Depuis plus de trente ans maintenant, Marion Cotillard brille par l’étendue et la richesse de ses interprétations. À l’occasion de la sortie en salles le 17 septembre 2025 de « La Tour de glace » de Lucile Hadzihalilovic, et de la saison 4 de « The Morning Show » sur Apple TV+, retour sur les meilleurs rôles d’une actrice incontournable de sa génération.
Initiée aux arts dramatiques par ses parents comédiens, la Française Marion Cotillard semblait destinée à la scène et au cinéma. C’est en 1998, alors âgée de 23 ans, que le grand public la découvre dans le premier volet de la comédie policière Taxi, où elle incarne Lilly, compagne de Daniel (Sami Naceri). La toute jeune actrice arpentera les rues de la cité phocéenne au fil des trois premiers volets de cette quadrilogie devenue culte.
Loin de s’enfermer dans le registre de la comédie, Marion Cotillard prendra, les années suivantes, un tournant plus éclectique, agrémentant sa filmographie de genres divers qui l’imposent, au fil du temps, comme l’une des meilleures actrices françaises de sa génération.
Tout au long de ses 33 années de carrière, Cotillard a su explorer différents rôles, en France comme à l’international. En 2025, elle retrouve Lucile Hadzihalilovic – avec qui elle avait déjà collaboré pour Innocence en 2004 – pour un nouveau projet intrigant, en salles le 17 septembre : La Tour de glace. Dans ce drame fantastique, récompensé de l’Ours d’argent de la meilleure contribution artistique à la Berlinale 2025, elle incarne Cristina, énigmatique reine des neiges du conte éponyme, et obsession de la jeune Jeanne (Clara Pacini) avec qui elle débute une relation troublante.
Et ce n’est pas tout. On la retrouve également aux côtés des iconiques Reese Witherspoon et Jennifer Aniston, à partir du 17 septembre 2025 sur Apple TV+ dans la saison 4 de la série The Morning Show. Elle y incarne la redoutable Céline Dumont, présidente du conseil d’administration de la nouvelle société UBN.
À cette occasion, retour sur les meilleurs rôles de sa carrière.
Jeux d’enfants, 2003
Depuis l’enfance, Sophie et Julien (Guillaume Canet) jouent au « cap ou pas cap ? », se lançant nombre de défis ayant pour objectif de faire rire l’autre. Très vite, le célèbre jeu d’enfant devient le fil rouge de leur existence. Une fois adultes, les parties s’intensifient, mettant en péril leur amitié.
Dans Jeux d’enfants, comédie romantique délicate, nourrie d’innocence et de promesses enfantines, Marion Cotillard incarne un personnage espiègle et imprévisible. Sa complicité avec Guillaume Canet offre au long-métrage un charme singulier tant leur alchimie – qui donnera lieu à 18 ans d’amour – transparaît.
Un long dimanche de fiançailles, 2004
En pleine Seconde Guerre mondiale, cinq soldats sont condamnés à mort par la cour martiale pour s’être mutilés afin d’échapper au front. Parmi eux, Manech (Gaspard Ulliel), le fiancé de Mathilde (Audrey Tautou). Cette dernière, qui refuse de croire à sa mort, cherche obstinément des indices lui permettant de comprendre ce qui s’est passé à « Bingo crépuscule ».
Dans Un long dimanche de fiançailles, Marion Cotillard incarne Valentina Lombardi, une prostituée déterminée. Sa prestation intense et saisissante lui vaudra le César de la meilleure actrice dans un second rôle et lui permettra d’imprimer durablement, et divinement, l’œuvre de Jeunet, adaptation cinématographique du roman éponyme de Sébastien Japrisot, dans la mémoire collective.
La Môme, 2007
La Môme retrace la trajectoire hors norme de la grande Edith Piaf. De son enfance, marquée par les difficultés et la misère, à son triomphe mondial, en passant par ses histoires d’amours et d’amitiés, le biopic musical explore de façon captivante les années Piaf.
C’est en incarnant la chanteuse légendaire que Marion Cotillard s’érige en monument du cinéma français. Gestuelle, voix éraillée, fragilité… Métamorphosée, elle ne joue pas Piaf, elle est Piaf. Sa performance, saluée à travers le monde, sera récompensée par l’Oscar de la meilleure actrice, ouvrant une nouvelle page dans l’histoire du cinéma français.
