Clint Eastwood, figure emblématique du cinéma américain, sort en novembre 2024 son dernier film, Juré n°2. L’occasion pour nous de revenir sur le parcours de cet acteur/réalisateur hors normes qui, tout au long de sa carrière, a suivi son instinct et nous a livré des performances incroyables de réalisme et de profondeur.
Le panache d’un cow-boy
Le nom Eastwood est rapidement devenu indissociable des réalisateurs Sergio Leone et Donald Siegel, tous deux maitres du western. La trilogie des dollars (Pour une poignée de dollars, Et pour quelques dollars de plus et Le bon, la brute et le truand) de Sergio Leone, lance la carrière de l’acteur et le monde découvre ainsi celui qui va être, pour longtemps, considéré comme le nouveau visage du genre western, alors quelque peu en déclin (pour un homme allergique aux chevaux, c’est le comble). Pourtant, à la surprise générale et bien que le réalisateur italien lui ait proposé un rôle, Clint Eastwood n’est pas à l’affiche d’Il était une fois dans l’Ouest. Cela ne l’empêche pas de conserver son chapeau de cow-boy, puisque la même année, il rencontre Don Siegel avec qui il tournera quatre films : Un Shérif à New York (1968), Sierra Torride (1970), Les Proies (1970) et L’inspecteur Harry (1971).
En hommage aux deux réalisateurs qui l’ont consacré, l’acteur passe derrière la caméra et donne naissance à Impitoyable, chef d’œuvre qui remportera quatre Oscars dont celui du meilleur film et du meilleur acteur.
La précision du réalisateur
Depuis, l’acteur ne s’est pas défait de la casquette de réalisateur et ce n’est pas moins de 41 films qui ont vu le jour sous sa direction, avec parmi eux, quatre devenus cultes.
Peu de temps après Impitoyable, Clint Easwood livre, selon les critiques, « la plus belle histoire d’amour du cinéma », portée par la jeune Meryl Streep dans le touchant Sur la route de Madison. Quelques années plus tard, Million Dollar Baby cartonne en salles et remporte quatre Oscars et un César, offrant à Easwood sa deuxième récompense en tant que meilleur acteur. À l’affiche de ce film coup de poing, on découvre Hilary Swank, Morgan Freeman, Jay Baruchel et Anthony Mackie. Puis le cinéaste réalise l’une de ses plus belles œuvres : Gran Torino. Salué par la critique et le public, le film nous conte l’histoire d’un vétéran de la guerre du Vietnam, patriote et ouvertement raciste et nous offre une belle leçon de tolérance. Puis American Sniper sort en 2015, avec à l’affiche, Bradley Cooper et Sienna Miller et décroche à nouveau l’Oscar du meilleur film.
L’oreille d’un compositeur
Facette moins connue du personnage, Clint Eastwood est aussi un grand mélomane, féru de jazz et de country. Il fait notamment référence à sa passion dans les films Bird et Honkytonk Man. Musicien, il compose la musique de plusieurs de ses films dont Un monde parfait, Impitoyables, Mystic River… Il va jusqu’à s’essayer à la chanson, sans grand succès cette fois-ci, difficile d’exceller dans tous les domaines ! En ressortira tout de même un 45 tours. Artiste complet donc, il défend le jazz contemporain et participe à sa promotion en réalisant des documentaires tel que Piano Blues.
Infatigable cinéaste
Avec une mise en scène aussi bonne que son jeu, Clint Eastwood marque, depuis plusieurs années, le cinéma et assoit petit à petit son statut de maestro Hollywoodien. La Mule n’a fait qu’allonger la liste (déjà bien longue) de ses succès. Cry Macho, avant dernier film en date d’Eastwood, fût également un triomphe pour l’acteur/réalisateur, oppérant devant et derrière la caméra. À 94 ans, celui-ci semble bien décidé, cette fois-ci, à mettre un point final à sa filmographie en la cloturant avec Juré n°2, en salles le 30 octobre. Et, qu’on le veuille ou non, le nom Eastwood n’a pas fini de faire parler de lui, puisque la relève est assurée avec le fils, Scott, déjà 27 films (Suicide Squad, Fast and Furious 8…) à seulement 38 ans.