney revient en chair et en os, planer sur nos imaginaires. On vous livre nos impressions sur cette adaptation.
Qui ?
Après avoir réanimé Alice et son Chapelier Fou, Tim Burton signe donc sa seconde opération lifting du grand classique Disney Dumbo. Le cinéaste revisitera les aventures aériennes de l’attachant éléphant dans une version live action plus vraie que nature. Un défi de haut-vol pour lequel Burton a choisi de s’entourer de certains de ses acteurs de la première heure. À l’instar de Danny DeVito (Batman le défi, Mars Attack, Big Fish) Michael Keaton (Batman, Batman le défi, Beetlejuice). Eva Green (Miss Pellegrin, Dark Shadows) sera également de la partie. Et aux côtés de ces « habitués », un « petit » nouveau accroché en haut de l’affiche : Colin Farrell.
Quoi ?
Farrell est Holt Farrier, un ex-acrobate amputé de ses deux bras depuis son retour de la Grande Guerre. Veuf et père de deux enfants, il parvient à intégrer la troupe du cirque de Max Medici (Danny DeVito). Sa mission : s’occuper d’un bébé pachyderme aux longues oreilles. Une curiosité miraculeuse qui ne sera pas sans susciter l’avide convoitise du vénal V.A. Vandevere (Michael Keaton), propriétaire de Dreamland Circus, une entreprise circassienne concurrente dans laquelle officie la trapéziste Colette Marchant (Eva Green).
Ce qu’on en attend…
Durée du film annoncée : 2 heures et 10 minutes. Soit le double de la version de 1941. Toute la gageure, pour Tim Burton, consistera donc à transformer le vol pachydermique des années 1940 en vol long-courrier du 21e siècle. D’où l’introduction de nouveaux personnages afin d’étoffer le matériau dramatique. Une façon aussi pour le cinéaste, évidemment, de prendre ses distances par rapport au récit originel animé et de lui laisser ainsi les mains libres pour y injecter un peu de sa folie créatrice. Car revisiter un classique c’est aussi savoir s’en détacher.
Ce qu’on en a pensé…
En deux mots, magique et attendrissant ! Défi relevé avec succès par Tim Burton qui parvient à réveiller la féérie du film d’animation de Disney tout en le rehaussant de son imaginaire débridé et délirant, comme à la grande époque de son Edward aux mains d’argent ou de son Charlie et la chocolaterie. Les câlins émouvants à son éléphanteau d’une Madame Dumbo mise en cage, la douce mélodie du célèbre « Mon tout petit » (« Baby Mine » en VO) ou encore la danse d’éléphants roses psychédéliques comptent parmi les clins d’œil réussis au classique de 1941. Quel plaisir de les redécouvrir ici en prises de vue réelles ! De quoi raviver chez les plus grands la douce nostalgie de leur enfance.
Quant aux plus jeunes, ce sera pour eux l’occasion de faire leurs premiers pas dans l’univers de Tim Burton, entre images « expressionnistes » et personnages loufoques (coup de chapeau particulier à Max Medici campé par DeVito). Chez Burton, la singularité et l’étrangeté sont des leitmotivs souvent sources de grands accomplissements. Donc pas étonnant, finalement, de le voir réussir ici à se réapproprier cette tendre histoire de tolérance, éternelle et douce ode à la différence.