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Fabcaro : l’humour noir fait rire jaune

30 avril 2021
Par Melanie C.
Fabcaro : l’humour noir fait rire jaune

Depuis le succès de Zaï Zaï Zaï Zaï, il y a six ans, la plume acérée et le trait figé de Fabcaro ont conquis un large public parmi les bédéphiles. Fabrice Caro dissèque notre société, nos couples et nos manières avec une lucidité décapante, sans toutefois se départir d’une poésie que l’on pourrait qualifier d’étrange.

Le-steak-hache-de-DamoclesL’artisan

C’est dans l’Hérault que Fabrice Caro a grandi. Il se destine tout d’abord à une carrière dans l’enseignement, obtenant à l’université une licence de Sciences Physiques, avant d’entrer à l’IUFM. Mais il ne restera qu’un an au poste de professeur. Deux autres passions l’accaparent depuis son adolescence : le dessin et l’écriture. Ses grands débuts se font sous la forme de strips dans le magazine culturel méridional Coca’Zine à la fin des années 1990. Il pige ensuite pour plusieurs publications dédiées à la BD, dont Tchô !, L’Écho des Savanes ou Psikopat. C’est vers l’humour qu’il s’est tourné dès ses débuts, affinant peu à peu son style à la fois tendre et grinçant.

Une œuvre, une vieLe-discours fabrice caro

Le tout premier album de Fabcaro, sorti en 2005, est autobiographique : dans Le Steak haché de Damoclès, il aborde avec humour et autodérision ses soucis de communication avec autrui. Ensuite, avec Talijanska, il s’essaie à la BD muette, avant de retrouver sa veine très personnelle dans Droit dans le mûr. Entre-temps, il s’est fait romancier, publiant chez Gallimard une fiction, Figurec, autour d’un personnage habitué des enterrements, qui sera suivi en 2018 d’un deuxième texte, Le Discours. Au rythme de 2 à 3 albums par an, sa production pour le neuvième art continue de plus belle pendant les années 2000, aussi bien avec des titres solo (La Bredoute, Jean-Louis, La Clôture) que dans des séries où il est scénariste, comme Z comme Don Diego et Amour, Passion & CX Diesel.

zai zai zai zai fabcaroLa consécration

L’histoire de Fabcaro bascule au milieu des années 2010. Après avoir participé au « reboot » d’Achille Talon, avec trois tomes des Impétueuses Tribulations d’Achille Talon, il livre Zaï Zaï Zaï Zaï. Relatant l’histoire d’un auteur de BD en cavale (son crime est de n’avoir pu présenter sa carte de fidélité dans un magasin), le livre présente une galerie de personnages plus absurdes les uns que les autres, de la famille du héros aux policiers chargés de l’enquête. L’étrange univers de l’œuvre, son dessin en noir & blanc particulièrement léché, devient un grand succès. Dès lors, il réunit une énorme communauté de fidèles, désormais en attente des strips incisifs et du comique de situation prenant qui font désormais sa marque de fabrique. Après être revenu sur son succès surprise dans Pause, il s’est mis à ausculter le couple dans deux de ses publications récentes : les très réussis Et si l’amour c’était aimer et Moins qu’hier (plus que demain), où brillent encore et toujours son sens de l’ironie et son inspiration jamais démentie. 

Aller + loin : Tout l’univers de Fabcaro

Article rédigé par
Melanie C.
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