Inception, 2010
Dom Cobb (Leonardo DiCaprio), voleur à la spécialité déconcertante, s’introduit dans les rêves de ses victimes pour extraire de leur subconscient leurs plus grands secrets. Traqué dans le monde entier, une dernière mission lui permettrait de retrouver sa vie d’avant : l’inception. Cette fois, il doit implanter une idée au lieu de l’extraire, une tâche périlleuse, qui cache notamment un ennemi redoutable…
Dans Inception, Cotillard interprète Mal, la femme de Dom, qui met fin à ses jours en croyant vivre encore dans un rêve. Magnétique, elle incarne la faille intime au cœur de ce blockbuster cérébral. L’actrice française, bien qu’ayant un rôle secondaire, demeure comme la clé émotionnelle du long-métrage de Christopher Nolan.
Les Petits Mouchoirs, 2010
Bien qu’un événement négatif les touche, une bande d’amis décide de partir en vacances au Cap Feret, comme ils en ont l’habitude. Entre non-dits, mensonges et rancune, la dynamique du groupe sera mise à mal, révélant des tensions enfouies.
Dans ce film choral, Marion Cotillard donne vie à Marie, un personnage qui traduit avec réalisme la complexité émotionnelle et les dilemmes de l’âge adulte. Elle y impose son naturel désarmant, l’une des marques de l’actrice dans le cinéma populaire français.
De rouille et d’os, 2012
Stéphanie, dresseuse d’orques à Marineland, est victime d’un terrible accident lui ôtant ses deux jambes. Dépressive et amère, elle reprend contact avec Ali (Matthias Schoenaerts), qui peu à peu, lui redonne le goût de vivre.
Incarnant la douleur et la renaissance, Cotillard livre dans De rouille et d’os une interprétation bouleversante qui lui vaudra une nomination aux Golden Globes, aux César et aux BAFTA (British Academy Film Awards).
The Immigrant, 2013
En 1921, Ewa, immigrée polonaise, arrive à Ellis Island en compagnie de sa sœur Magda (Angela Sarafyan). Cette dernière, porteuse de la tuberculose, est placée en quarantaine, laissant Ewa seule dans la grande New York. Manipulée par Bruno (Joaquin Phoenix), un souteneur, elle luttera pour survivre dans cet univers impitoyable.
Vulnérabilité, force et résilience se répondent dans ce rôle intense et nuancé. L’actrice française nous prouve avec The Immigrant de James Gray qu’elle est capable d’incarner, même outre-Atlantique, un rôle complexe dans un cinéma d’auteur délicat.
Deux jours, une nuit, 2014
Sandra, une employée modeste, ne possède que le temps d’un week-end pour convaincre ses collègues de renoncer à leurs primes afin qu’elle puisse conserver son emploi.
Au sein de ce drame social signé par Luc et Jean-Pierre Dardenne, Marion Cotillard rayonne dans le rôle de Sandra, une femme ordinaire en lutte pour son travail. Nommée pour le César de la meilleure actrice et récompensée de sept prix pour cette prestation, la comédienne française enrichit avec Deux jours, une nuit son impressionnant palmarès.
Juste la fin du monde, 2016
Après douze années d’absence, Louis (Gaspard Ulliel), écrivain, regagne son village natal. Quand il revient dans sa famille, il leur annonce sa mort prochaine et les retrouvailles tant espérées deviennent alors synonyme de querelles.
Grand Prix du Festival de Cannes en 2016, Juste la fin du monde de Xavier Dolan, adapté de la pièce de théâtre éponyme de Jean-Luc Lagarce, nous donne à voir une Marion Cotillard toute en retenue et sensibilité. Son rôle en retrait contraste avec les tumultueux Vincent Cassel et Léa Seydoux et confirme son talent de comédienne.
Little Girl Blue, 2023
Entre documentaire et fiction, Mona Achache se lance dans une enquête intime sur sa défunte mère : l’écrivaine et photographe Carole Achache. Et c’est Marion Cotillard qui est appelée par la cinéaste pour incarner la figure maternelle absente de cette troublante et touchante quête familiale.
Dans ce projet profondément personnel et saisissant, Cotillard lève le voile sur les silences d’une histoire aux blessures béantes. Avec Little Girl Blue, l’actrice française ajoute une nouvelle corde à l’arc de sa filmographie déjà impressionnante.