Imaginez une seconde marcher dans un endroit abandonné, à pas feutrés, appareil photo à la main, comme si à tout moment vous pouviez découvrir un trésor caché. Sentiment pour le moins excitant à partir duquel une pratique a vu le jour parmi les photographes : l’exploration urbaine, autrement nommée Urbex.
En quoi consiste cette pratique ?
L’exploration urbaine n’est pas un concept nouveau, il a pris naissance dans les années 90 et s’est développé dans plusieurs pays, notamment la France, la Belgique et l’Allemagne. Urbex, abréviation de Urban Exploration ou exploration urbaine en français, se définit en substance comme étant la visite et la prise de vue de sites abandonnés (mais pas toujours), le plus souvent des maisons, des bâtiments, des parcs, des usines… Bon nombre de photographes deviennent rapidement accro à Urbex, toujours à l’affût de la photo du siècle. Il est vrai que les images capturées au terme de chaque expédition valent leur pesant d’or.
De nombreux défis attentent les explorateurs urbains. Si l’aventure est trépidante, il faut néanmoins s’armer de patience et de persévérance :
– Oui, Urbex, c’est la recherche de sites abandonnés hautement énergivore et chronophage car les lieux sont souvent complexes à trouver et difficiles d’accès. Lorsqu’un explorateur-photographe urbain réussit enfin à en dénicher un, sa visite, même si elle lui procure des moments d’émerveillement incomparables, est bien méritée.
– Oui, Urbex, c’est souvent de longs trajets sur la route, laquelle est parfois pénible à emprunter pour se rendre jusqu’aux lieux trouvés.
– Oui, Urbex, c’est parfois de la déception, de la désillusion, du découragement de la part de l’urbexeur qui, après moult recherches, se retrouve face à un endroit rénové, en cours de rénovation ou carrément inaccessible.
Mais Urbex, c’est surtout…
– Le bonheur, lorsque la recherche porte ses fruits, de visiter des endroits inusités. La découverte de l’inconnu, les événements inattendus, la richesse d’une expérience nouvelle, les possibilités d’apprentissage illimitées, la multitude d’endroits improbables dont on ignorait l’existence.
– Le développement des sens, l’ouïe plus précisément, dû à l’atmosphère qui règne sur les sites. Percevoir les bruits autrement, écouter le silence. La joie de partager une aventure avec d’autres passionnés de la photographie et de l’exploration urbaine, d’exprimer librement ses opinions et d’accepter celles des autres.
– Mais aussi la possibilité de donner libre cours à son inventivité photographique dans un univers qui laisse beaucoup de place à la créativité. Le sentiment de paix, de tranquillité que procurent les lieux désertés. L’autorisation que l’on se donne à soi-même de prendre un temps d’arrêt.
– Une façon de s’évader d’un quotidien parfois accaparant. Et pour finir, l’occasion de pratiquer une activité physique.
L’exploration urbaine en photographie, c’est un concept qui semble bien ancré et la tendance ne semble pas prête de s’essouffler. C’est une excellente nouvelle pour les photographes de ce monde, qui ont à présent l’opportunité d’expérimenter deux passions simultanément.
Les 3 points clés à retenir :
– Même si l’aventure Urbex en vaut largement la peine, la recherche pour dénicher des sites abandonnés intéressants sur le plan photographique est parfois ardue.
– L’exploration urbaine offre aux photographes une multitude de possibilités hautement enrichissantes, tant sur le plan personnel que sur celui de l’acquisition de compétences en prise de vue.
– Les images capturées lors des expéditions Urbex sont tout simplement uniques.