Les personnes à mobilité réduite, malentendantes, malvoyantes et/ou déficientes psychiques sont des gamers comme les autres. Leur proposer des solutions logicielles et périphériques adaptées, c’est le pari que quelques firmes ont relevé. Microsoft, par exemple, s’apprête à sortir un nouveau gamepad dédié. Preuve que l’offre spécialisée s’enrichit. Décryptage.
État des lieux
On compte en France environ 12 millions de personnes handicapées. Déficience auditive, visuelle, handicap moteur, troubles psychiques et intellectuels ou maladies invalidantes sont autant de catégories définies comme limitant l’activité en raison de l’altération d’une ou plusieurs fonctions. Si l’accessibilité de nombre d’infrastructures s’est améliorée ces dernières années grâce aux campagnes de sensibilisation et au durcissement des normes, les avancées ne sont cependant pas uniformes et l’industrie des loisiris est à la traîne. De nombreux aménagements à destination des personnes malentendantes (sous-titrage, possibilité de mixer le volume des dialogues, de la musique et des bruitages en fonction de ses perceptions) ont déjà été développés, mais d’autres catégories d’handicap sont encore lésées. Les limites fonctionnelles de nombreux jeux vidéo expliquent ce retard : devoir tenir sa manette à deux mains, distinguer suffisamment bien l’écran et synchroniser ses mouvements… les contraintes sont nombreuses.
Des solutions existent
De manière hétéroclite, les jeux vidéo ont parfois été conçus et adaptés en faveur des personnes handicapées. On peut ainsi, à la Cité des sciences et de l’industrie, découvrir des titres spécialement jouables pour les personnes malvoyantes. Handigamer ou Systergo, organismes spécialisés, développent des systèmes sur mesure pour créer des manettes adaptées aux handicapés moteurs ou psychiques. L’association CapGame, dont l’action est largement relayée les réseaux sociaux, indique également quelques outils bien utiles pour configurer touches et joypad et rendre compatibles les dispositifs (PC, PS4, Xbox, Switch) entre eux, comme la clé Cronus Max. Parmi les solutions technologiques qui commencent à faire autorité dans le domaine de l’accéssibilité au jeu vidéo, la reconnaissance des mouvements des yeux ou de la tête à des fins ludiques (KineSicMouse pour Kinect) ou les programmes permettant de contrôler les personnages à la voix (VoiceAttack) ont ouvert l’expérience vidéoludique aux personnes tétraplégiques ou privées de l’usage de leur(s) bras.
Signé Microsoft
Depuis quelques années, la firme Microsoft a placé l’accessibilité et l’aide aux personnes en situation d’invalidité parmi ses priorités. Nombre de fonctionnalités ergonomiques ont ainsi été intégrées à Windows 10. Touches rémanentes, contraste élevé en accès rapide, loupe et Narrateur sont les plus connues, mais la marque de Redmond ne s’est pas arrêtée là. Après avoir injecté une importante somme dans le programme AI for Accessibility, Windows a lancé dans le domaine du jeu vidéo un nouveau contrôleur à grosses touches pour sa série Xbox : l’Xbox Adaptive Controller. Un support muni de 19 ports jack permettant de connecter des « contacteurs » (interfaces qui remplacent les boutons de manettes).
Elle offre une solution native à tous les joueurs en situation de handicap et qui possèderaient déjà des accessoires dédiés. Paramétrable à l’envi et très modulable, ce nouvel accessoire devrait arriver à la rentrée sur le marché. L’occasion de rendre les hits du marché vidéoludique plus accessibles que jamais !