L’éditeur Bernard de Fallois est mort ce mardi 2 janvier à 91 ans. Le président des éditions de Fallois – maison qu’il avait fondée sur le tard à 61 ans – s’était récemment distingué en publiant Joël Dicker, révélation de l’année 2012.
Des grands groupes à l’indépendance
Bernard de Fallois s’était d’abord fait remarquer au début des années cinquante en publiant chez Gallimard deux inédits inachevés de Proust, Jean Santeuil (1952) et Contre Sainte-Beuve (1954). Chez Hachette ensuite, il avait travaillé au développement du Livre de Poche, puis avait pris la direction générale du groupe. Après un passage aux Presses de la Cité, il décidait, à l’âge de 61 ans, de fonder les éditions qui portent son nom.
Au sein de sa propre maison, il a orchestré la publication de plus de 800 titres dans des genres très différents. Parmi eux, les mémoires du Cardinal Lustiger, Le Choix de Dieu (1987), lui ont apporté le succès dès la première année d’existence de la maison. Ont suivi notamment les essais de Jacqueline de Romilly, de Raymond Aron, ou encore les romans de Rose Tremain (Le Royaume interdit, prix Femina 1994).
La surprise Joël Dicker
« La première qualité d’un romancier est de savoir captiver le public. C’est un don rare. » déclarait l’éditeur dans un entretien au Figaro en 2012. La curiosité et l’amour des histoires bien racontées le rattrapaient cette année-là, alors même qu’il songeait à prendre sa retraite. Le manuscrit de Joël Dicker, La Vérité sur l’Affaire Harry Québert, le poussait dans la poursuite du métier d’éditeur. Le livre a remporté depuis le prix Goncourt des lycéens et le Grand prix du roman de l’Académie française, et est devenu un best-seller, en s’écoulant à plus de 4 millions d’exemplaires dans le monde.
Une sortie remarquée donc, pour ce grand monsieur du monde des lettres. « J’espère pouvoir rendre à Bernard un tout petit peu de ce qu’il m’a donné. », a confié Joël Dicker au journal Le Point.
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Photographies : Jean-Luc Bertini/Pasco and Co, Joël Dicker