Entretien

L’instant bien-être : les conseils de Fabrice Midal pour se foutre la paix

03 mars 2020
Par Juliette1

Dans Foutez-vous la paix ! et commencez à vivre, Fabrice Midal s’attaque au grand problème du siècle : la volonté de tout gérer. S’appuyant sur son expérience personnelle ainsi que sur sa pratique de la méditation, Fabrice Midal délivre de précieux conseils pour accepter nos émotions plutôt que de lutter contre elles.

foutez-vous la paix et commencez à vivre

Se foutre la paix c’est quoi ?

Fabrice Midal : Je me suis rendu compte qu’on est tous pris par des tas d’injonctions, même des injonctions paradoxales et contradictoires : il faudrait être plus efficace mais en même temps plus détendu, être plus agressif mais plus cool, et l’ensemble de ces injonctions finit par nous écraser et nous restreindre. C’est pourquoi je me suis rendu compte qu’il était important de juste se foutre la paix. Mais se foutre la paix ce n’est pas démissionner et ne plus rien faire. C’est trouver l’allant de s’engager dans ce qu’on a à faire sans cette pression qui nous écrase et qui nous donne le sentiment de ne jamais être à la hauteur, qui donne un sentiment de culpabilité extrêmement invalidant.

Des pistes pour se foutre la paix ?

Foutez-vous la paix c’est d’abord une manière, un peu rigolote je dois bien le reconnaître, pour enlever cette pression qui nous tétanise. Mais Foutez-vous la paix c’est aussi plein de manières de le faire dans sa vie quotidienne en trouvant ce qui nous aide à nous foutre la paix. Moi qui me suis engagé dans la méditation, méditer ça m’aide à me foutre la paix, mais je connais des gens c’est en courant, en faisant du jardinage qu’ils trouvent leur manière de se foutre la paix.

Des méthodes pour gérer son stress ?

Je suis extrêmement inquiet de la manière dont aujourd’hui on voudrait des méthodes pour tout. On voudrait apprendre à gérer son stress. Le mot « gérer » est très significatif. On devrait gérer son compte en banque et avoir un rapport beaucoup plus simple à ses propres émotions à la vie en soi. Mais on voit que ce mot du domaine économique, « gérer », prend toute son ampleur et finit par nous écraser. Donc peut-être que si nous allons mal, ce n’est pas qu’on ne gère pas assez bien son stress, mais c’est qu’on veut peut-être tout trop bien gérer. J’ai plusieurs amis qui ont fait un burnout, et le paradoxe c’est qu’on leur dit qu’ils auraient dû mieux gérer leur stress, sans se rendre compte que c’est tout à fait faux. Les gens qui font des burnouts ce n’est pas qu’ils ne font pas assez bien, c’est qu’ils veulent trop bien faire. Ils veulent tellement bien faire qu’ils ne se sont plus respectés, qu’ils ne s’écoutent plus. Je crois que le problème aujourd’hui c’est qu’en voulant aider les gens, on leur met une pression de plus qui les empêche de trouver des ressources qui existent déjà en eux-mêmes.

Se foutre la paix, c’est lâcher prise ?

Je suis tout à fait opposé au lâcher prise. Quand je suis en colère et qu’on me dit de lâcher prise, je ne sais pas comment c’est pour vous, mais ça m’énerve encore plus. Donc j’ai beaucoup de mal à lâcher prise, je n’ai jamais trop compris ce que ça peut vouloir dire.

Si je suis malheureux et qu’on me dit « lâche prise », je me sens encore plus coupable de me sentir malheureux. Ce n’est pas du tout parlant pour moi. Foutez-vous la paix, ce n’est pas du tout lâcher prise. Foutez-vous la paix, si vous êtes en colère, comme j’essaie de le montrer dans le livre, si vous êtes en colère, Foutez-vous la paix c’est reconnaître que vous êtes en colère.

Ça ne vous plait peut-être pas, mais là, il y a peut-être des raisons qui font que la situation vous blesse, vous humilie, et ça peut être bien de se mettre en colère et de se défendre. Ou si vous êtes triste, il y a peut-être une raison qui fait que vous êtes triste. Foutez-vous la paix c’est s’autoriser à vivre ce que l’on vit, et non pas lâcher prise. Ce qui se passe, on est souvent déconcerté, c’est qu’en s’autorisant à vivre ce que l’on vit, en se foutant la paix, ça change complètement le rapport. Le problème ce n’est pas d’être en colère, ou d’être triste, ou d’être malheureux, ou d’être énervé, ou d’être jaloux, le problème c’est que, ne reconnaissant pas ce que l’on vit, ça finit par nous empoisonner. C’est ce point-là que j’essaie de faire apparaître dans ce livre. 

Foutez-vous la paix ! et commencez à vivre, Fabrice Midal (Flammarion) sur Fnac.com

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