Co-fondateur du groupe Her il y a deux ans, Simon Carpentier commençait tout juste son ascension dans le monde de la musique internationale. Atteint d’un cancer depuis plusieurs années, il est décédé dimanche 13 août à l’âge de 27 ans. Retour sur le parcours d’un météore.
Duo inséparable
L’histoire commence au milieu des années 2000, dans la ville de Rennes. Simon Carpentier est scolarisé au lycée Emile Zola. C’est là qu’il rencontre, au retour d’un séjour aux Etats-Unis, celui qui deviendra son compagnon musical et amical : Victor Solf. Ensemble, ils participent à un groupe d’electro-pop, nommé The Popopopops en référence au refrain de Seine Saint-Denis Style de NTM. Simon tient la basse dans ce combo inspiré par Foals et Metronomy. Repérée en 2008 par le directeur des Rencontres trans musicales, la petite formation y est programmée cette même année. Quelques mois plus tard, le quintette remporte le concours CQFD organisé par le magazine Les Inrocks.
Prise de voix
Petit à petit, au sein de The Popopopops, Simon Carpentier s’impose comme l’autre chanteur du groupe, aux côtés de Victor Solf. L’alchimie musicale entre les deux hommes se dévoile au fur et à mesure des progrès accomplis par le groupe : en 2012 sort leur premier E.P., A Quick Remedy, suivi un an plus tard de leur unique album à ce jour, Swell. Les « Pops » reposent largement sur l’ossature formée par les deux chanteurs-nés que sont Simon et Victor. A la pointe des tendances, ils se tournent de plus en plus vers les sons electro branchés de l’époque, à commencer par les productions de James Blake, ou vers des groupes pop innovants comme Haim.
La soul en peine
Ces dernières années, Simon et Victor ont continué la musique dans une structure différente. Tous deux fondus de son et de studio, mais aussi de musique afro-américaine vintage, ils ont plus ou moins mis en sommeil l’aventure Popopopops et se sont tournés vers un nouveau projet, intitulé Her. Tournée vers l’Amérique noire, qu’elle soit soul, rhythm’n’blues ou hip hop, cette expérience est également un hommage à la femme sous tous ses avatars. Et si leur nom n’est donc pas choisi par hasard, le côté féminin se retrouve largement dans la musique que Simon et Victor ont composée ces dernières années, particulièrement sensuelle et séductrice. A l’exemple de Five Minutes, devenue un tube autour du monde, les garçons avaient su créer une énorme attente avec Her, sans pour autant se dévoiler à l’extrême. Alors même que le groupe s’apprêtait à se produire à Rock En Seine et à sortir son premier album (suite aux formats courts Tape #1 et Tape #2), la mort a donc cruellement privé Simon Carpentier d’une consécration qui allait à coup sûr lui parvenir. Après la peine, viendra le temps des hommages : dans ces différents messages ces derniers jours, Victor a promis qu’il perpétuerait l’œuvre de son comparse de toujours, notamment en parachevant le premier opus d’un duo tristement séparé…